Vous pensiez que j’avais abandonné ma série What’s Up ? Et non ! Elle est restée bien au chaud dans ma tête pendant un an, attendant patiemment que je lui donne un peu de mon temps.

Bien qu’elle soit normalement trimestrielle, aujourd’hui, au vu du retard accumulé, je me vois obligée de rassembler les 12 derniers mois en un seul article. Une année entière marquée par notre emménagement à Paris.

Dans cet article, je vous emmène donc avec moi dans toutes les étapes de notre aventure parisienne : des rêves d’ailleurs avant que l’idée de Paris n’apparaisse et de ma réaction quand j’ai entendu parler de Paris la première fois, jusqu’à notre emménagement dans un nouveau chez-nous sous les toits parisiens et notre vie avec la tour Eiffel en arrière-plan, en passant par notre attente pour savoir si oui ou non on allait partir, notre au revoir à Prague et notre déménagement.

Mais si Paris a sans aucun doute été le fil rouge de l’année écoulée, ce n’est pas la seule histoire que j’ai à vous raconter. À côté de notre déménagement, il y a eu tous les voyages et les petites et grandes aventures du quotidien que j’ai décidé de retracer ici. Ce sont elles, aussi, qui ont construit mes mois et mes semaines.

On y va ? Je vous emmène avec moi dans celle qui fut ma dernière année dans la vingtaine.

En juin l’année passée, j’attendais les vacances avec impatience. Il ne restait que peu de temps avant que j’emmène mes valises pour deux semaines en Espagne alors vous pouvez vous imaginer à quel point je comptais les jours. Mais ça, ça n’allait pas être avant le dernier jour du mois.

Heureusement, j’avais trouvé de quoi m’occuper pour distraire mon impatience et oublier l’attente parce que juin marquait aussi le retour de l’événement qui m’avait fait vibrer quatre ans plus tôt : la Coupe du Monde.

J’avais dans l’idée de retourner en Belgique le temps d’un match, parce qu’il n’y a pas de meilleur endroit au monde que la Belgique pour regarder un match de la Belgique (à part peut-être le stade où a lieu le match, je me tâte toujours). Regarder les Diables Rouges jouer un match de Coupe du Monde en Belgique, c’est une ambiance difficile à expliquer, mais c’est magique. C’est se baigner dans une foule de dizaines et centaines de milliers de supporters qui retiennent leur souffle à chaque occasion, qui crient d’effroi quand l’équipe adverse a failli mettre un goal et, surtout, qui font la fête comme si rien d’autre n’avait d’importance à chaque goal de leur équipe, et ça faisait 4 ans que j’attendais de revivre cette expérience.

Malheureusement, les dates de match n’étaient vraiment pas optimales et j’ai donc dû me résoudre à aller supporter mon équipe rouge avec quelques compatriotes belges dans un beer garden pragois. Ce n’était pas l’ambiance belge, loin de là, mais c’était toutefois l’une des meilleures ambiances de match que j’ai vues à Prague. Qu’il pleuve, qu’il vente, que je doive quitter le boulot plus tôt ou pas, j’étais là, essayant de prendre tout ce que je pouvais de cette ambiance endiablée qui m’avait tant marquée quelques années auparavant.

Quand la Belgique ne jouait pas, j’enfilais mon tout nouveau maillot du Brésil et j’allais voir le Brésil jouer, sans jamais manquer une occasion de lancer une insulte en portugais quand le moment s’y prêtait, tout en riant de Neymar à chaque fois qu’il se plaignait.

Et puis le dernier samedi de juin est enfin arrivé et, avec lui, notre départ en vacances : nous nous envolions pour Valence.

Juillet a été le mois de toutes les émotions mais, alors qu’il débutait, je ne le savais pas encore.

Le premier jour du mois a commencé comme il devrait toujours commencer. Le 1er juillet, nous nous réveillions après une première nuit sur le territoire espagnol, où l’on s’apprêtait à passer deux semaines entre Valencia et Madrid. Que pourrais-je rêver de mieux pour commencer mon mois préféré de l’année ?

C’était la première fois que je mettais les pieds à Valencia et c’était aussi la première fois que j’allais en Espagne avec mon copain. Un événement important pour moi, surtout quand on sait que je prévois d’aller vivre en Espagne dans un futur proche et que, il y a quelques années, j’avais été très claire avec lui : c’était moi et l’Espagne, ou rien du tout. Depuis le début de notre relation, la seule constante qui existe, c’est donc peut-être ça : l’Espagne, c’est notre futur. Il était bien temps de rencontrer ce joli futur pour la première fois main dans la main.

Nous avons passé 6 jours sous le soleil écrasant de Valencia et j’ai adoré. On a profité de la mer (un peu) et de la ville (beaucoup) en passant notre temps à se déplacer d’un point à l’autre en vélo, avec l’air chaud qui nous caressait le visage. Il faisait chaud, très chaud, mais j’ai trouvé Valencia tellement agréable que je rêvais déjà d’y retourner avant d’en partir.

Nous avons aussi (évidemment) été voir le Brésil puis la Belgique jouer dans un bar irlandais. C’est là que j’ai mon meilleur souvenir de la Coupe du Monde : le match contre le Japon qui a failli me donner une crise cardiaque mais qui a fini par me donner des ailes.

Le septième jour, nous avons pris le train vers Madrid. Nous avions loué un Airbnb dans un appartement sous les toits dans lequel on devait parfois se pencher pour ne pas se cogner contre le plafond, mais qui avait une terrasse coincée entre deux pentes de toits dont je garde un magnifique souvenir.

Un ami nous y attendait et nous avons passé quelques jours à trois (dont mon anniversaire) rythmés par les pauses en terrasse et les matchs du mondial (encore et toujours, et avec le fameux match Brésil – Belgique qui non seulement a mis mon couple belgo-brésilien au centre de nombreuses blagues et discussions, mais a aussi fini exactement comme je l’avais pronostiqué).

Nos vacances espagnoles se sont finies par trois jours au MadCool, mon premier festival. Ce n’était pas toujours mon genre de musique mais j’avais accepté d’y aller surtout parce que ça se passait à Madrid, et je ne regrette rien… si ce n’est, peut-être, le fait d’avoir réservé un hôtel qui n’était ni dans le centre, ni près du festival, en pensant qu’on pourrait quand même y rentrer facilement en fin de soirée. Le premier jour, nous nous sommes retrouvés à marcher 1h30 à l’aube pour rejoindre notre hôtel, entre rire et désespoir. J’en ris maintenant bien plus que sur le coup.

Nous sommes repartis à Prague le jour de la finale de la coupe du monde. J’avais dit que si la Belgique allait en finale je changerais mon billet d’avion pour aller voir le match en Belgique, mais le destin a décidé d’épargner mon portefeuille. Je reste extrêmement fière et heureuse du parcours de nos Diables. La Coupe du Monde est l’un des seuls moments pendant lesquels on ressent vraiment la fierté belge, et il n’y a aucune équipe au monde que j’aurais préféré supporter.

En juillet, on a aussi commencé à se dire que 2018 serait peut-être bien l’année des au revoir avec Prague. Alors que la fin de nos vacances approchait, on a parlé d’une opportunité d’emploi aux îles Canaries et je suis revenue de vacances avec un rêve d’Espagne qui me semblait bien plus proche qu’à n’importe quel moment ces dernières années.

Je me revois derrière les vitres de mon bureau, à passer des heures à regarder des photos des îles Canaries en rêvant de la vie sur une île. L’Espagne était si proche que je pouvais presque la toucher du bout des rêves.

Et puis, une semaine après environ, ma jolie bulle a éclaté sous le poids d’une autre réalité. “J’ai une nouvelle qui ne va pas te plaire”, m’a dit mon copain. Et il m’a parlé de Paris.

À ce moment-là rien n’était sûr, mais ça ne m’a pas empêchée de sentir mon estomac se nouer et ma respiration se couper. Quelques mots et une idée qui était encore loin d’être concrétisée, et je me retrouvais avec un poids énorme. Un poids qui s’emparait de mon corps, le forçant à quitter mon nuage pour retomber les pieds sur terre.

Ce jour-là, l’Espagne s’est éloignée aussi vite qu’elle est venue et, au fond de moi, j’ai espéré très fort que Paris ne se fasse pas. L’idée d’aller vivre à Paris, c’était déjà pas facile en soi. Mais qu’elle vienne s’incruster dans mon futur si tôt après qu’on m’ait fait miroiter la possibilité de l’Espagne, ça a donné à la nouvelle l’effet d’une bombe.

Au fil des jours, pourtant, je me suis faite à l’idée. Mon copain avait besoin de changement, il m’avait suivie à Prague et c’était à mon tour de le suivre où il voulait, et puis soyons honnêtes : ça aurait pu être pire que Paris. Alors que de nombreuses pensées parcouraient mon esprit, j’apprenais à relativiser. Si ce n’était que pour quelques années, je pouvais le faire. L’Espagne attendrait. Et moi avec.

En août, j’ai fait deux allers-retours rapides en Belgique pour célébrer l’amour et l’une de mes amies d’enfance, qui organisait une « fête de l’amour » (lisez : un mariage qui n’est pas vraiment un mariage) avec son copain. Le premier retour, c’était pour une fête de l’amitié (lisez : un enterrement de vie de jeune fille qui n’est pas vraiment un enterrement de vie de jeune fille) qu’on avait organisée en surprise, et le deuxième c’était pour la fameuse fête tant attendue, qui portait bien son nom tant elle était remplie d’amour.

Je suis ensuite partie à Saint-Raphaël, dans le sud de la France, pour passer quelques jours (trop courts) en famille au soleil, au bord de la piscine, histoire de recharger les batteries et profiter une dernière fois de l’été avant de retourner à Prague.

Je m’apprêtais à y vivre mes deux derniers mois avant de déménager parce que la fin du mois d’août nous a aussi apporté la confirmation que l’on attendait : c’était fait, c’était bon, on emménagerait à Paris fin octobre.

Pour finir de me rassurer, la plupart de mes amis me disaient que c’était bien, Paris. “C’est encore plus proche de la Belgique et de ta famille”, ils me répétaient tous, comme s’ils s’étaient donnés le mot. Et moi j’étais là, à les écouter et à me demander si, après toutes ces années, ils avaient vraiment compris ce qui me faisait vibrer. S’ils avaient vraiment compris que je n’avais pas quitté la Belgique dans l’espoir de m’en rapprocher, mais plutôt dans celui d’aller vivre dans le sud. Que ma famille est tout pour moi mais que Paris c’était un peu comme un pas en arrière pour mon envie de chaleur et de soleil. Aujourd’hui encore, je me demande pourquoi ils me disaient ça avec tant d’entrain dans les yeux.

En septembre, le compte à rebours a commencé : il ne nous restait que deux mois pour profiter de Prague. J’ai donc dressé une liste de tous les endroits que je voulais encore voir, visiter et photographier à Prague et en République tchèque, et j’ai commencé à barrer les points de ma liste un à un, au rythme des week-ends et des journées de boulot où je pouvais m’échapper un peu plus tôt pour aller par-ci par-là. J’ai surtout passé beaucoup de temps à gambader de points de vue en points de vue pour m’assurer d’en voir le plus possible avant de partir et, surtout, d’avoir des photos pour pouvoir vous en parler dans mon article sur les vues de Prague.

Et puis, comme les deux années précédentes, nous avons passé le dernier week-end de septembre en-dehors de Prague. Là-bas, ce week-end-là est toujours un long week-end, et vous savez que pour moi long week-end rime avec petit voyage.

Cette fois-ci, nous sommes partis en vadrouille en République tchèque. Au programme, d’abord, la découverte d’une petite ville dont j’avais entendu parler dès mes premiers instants à Prague et qu’il fallait que je voie avant de quitter le pays : Cesky Krumlov. Au programme, ensuite, la redécouverte de Brno, une ville où nous avions été deux ans auparavant mais que nous n’avions pu voir que sous la pluie (ou presque), ce qui m’avait laissé un gros goût de trop peu.

Le mois d’octobre a été chargé et, par une jolie coïncidence, il a commencé comme il a fini : dans un avion reliant Prague et Paris.

À peine étions-nous rentrés de notre week-end de vadrouille dans la « campagne » tchèque que, le lendemain (le 1er octobre exactement), nous nous envolions pour la capitale française.

Mon copain devait y être quelques jours et j’en avais profité pour l’accompagner. Le plan, c’était de commencer à découvrir les quartiers de la ville après le boulot pour savoir vers quel endroit on voudrait vivre. Sauf qu’en réalité, on a tous les deux été très pris par le travail, justement, et celui-ci a donc fort écourté nos soirées. Résultat : je n’ai presque que vu la chambre d’hôtel (mais elle était mignonne et confortable, donc ça va).

Le voyage n’était toutefois pas entièrement en vain : l’hôtel se trouvait dans le centre de Paris, dans le 2ème arrondissement, et j’ai su à ce moment-là que vivre dans cette partie-là de la ville, ce n’était définitivement pas pour moi (pas pour mon budget non plus mais c’est tant mieux, pour une fois que mon budget et moi on se met d’accord je vais pas me plaindre). J’ai très vite été oppressée par les rues remplies de gens, les voitures qui klaxonnent et le bruit et l’agitation en général. Je croyais aimer les centres animés, mais là tout à coup, pour une raison que j’ai encore du mal à déterminer, c’était trop.

Je n’ai vécu que quelques jours entre le confort de notre hôtel et l’agitation de la rue, parce qu’après trois nuits dans le nuage qui nous servait de lit, je bouclais déjà mes valises pour me rendre à… Dublin. Pour y passer un week-end entre amis.

C’était ma première fois à Dublin, et ma première fois en Irlande tout court. J’y atterrissais un jour avant mes amis mais c’était peut-être mieux parce que j’étais bien décidée à parcourir la ville pour en voir le plus possible. Je vous en parlerai dans un prochain article, mais je peux déjà dire une chose : Dublin est beaucoup plus colorée que ce que je pensais, et j’ai beaucoup aimé la ville. J’ai moins aimé, par contre, ma nuit en auberge de jeunesse dans une chambre que je pensais pour filles qui s’est avérée mixte (j’aurais beaucoup aimé voir ma tête quand je m’en suis aperçue !), avec des prises incapables de recharger mon téléphone qui en avait pourtant bien besoin et deux énergumènes qui ont passé une heure à se crier dessus dans la rue. Sous ma fenêtre. En plein milieu de la nuit.

Après mon excursion franco-irlandaise, je suis revenue à Prague, déterminée à y continuer mes vadrouilles pour en voir le plus possible. Pendant un week-end, nous avons aussi accueilli des amis de Budapest, avec qui nous avions passé notre première année à Prague avant qu’ils ne retournent vivre dans la capitale hongroise. C’était un week-end ensoleillé, que nous avons passé entre leurs souvenirs de Prague et ma nostalgie qui commençait à prendre de la place.

Depuis le mois de juillet et en crescendo jusqu’à notre départ, mon cerveau faisait sans cesse des allers-retours entre la nostalgie de quitter ma vie à Prague, qui est quand même la ville dans laquelle j’ai vécu le plus longtemps en-dehors de ma petite ville belge, et l’impatience de commencer une nouvelle vie. En octobre, je m’étais déjà faite entièrement à l’idée de vivre à Paris et le plan ferroviaire du TGV avait fini de me convaincre : avec toutes les routes de train au départ de Paris, j’imaginais déjà tous les jolis city-trips qu’on allait pouvoir faire aux quatre coins de notre nouveau pays.

Mais avant notre déménagement, il nous restait une dernière vadrouille tchèque, réservée à l’improviste parce que les billets de bus n’étaient pas chers du tout : Liberec. Liberec, c’est une petite ville à seulement 1h30 en bus de Prague. Nous y avons passé une journée, le temps de voir son joli et minuscule centre historique, de se balader dans les alentours et de profiter de ses bars et cafés. En bref, une petite ville comme celles que l’on visite quand on vit dans le pays qui l’abrite, pour une excursion rapide qui fait du bien.

Ça, c’était juste quelques jours avant notre déménagement. Et notre déménagement, je dois dire qu’il s’est passé comme sur des roulettes. L’entreprise de mon copain avait engagé une entreprise de déménagement qui est à peu près tout ce dont je rêve à chaque fois que je dois faire ma valise : ils viennent et mettent tout dans les caisses. Eux-mêmes. Sans que l’on fasse rien. Deux jours avant notre grand départ, j’ai donc passé quelques heures irréelles à regarder mon appartement se mettre en boîte devant mes yeux.

Mon premier appartement. Tous ces souvenirs. Et, toujours, ce mélange de nostalgie et d’excitation.

Le 31 octobre (14 ans jour pour jour après un autre déménagement qui m’avait marquée, comme me l’a rappelé ma maman), en début d’après-midi, nous avons sauté dans le dernier Uber pas cher que nous allions prendre avant un certain temps et avons emmené nos valises en direction de l’aéroport.

Toutes nos caisses, elles, allaient attendre bien au chaud, quelque part entre Prague et Paris, que nous emménagions dans notre nouvel appartement. Ce n’était pas pour tout de suite parce que ce soir-là, c’est un appartement de transition qui nous attendait. Un appartement loué pour un mois et demi par l’entreprise de mon copain.

Le 1er novembre, nous nous réveillions dans cet appartement parisien qui allait nous accueillir le temps que nous trouvions un vrai chez nous. Il se trouvait dans le 5ème arrondissement, le quartier latin. C’est un quartier aux loyers qui sont bien au-dessus de notre budget et je comptais donc bien profiter des quelques semaines qu’on avait à y vivre.

C’est comme ça que j’ai sauté dans mon manteau et mon écharpe plusieurs fois après le boulot pour aller explorer les environs avant que le soleil se couche. Les week-ends, nous allions gambader ici et là, découvrant petit à petit notre nouvelle ville… et ses nombreux bistros. Nous avons aussi visité la Grande Mosquée par un matin d’hiver ensoleillé. C’était notre première visite payante à Paris.

Mais outre toutes nos découvertes, nous avons également passé beaucoup de temps dans les magasins. Les fêtes de fin d’année allaient vite arriver et elles s’annonçaient remplies en cadeaux : il fallait que j’en trouve pour ma famille, comme tous les ans, mais aussi pour celle de mon copain car cette année, j’allais fêter Noël dans les deux hémisphères.

Le dernier mois de l’année a commencé avec l’une des choses qui paraît les plus fastidieuses à Paris : la recherche d’un appartement. Heureusement, nous pouvions compter sur l’aide d’une agence, mise à notre disposition par l’entreprise de mon copain, qui nous a aidé à trouver un appartement et à mettre sur pied le dossier long comme le bras que les propriétaires français aiment tant demander aux potentiels locataires. Moi qui aime généralement passer des heures sur les sites d’annonces pour trouver mon prochain appartement, je dois dire que dans ce cas, je n’ai pas beaucoup rechigné quand on m’a dit que quelqu’un s’en occuperait pour moi : à Paris, les appartements sont tellement pris d’assaut que si vous en voyez un apparaître sur internet le matin, il est fort probable qu’à midi il soit déjà pris.

La première semaine de décembre, nous avons donc été visiter plusieurs appartements qui avaient été sélectionnés par la personne qui était en charge de notre dossier. Et c’est comme ça que, seulement quelques jours après avoir commencé notre recherche, nous avons trouvé le nôtre.

Comme à Paris tout se fait très vite sur le marché locatif, il ne faut pas compter longtemps entre le moment de la visite et celui de la remise des clés. Notre futur propriétaire nous acceptait, nous et notre dossier, moins de 24h après notre visite et, moins d’une semaine plus tard, nous avions signé le contrat, reçu les clés, et nous remplissions déjà notre appartement de nos premières affaires.

Juste à temps pour moi car le soir même je partais en Belgique, où j’allais passer une semaine. Mon copain nous y rejoignait pour le week-end et, le 15 décembre, nous fêtions Noël en famille alors que les gens normaux couraient encore dans les magasins à la recherche des derniers cadeaux (ou des premiers si, comme moi en temps normal, vous avez l’habitude de vous y mettre tard).

Le jour suivant notre premier Noël (de l’année, mais aussi le premier que l’on célébrait ensemble), nous retournions à Paris pour seulement quelques jours, juste le temps de terminer notre déménagement. C’était un dimanche soir. Le lundi était un jour de répit avant le grand remue-ménage qui m’attendait le jour d’après. Le mardi, en effet, je passais la matinée dans l’appartement avec l’entreprise de déménagement qui nous livrait toutes nos caisses de Prague, l’après-midi je mettais le reste de notre appartement temporaire dans nos sacs et valises et le soir, nous amenions toutes nos affaires dans notre nouvel appartement.

Il nous restait alors à vider la caisse que j’avais pris soin de nommer “Brésil” plusieurs mois auparavant et à faire nos valises, avant de tomber de sommeil sur un matelas à même le sol (que nous avions été acheter chez Ikea juste après avoir reçu nos clés), entre les caisses qui parsemaient notre appartement. C’était notre première nuit dans notre nouveau chez nous.

C’était aussi la seule en 2018 parce que le lendemain, après tout ce branle-bas de combat, nous nous envolions pour le soleil. Direction : Noël au Brésil.

Nous avons passé trois semaines dans l’été brésilien, entre mi-décembre et début janvier. Trois semaines dans ma jolie famille brésilienne, avec les amis de mon copain, les virées à la plage et les sorties en tous genres.

Ces journées brésiliennes ont été marquées par notre rencontre avec la nièce de mon copain, qui nous a tous fait craquer du haut de ses 6 mois, et puis par les fêtes de fin d’année qui y ont définitivement un goût différent qu’en Belgique. Se baigner dans une mer chaude et fêter Noël la même journée, c’est une expérience tellement éloignée de tout ce qu’on connait !

Le mois de décembre a fini sur la plage. C’est exactement là, sous les palmiers et à quelques dizaines de mètres de la mer, que se passait notre réveillon du nouvel an.

J’ai donc aussi commencé le mois de janvier sur la plage, en profitant de mon premier lever de soleil de l’année les pieds dans l’eau après avoir passé la nuit à danser.

Nous avons passé les 9 premiers jours du mois au Brésil, et puis est venue l’heure de dire au revoir à tout le monde et à l’été. Ça faisait trois semaines que l’hiver avait commencé sans nous, et il attendait qu’on se joigne à la fête.

Même si l’idée de retourner dans le froid ne me plaisait pas du tout, j’étais impatiente de commencer ce que nous avions dû laisser en plan avant de partir au Brésil : aménager notre appartement.

La tâche ne s’annonçait pas des plus faciles car nous n’avions presque aucun meuble et il nous fallait donc presque tout acheter, à part ce qui venait avec l’appartement (à savoir la salle de bain et une partie de la cuisine) et quelques meubles, parfois brinquebalants, qu’on avait apportés de Prague (ou de Budapest).

Janvier a donc été le début de longues semaines et de plusieurs mois d’aménagement de notre nouveau chez-nous. Je pensais qu’ils ne nous faudrait que quelques semaines pour tout finir mais la vérité c’est que quand on commence d’une feuille blanche et qu’on veut créer quelque chose qu’on aime, le tout en travaillant à temps plein, tout va lentement. Très lentement.

Après avoir passé une journée à travailler assise sur le sol de notre appartement, mon premier achat s’est imposé à moi aussi intensément que le mal de dos qui m’avait pris le soir : ça devait être une chaise de bureau, que j’ai combinée pendant plusieurs mois avec une table bancale qui me suivait depuis Budapest.

Ensuite, sur la liste des courses pour janvier, on retrouvait en priorité un canapé, un frigo et une machine à laver. Si la dernière est arrivée sans encombres, ça n’a pas été le cas des deux autres. Le canapé, que l’on avait acheté chez Ikea, est arrivé avec une vis défectueuse et il a donc attendu plus d’une semaine à moitié construit au milieu de notre appart, parce que c’est le temps qu’il faut à Ikea France pour te livrer une vis qu’ils n’ont pas en stock en magasin (ce que je trouve à la limite du scandaleux mais ça c’est une autre histoire). Le frigo, quant à lui, est arrivé défiguré en bas de chez moi. J’ai donc dû le laisser repartir en magasin (qui ne m’offrait que 5% de réduction pour que je le prenne en l’état, la bonne blague) et en commander un autre chez le concurrent. Puis j’ai dû jouer de mes plus beaux sourires pour qu’on me le livre au 6ème étage alors que “mais madame, sur notre site il est bien écrit qu’on ne livre que jusqu’au 4ème” (information que je cherche encore, d’ailleurs). Ah, les chouettes histoires des déménagements.

Bref ça n’a pas été de tout repos. Janvier a aussi été rempli de longues heures passées à déballer des caisses et de nombreuses visites dans les magasins de meubles et de déco. Tous les week-ends.

Entretemps, mes parents sont venus un week-end pour voir notre appartement et nous aider avec l’achat des gros meubles. Et je suis aussi retournée en Belgique pour une semaine, pour fêter l’anniversaire de mon papa et voir les amis que je n’avais pas eu le temps de voir en décembre.

Février a beaucoup ressemblé à janvier, moins la partie sous le soleil du Brésil.

Grâce à janvier, on pouvait s’asseoir dans le canapé le soir et remplir notre frigo de toutes les bonnes choses que l’on trouve dans les rayons frais des supermarchés. Mais il nous restait encore beaucoup de meubles à acheter pour être confortables. Et pour continuer à vider nos caisses, qui attendaient patiemment des espaces de rangement.

Bref, février s’est passé entre les meubles à monter et les cartons à jeter. Des cartons dont je ne voyais plus le bout. D’autant plus que pour tout l’immeuble, nous avons une seule poubelle à cartons, dans laquelle on jette aussi les plastiques et tout ce que l’on peut recycler, et que cette poubelle est vidée environ une fois par semaine. Autant dire que nous avons partagé notre appartement pendant de longues semaines avec une belle pile de cartons qui avait beaucoup de mal à diminuer !

Pour nous aider dans notre aménagement, mes parents sont de nouveau venus passer un week-end à Paris. Nous avons ainsi fini le mois avec des rideaux dans le salon (confectionnés par ma maman), une table de cuisine (construite avec des pièces Ikea selon les plans de mon papa, honnêtement je ne sais pas ce que je ferais sans mes parents), de deux chaises pour aller avec et d’un grand meuble pour ranger une grosse partie de notre bordel.

Fin du mois, c’était à notre tour de passer un week-end en Belgique pour une fête de famille. Ou plutôt entre la Belgique et la France, car nous avons aussi passé quelques heures à Lille, d’où nous reprenions le train vers Paris. J’avais déjà été à Lille quelques années plus tôt et j’avais été très agréablement surprise. Cette fois-ci, je n’avais pas compté sur le fait que c’était dimanche et que tous les jolis magasins allaient être fermés, mais nous avons quand même passé une chouette après-midi là-bas.

Mars a été le dernier vrai mois de l’aménagement de notre appartement. Je dis “vrai” car en réalité tout n’est pas fini (loin de là, en fait), mais ce qu’il reste aujourd’hui ce sont des détails par rapport au chantier qu’on avait en arrivant.

En mars, j’ai fait quelque chose que je voulais faire depuis que nous avions emménagé dans notre appartement, et qui me permettait enfin d’entièrement m’approprier les lieux : j’ai peint un mur du salon. En bleu profond, juste comme je l’avais imaginé depuis le début – ou presque.

Ça peut paraitre tout à fait anodin pour vous, mais pour moi … ça veut dire beaucoup (oui, comme la chanson). Après avoir passé des années à utiliser toutes les variantes du “je ne vais pas rester longtemps ici” comme prétexte pour me permettre de vivre dans des appartements qui n’étaient qu’à moitié “chez moi”, j’en avais marre d’avoir l’impression de vivre dans des Airbnb. De jolis et confortables Airbnb, oui, mais des Airbnb quand même. Des appartements qui ne sont pas à nous et qui nous le rappellent toujours un peu, même si on finit parfois par s’y sentir comme chez soi.

Cette fois-ci, j’avais envie que ça soit différent. Peu importe que nous restions ici 6 mois, un an ou trois. Je repeindrai le mur en blanc à l’heure de partir s’il le faut, mais pour moi il était temps d’enfin écouter mes envies. Et ça fait encore plus plaisir que ce que j’imaginais.

En mars, j’ai aussi découvert Metz. Sous la pluie une bonne partie du temps, mais quand même. C’était un week-end entre amis (le même groupe d’amis avec qui j’avais été à Dublin en octobre ou qui était venu me voir à Prague quelques mois plus tôt, parce qu’apparemment on aime beaucoup se voir ces temps-ci et ça fait toujours très plaisir), de ces week-ends faits de rires et de blagues lancées à tout bout de champ. Nous avons passé pas mal de temps à manger et à boire des verres et nous avons évidemment été visiter le musée Pompidou, sans oublier de jeter des regards dubitatifs devant certaines œuvres, de ces œuvres qui sont un peu trop modernes pour que l’on puisse vraiment les comprendre.

Et puis, last but not least, en mars j’ai enfin pu recommencer à me balader dans Paris sans entièrement me les cailler. Non qu’il ait fait assez chaud que pour pouvoir se balader sans manteau, mais je pouvais au moins marcher dehors sans me recroqueviller sans cesse derrière une énorme écharpe. Ça fait toujours du bien quand on sent la fin de l’hibernation arriver, n’est-ce pas ?

En avril, ce sont surtout mes week-ends qui ont bien été chargés. Nous avons reçu des amis pendant trois week-ends d’affilée, deux d’entre eux passés à Paris (l’un pour le marathon, l’autre impliquant une demande en mariage – aucun des deux pour moi, au cas où vous vous le demanderiez) et l’autre à Rouen.

Rouen, c’était la destination que nous avions choisie cette année pour passer le week-end de Pâques. Nous y sommes allés avec des amis, que nous hébergions dans notre appartement les jours précédant et suivant notre voyage, et j’ai adoré ce city-trip.

Ce week-end-là, c’était le premier vrai beau week-end de l’année. Nous avions loué un appartement avec une terrasse sur les toits qui m’a personnellement donné du rêve et que nous avons bien rentabilisée. C’était une terrasse parfaite, exactement comme je les aime : avec vue sur les toits mais cachée des regards.

J’ai aussi eu un gros coup de cœur pour Rouen qui, avec son joli centre historique et tous ses bars en terrasse, semble être la destination parfaite pour un week-end ensoleillé !

Depuis Rouen, nous avons aussi pris la route un jour pour aller voir ce qu’il se passait du côté de la côte. Notre itinéraire improvisé nous faisait commencer par Honfleur, que nous avons vite fui en raison de la foule du week-end de Pâques, et finir par Deauville, où la température avait tout d’un coup vraiment baissé. Le clou de la journée, c’était ce qu’on a vu entre les deux villes : pour les relier, nous avions décidé de prendre la route qui longe la mer, et non seulement les paysages étaient très jolis en cette période de l’année, mais nous sommes aussi passés par des petits villages qui, en plus d’être charmants, étaient bien plus tranquilles que les villes touristiques des alentours.

Avril était aussi mon dernier mois de travail pour celui que j’appelais toujours “mon client principal” à Prague. La fin du mois était d’autant plus excitante pour moi que j’avais décidé qu’en mai, je ne prendrais aucun nouveau client.

Un mois pour me concentrer sur mes projets à moi avant de recommencer à vendre mon temps à d’autres personnes, c’était l’objectif de mai. Paradoxalement, le jour de la fête du travail je me retrouvais donc sans travail, mais avec une liste d’envies bien plus volumineuse que le temps que les 31 jours du mois allaient pouvoir m’offrir. J’avais hâte de mettre temporairement de côté le travail gagne-pain et de me pencher sur des choses qui me tiennent vraiment à cœur.

À côté de ça, mai devait aussi être un mois légèrement administratif, comme pour me rappeler que les joies de la vie d’adulte ne s’arrêtent pas là où le travail prend fin. Il fallait que je m’inscrive comme indépendante en France. Le problème, c’est que dans tous mes plans, j’avais oublié que l’administratif ça foire toujours et que la France n’est pas vraiment connue pour nous prouver le contraire. Ce que je croyais prendre deux semaines maximum, à l’image de ce que j’avais vécu en République tchèque, s’est finalement révélé être un processus de… quelques mois. À l’heure où je vous écris, je n’ai toujours pas mon statut d’indépendante et je ne sais pas quand je vais le recevoir !

Outre le bonheur de me retrouver chez moi à pouvoir travailler sur ce que je veux sans penser à l’argent, j’ai aussi pas mal voyagé.

J’ai commencé par 24h à Prague, un voyage express que j’avais organisé pour rendre mon ordinateur de travail, voir mes amis et mes anciens collègues et faire quelques tâches pas intéressantes comme aller à la banque et chez le docteur.

Pour réellement boucler la boucle, j’ai dormi dans le même hôtel que celui dans lequel j’avais logé lors de ma toute première nuit à Prague (en 2016), juste avant d’aller prendre les clés de l’appartement temporaire que, avec une amie collègue, nous avions loué pour nos deux premiers mois dans la ville avant de trouver un autre logement. La chambre est petite et la réceptionniste était parfois désagréable à souhait, mais c’était toutefois très drôle de me retrouver, à la fin de mon aventure tchèque, là où tout avait commencé. À l’époque, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait et, bien que je savais pertinemment que je me lançais dans l’inconnu, j’étais loin de me douter de toutes les aventures, bonnes et mauvaises, que j’allais vivre dans cette ville aux milles couleurs !

J’ai aussi profité de mon court passage à Prague pour aller visiter le musée national, qui avait rouvert ses portes juste quelques jours avant que je boucle mes valises pour Paris et que je n’avais donc pas eu le temps d’aller voir. Et j’ai été subjuguée devant tant de beauté. Je vous mets deux photos ici mais vous pouvez en retrouver plus dans cet article.

Une semaine après, mon copain et moi embarquions dans le train pour Francfort, puis dans un autre pour rejoindre notre destination finale, une ville qui m’a agréablement surprise : Rüdesheim am Rhein. Nous y allions pour célébrer un mariage et je ne m’attendais pas à me retrouver dans une ville si charmante. Nous avons ensuite fait une petite excursion juste en-dehors de Paris pour aller voir les restes de la ville presque fantôme de Goussainville.

Enfin, nous avons fini le mois avec une autre très jolie découverte, en France cette fois : Dijon. C’était pour le week-end de l’Ascension. Je voulais au départ partir quelque part dans le sud mais nous nous y étions mis si tard que la plupart des trains étaient remplis, sans parler des hôtels sur place. Au lieu de villes comme Bordeaux, Toulouse ou encore Lyon, j’ai donc décidé de me tourner vers des destinations moins populaires, et Dijon faisait parfaitement l’affaire. Encore trop peu connue ou légèrement boudée d’une grande partie des Français, Dijon semblait être la destination idéale pour mon portefeuille (je ne voudrais pas qu’il finisse par m’en vouloir de ne temporairement plus gagner d’argent).

Nous y avons passé trois jours. Il faisait beau ce week-end là et nous avons profité de la ville sans courir, en passant du temps à l’hôtel le matin et en s’asseyant dans les parcs et aux terrasses dès que l’envie nous prenait. Dijon est une petite ville, parfaite pour passer un week-end de découverte en toute tranquillité, et c’est exactement ce que nous avons fait. J’ai posté plusieurs photos de la ville sur mon compte Instagram mais j’ai hâte de vous en parler plus en détail par ici.

C’est à Dijon que nous avons aussi accueilli le mois de juin. Mais de celui-là,  je vous parlerai dans un prochain article.

Et vous, vous avez fait quoi depuis la dernière fois qu’on a échangé de nos nouvelles ?

Pour lire mes What’s Up précédents :
What’s up #8 : Mars, avril et mai
What’s up #7 : Décembre, janvier et février
What’s up #6 : Septembre, octobre et novembre

2 commentaires sur What’s up #9, 10, 11 et 12 : De juin à mai

    • En écrivant ce genre d’articles, je me rends toujours compte que je fais plus de choses que ce que je crois ahah 🙂 ! Roh oui, Rouen est une ville si agréable ! C’était un vrai plaisir d’y être, et le beau temps que nous avons eu a rendu notre séjour vraiment parfait :).