L’année passée, j’ouvrais et clôturais mon article bilan avec une seule et même question : on part ou on reste ? On reste ou on part ?

Nous avions commencé l’année sans savoir si nous allions la finir à Prague ou pas. C’était un peu le flou, comme toujours, mais bien que ça ne soit pas l’envie qui manque d’aller découvrir de nouveaux horizons, je ne pensais pas déménager en 2018.

J’avais tort. Comme je vous le disais déjà l’année passée, chacune de mes années d’expatriation jusqu’à présent a été marquée par un grand changement. 2018 n’a pas manqué à la règle, et le grand changement de l’année en a été aussi la plus grande surprise : Paris.

En toute honnêteté, si vous m’aviez dit un jour que j’allais emménager à Paris, je vous aurais ri au nez. Paris c’est joli, oui, mais c’est aussi le stress et l’arrogance des Parisiens qui, coude à coude avec des prix exorbitants, forment une image qui ne m’a jamais fait rêver.

Si je vis à Paris aujourd’hui, c’est parce que mon copain y a décroché un travail qui lui est tombé dessus et que, comme il m’avait suivie à Prague il y a quelques années, c’était à mon tour de le suivre. Comme pour Prague, ni lui ni moi n’avions eu l’intention d’aller un jour nous installer là-bas, mais la vie aime jouer des tours qu’on ne comprend pas toujours.

Je ne vous cache pas que l’annonce d’un potentiel déménagement à Paris a d’abord transformé mon ventre en une énorme boule qui me prenait aux tripes. Mais je me suis ensuite faite à l’idée et aujourd’hui je dois vous dire une chose : vivre à Paris, c’est bien moins pire que ce que j’imaginais. J’avais surtout peur de la foule de Parisiens exécrables que je m’attendais à voir sur mon chemin. Mais au final, bien qu’ils soient loin d’être un mythe et qu’une belle brochette d’entre eux vit dans mon immeuble (big up à mes vieilles croutes de voisins qui ont appris à râler sur tout mais pas à dire bonjour), ils semblent au final être moins nombreux que ce que je pensais. Ou peut-être qu’ils se cachent bien derrière leurs nuages noirs.

Paris, je n’y resterai pas toute ma vie (je ne suis pas folle non plus). J’ai encore et toujours l’intention d’aller installer mes clics et mes clacs en Espagne pour me dorer la pilule jusqu’à la fin de ma vie sous le soleil rouge et jaune. Paris et sa grisaille ne sont qu’une parenthèse de plus avant de retrouver mon sud adoré, mais je pense que ça va être une jolie parenthèse. Oui, moi qui ai toujours raison, j’avoue que j’avais tort !

Il faut dire que, même si j’avais dit me faire à l’idée de rester un an de plus à Prague, je me suis rendu compte après l’avoir quittée qu’il était devenu nécessaire pour moi d’en sortir. L’impression d’être bloquée dans une situation qui n’était pas pour moi, que j’avais ressentie à mes débuts dans la ville et que j’avais réussi à faire fuir au fil des mois et des trimestres, était revenue s’installer en moi de plus en plus sans que je veuille vraiment y faire attention. Paris m’a donc apporté comme un nouveau souffle, la solution à une envie de changement que je couvais en moi depuis longtemps.

Mais, bien que mon arrivée en France, qui représente mon troisième pays d’expatriation, a été une étape importante de 2018, l’année n’a pas été faite que de Paris, loin de là.

2018, c’était ma quatrième année d’expatriation… et ma première interview à ce sujet ! C’est un ami journaliste qui a écrit un très joli article sur mon parcours et ma vie à Prague dans le journal de ma région, dans le cadre d’une série d’été sur les expatriés. En 2018, j’ai également eu droit à mes trois minutes de gloire plutôt hilarantes quand, après avoir regardé mon équipe nationale évoluer dans la coupe du monde de football avec beaucoup de joie et de fierté, est venu le moment de la voir affronter celle de mon copain : le Brésil. Le tout a donné lieu à de nombreuses blagues, une mini-interview pour un journal belge et quelques mots dans le micro de l’animateur de la terrasse où on allait voir le match, qui n’en revenait pas de voir le Brésil et la Belgique arriver main dans la main. 2018, c’est bien sûr l’année où la Belgique a battu le Brésil, mais c’est aussi et surtout celle où j’ai enfin eu un bon pronostic : j’avais dit 2-1 !

2018, c’était aussi ma dernière année entière dans la vingtaine, ce qui veut dire bien plus de choses pour moi que ce que je voudrais. Je me suis souvent revue dix ans auparavant, quand mon prochain anniversaire allait être celui de mes 20 ans et que je me sentais déjà vieille, comme si ma vie allait bientôt être finie. Mais, si en 2019 je vais avoir 30 ans, en 2018 je me suis sentie encore tellement loin de mes premières rides et mes premiers cheveux blancs. C’est plutôt positif, non ?

2018 a pourtant marqué un tournant dans ma vie d’adulte : en 2018, j’ai dit au revoir à ma chambre d’ado, en laissant mon frère prendre ma place et repeindre les murs rose et turquoise qui ont enveloppé mon monde pendant de nombreuses années. En 2018, j’ai aussi quitté mon premier appartement, dans lequel, pendant deux ans et demi, j’ai vécu et créé de nombreux souvenirs avec mon amoureux. Des souvenirs que je chérirai toujours. Ces deux événements ne se sont pas passés sans un pincement au cœur, mais c’est la vie qui suit son cours.

En 2018, j’ai aussi suivi mon propre cours avec des voyages ici et là en Europe, comme des bouffées d’air frais dans une année remplie de travail. Mon premier voyage de l’année, c’était une journée à Paris (!) mais le plus important, c’est sûrement mes deux semaines entre Valencia (que je ne connaissais pas encore mais qui m’a beaucoup charmée !) et Madrid (dans laquelle j’ai été de nombreuses fois déjà, sans jamais m’en lasser). Pour la première fois, j’ai foulé le sol espagnol avec mon copain. Et voir mon pays de cœur avec celui qui a réussi à gagner mon cœur, c’était un peu le bonheur au carré.

À part l’Espagne, j’ai aussi découvert Salzbourg et Hallstatt en Autriche, Cesky Krumlov et Libérec en République tchèque, Bâle en Suisse (mon premier vrai arrêt dans le pays !) et Dublin, lors de mon premier voyage en Irlande. J’ai également revisité Brno (en République tchèque) et j’ai fait un saut dans le sud de la France, du côté de Saint-Raphaël, pour parfaire mon bronzage au bord d’une piscine avec une vue magnifique sur la mer. J’ai fini l’année au Brésil, où j’ai célébré Noël et le Nouvel An.

Le tout a été entrecoupé de voyages en Belgique qui étaient plus nombreux que les années précédentes, notamment pour deux week-ends d’enterrement de vie de jeune fille et les deux mariages qui suivaient.

Bien sûr, de tout ça je dois encore vous parler sur le blog… Parce que oui, tant qu’on parle de ça : 2018 n’a pas été grandiose de ce côté-là. Je dirais même plus : ma présence par ici a été quasiment inexistante. J’ai eu énormément de travail et beaucoup de mal à gérer mon temps et mes publications sur le blog. Ma liste d’articles à écrire est plus longue que mes deux bras et j’ai des articles à venir qui sont déjà tellement en retard que je n’ose même pas y penser (c’est comme ça, par exemple, que je me retrouve à accueillir 2019 à la fin février). Je compte bien y remédier en 2019. On verra si j’y arrive !

Et en 2019, d’ailleurs, qu’est-ce que je prévois ?

D’abord, de manger du pain frais presque tous les jours et de continuer à m’extasier devant les fromages et toutes les choses délicieuses que l’on trouve dans les rayons des supermarchés et qui m’avaient terriblement manqué dans les pays de l’est. Je prévois aussi de me lier d’amitié avec le TGV, que je compte déjà utiliser pour de nombreux voyages dans les 4 coins de la France.

2019, je l’ai dit, c’est aussi l’année de mes 30 ans, et je prévois de la vivre en grand. Je ne sais pas encore exactement quel sens je vais donner à cette expression, mais je compte en tout cas arrêter de mettre des limites à mes envies de rêver en grand. Et, peut-être, enfin trouver ce que je veux vraiment faire sur le plan professionnel ? Ou bien c’est pas si grave de se sentir encore perdue à presque 30 ans ?

2019 sera sûrement encore remplie de son lot de surprises, mais il y a une chose qui est très probable : elle se fera en français. Et après avoir vécu près de 4 ans dans des pays qui parlent une langue si étrangère à la mienne, c’est très déroutant de me retrouver à vivre dans un pays qui utilise les mêmes mots que moi (ou presque !) et à pouvoir parler librement au supermarché, à la Poste ou dans la rue sans devoir commencer toutes mes discussions par “do you speak English ?”.

Je vous souhaite à tous de pousser vos limites pendant les 10 mois qui restent en 2019, pour faire de cette année la meilleure qui soit.

Pour lire mes bilans annuels précédents, ça se passe par là :
2018, on reste ou on part ?
2017, j’attends tes réponses
2016, j’ai pas peur

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