Comme l’année passée, mon premier article de 2017 est d’abord l’occasion de revenir sur 2016 avant de diriger mon regard vers l’année à venir.

Si je devais décrire 2016 en une seule phrase, je dirais que ça a été une année remplie de remises en question et de réflexions sur moi-même. Une année pendant laquelle j’ai mené plusieurs batailles personnelles, dont deux très imposantes qui ont souvent pris toute mon énergie.

L’année a commencé entre des cartons et des meubles démontés pour rapidement continuer sur des rails de train qui me portaient à chaque seconde un peu plus loin de ma Budapest chérie. Mon déménagement à Prague dans les tous premiers jours de janvier m’a vite emmenée dans un tourbillon négatif dont j’ai pris beaucoup de temps et eu beaucoup de mal à me défaire. C’était ma première bataille. Et si j’ai eu d’abord tendance à tout remettre sur le dos de Prague, une longue réflexion sur les causes et les raisons de mon mal-être m’a amenée à la conclusion que Prague était loin d’être la seule à blâmer…

Il y a d’abord eu l’hiver, ce long et interminable hiver froid, enneigé et gris qui a fini par ternir mon moral lui aussi (oui je fais partie de ceux qui dépriment en hiver, mon sourire fonctionne à la vitamine du soleil).

Il y a ensuite eu le fait que j’ai vécu les trois premiers mois loin de mon copain, et entre deux colocs différentes où je n’étais que de passage. J’ai mal vécu la relation à distance couplée à mon installation précaire, une grande partie de ma vie se trouvant encore à Budapest.

Et enfin, la palme de la plus grosse raison à mon mal-être va à la négativité en elle-même. Une négativité qui m’entourait au quotidien, d’une partie par les gens de Prague, parce que comme je vous l’ai déjà dit ils ne respirent en général pas la bonne humeur contagieuse, mais aussi et surtout par mes fréquentations. Je me suis rendu compte cette année que je suis très sensible à ce type de comportement qui pousse les gens à te vomir leurs méchancetés au visage. C’est quelque chose que je ne comprends pas, et j’ai beau essayer de la balayer d’un revers de la main à chaque fois, elle m’affecte énormément malgré moi.

Cette négativité a fait partie de la première moitié de mon année 2016 et j’ai fait un énorme travail sur moi-même pour m’en sortir. Il m’a fallu plusieurs mois avant de me rendre compte que je devais à tout prix m’éloigner de ces personnes néfastes, et c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à aimer de plus en plus la vie autour de moi, et Prague par la même occasion.

À côté de cette première bataille se trouve une autre, qui a commencé fin 2015 et a occupé l’entièreté de mon année 2016 : ma réflexion sur mon futur professionnel, sans aucun doute ma plus grosse remise en question de l’année.

Je n’exagérerais presque pas si je vous disais que j’ai changé d’avis 100 fois et douté 1000 fois. J’ai longtemps hésité entre changer de position dans l’entreprise ou changer d’entreprise tout court, avant de me rendre compte qu’aucune des deux options ne m’allait parce que ce dont j’avais besoin c’était de prendre un gros bol d’air en-dehors de ce monde capitaliste. Je vous en avais parlé pour la première fois en juillet, à l’occasion de mes 27 ans, et beaucoup de jeunes de ma génération s’étaient retrouvés dans mon article. Cette réflexion a atteint son point décisif fin septembre avec ma démission.

Bien que mon année 2016 ait été marquée par ces deux batailles importantes, j’aime aussi me rappeler qu’elle a été faite d’un grand nombre d’autres petites choses, bonnes ou mauvaises. J’ai déménagé trois fois, la dernière étant mon emménagement avec mon copain en avril. Je suis tombée dans une super équipe au boulot (bien que l’ambiance au bureau à Budapest reste -et restera peut-être toujours- inégalée) et j’ai eu l’énorme chance de travailler en duo pendant toute l’année avec un collègue avec qui j’ai ri des centaines de fois. J’ai pleuré seule sur mon lit après les attentats de mars. J’ai admiré Prague depuis ses toits. J’ai rencontré de nouvelles personnes avec qui j’ai passé de très bons moments tout au long de l’année. J’ai déprimé de nombreuses fois devant les prix insensés des billets d’avion depuis Prague. Je me suis faite à l’église de Notre-Dame de Týn (elle me fait moins peur maintenant, ça va). J’ai pensé avec nostalgie à ma vie à Budapest. J’ai accueilli des amis à Prague. J’ai eu envie de tout quitter une grosse dizaine de fois. Je suis tombée et je me suis relevée à plusieurs occasions. Et puis, enfin et surtout, j’ai beaucoup voyagé : de Zagreb à Madrid, de Venise à Ljubljana, de Rome à Brno, de Dresden à la Provence, en passant par Vienne, Bratislava, Olomouc, Kutna Hora, Leipzig et Marseille !

Quant à 2017, elle est comme un grand saut dans l’inconnu duquel j’attends beaucoup de réponses (oui les sauts dans l’inconnu c’est devenu un peu mon habitude ces dernières années !).

Il y a d’abord le travail, que je vais devoir créer moi-même. Poussée par l’envie irrépressible de donner une chance à mes rêves, je me suis inscrite comme indépendante à Prague. Mon plan est simple autant qu’il est compliqué : je vais commencer par des missions en communication avant de voir où les opportunités et mes envies me mèneront, tout en en profitant pour consacrer plus de temps à mon blog. Je ne vais pas mentir, même si je suis sûre que j’ai actuellement un besoin énorme de travailler pour moi plus que pour une entreprise, je n’ai encore aucune idée de la direction que ma décision va prendre, ni combien de temps elle va durer, et c’est une pensée qui arrive souvent à m’effrayer. Mais ce dont je suis sûre, c’est que bien qu’il faille parfois se battre pour trouver ce qui nous fait vibrer, c’est une bataille devant laquelle il ne faut jamais reculer. On a tous droit au bonheur, même au travail, où l’on passe bien trop d’heures que pour les gâcher en les passant à les compter !

C’est ensuite l’inconnu quant à la ville où je vivrai en fin d’année. Si nous savons que nous resterons à Prague dans les prochains mois, au plus on essaie de regarder au loin, au plus la vue se brouille. La seule chose qui reste claire, c’est qu’on déménagera sûrement dans l’année. On a toujours vu Prague comme une ville où on ne serait que de passage et je sais déjà que le moment de décider du prochain pays où nous poserons nos valises sera un moment difficile. Je sens que l’Espagne m’appelle de plus en plus, mais il y a aussi beaucoup de chances que je doive me résoudre à reculer ce rêve à encore un peu plus tard.

Ce sont deux questions importantes dont les réponses vont forger mon futur. Deux questions qui rendent mon année 2017 aussi effrayante qu’excitante. Mais à côté de ça, j’ai déjà aussi de très beaux souvenirs en construction pour les mois à venir, comme mes billets d’avion pour deux voyages qui me remplissent d’impatience.

Je vous souhaite à tous une très belle année. Je sais que nous sommes nombreux à traiter 2016 de tous les maux et de tous les mots mais je suis sûre que de gros défis nous attendent encore en 2017. Alors restons soudés, continuons à faire de belles découvertes et de jolies rencontres, sourions aux gens dans la rue et, surtout, essayons de faire de chaque jour une nouvelle chance et une nouvelle occasion d’être heureux.

4 commentaires sur 2017, j’attends tes réponses

  1. ah j’ai tant aimé Prague l’hiver dernier que je suis restée lire tous tes articles (presque…) pour y retourner en gardant les pieds au sec cette fois.
    En tout cas, bon courage dans ta nouvelle voie et très bonne année à toi!

    • Ca me fait plaisir de savoir que j’ai pu te faire retourner à Prague un petit peu via mon blog 🙂 ! Je trouve que je suis loin d’avoir assez d’articles sur Prague vu que ça fait quand même un an que j’y vis, mais je vais essayer d’y remédier cette année. Merci et je te souhaite une très belle année aussi !
      (Pour je ne sais quelle raison ton commentaire était dans ma liste de spam mais heureusement je l’ai vu et je l’ai sauvé ahah ! :))

    • Ahah tout peut arriver, on verra bien 🙂 ! Bonne année à toi aussi, bisous !