Je me souviens quand je l’ai vue pour la première fois. Nous savions que nous nous en rapprochions, que seulement quelques rues nous en éloignaient. Et puis on avait un moment dévié de notre trajectoire pour aller voir une place sur le chemin, alors j’avais baissé ma garde. C’est en me retournant qu’elle est apparue devant mes yeux, me faisant comme l’effet d’une baffe en plein visage, une de ces baffes pas bien méchantes mais auxquelles on ne s’attend pas.

Son dôme était là, immense et majestueux, surplombant les toits qui s’élevaient devant lui. Il me faisait un peu penser à ces énormes cargos qui approchent les ports de villes côtières, dont la taille nous ferait presque peur tellement elle nous fait sentir petits. Il se trouvait à plusieurs centaines de mètres de moi, et pourtant j’avais presque l’impression qu’il n’était qu’à quelques centimètres, qu’un pas de plus et la collision était inévitable.

C’est la première image que j’ai eue de la cathédrale. Je ne voyais que son dôme, et pourtant je la savais déjà imposante.

 

Quelques minutes plus tard, nous étions à ses pieds. Au milieu d’une foule presque aussi imposante qu’elle.

Une longue file s’étendait le long de l’un de ses côtés, de nombreux démarcheurs faisaient de leur mieux pour nous faire acheter des tickets en dernière minute et il fallait faire attention à la foule d’appareils photo qui essayaient chacun d’en capturer une image.

Et pourtant, malgré cette vibrante agitation, je n’avais d’yeux que pour elle, calmement dressée au milieu de la tempête. Il m’a fallu peu de temps pour décider de me lever tôt le lendemain matin pour avoir sa beauté à moi toute seule avant que la foule ne vienne me forcer à la partager.

Mais ne pensons pas au futur, ne parlons pas au passé, revenons plutôt au moment présent. On rembobine, et je vous emmène avec moi dans le présent de cette journée passée à découvrir Florence et sa cathédrale.

 

Vu notre manque flagrant d’organisation, nous ne pouvons pas avoir une place pour monter en haut du Duomo, les entrées sont limitées et tout est booké pour la journée. C’est pas grave, nous pouvons acheter un ticket qui nous permet d’accéder à toutes les autres parties de la cathédrale. Nous décidons donc de gravir les marches du campanile de Giotto (qui n’est autre que le clocher de la cathédrale) à la place. Les escaliers sont étroits, mon souffle se fait plus rapide comme à chaque fois que je fais grimper mes jambes, mais je m’efforce à ne pas le perdre pour ne pas m’arrêter en cours de route. Une file de gens me suit, et je ne veux pas être celle qui aura fait arrêter tout le monde.

J’oublie vite mes jambes qui crient quand j’arrive au premier palier et que j’aperçois la vue. Il nous reste encore plusieurs volées d’escalier à monter pour arriver au sommet, mais je sais déjà que je ne regretterai pas le Duomo. La vue se fait de plus en plus majestueuse à mesure que nous prenons de la hauteur.

Soudain, c’est un désert de toits ocres qui s’étend à mes pieds. De là haut, aucun doute n’est plus possible : c’est le sud, et sa couleur de terre soleil. D’un côté, les montagnes se dressent à l’horizon, leur ombre se traçant un chemin indistinct dans la distance. De l’autre, l’imposant dôme de la cathédrale apparait sur ce fond de toits ocres.

  

Florence me faisait de l’œil depuis des années, jusqu’à me faire rêver parfois quand l’envie de voyages était trop grande.

C’était surtout sa cathédrale qui m’intriguait. Et c’est sa cathédrale que je retiens avec le plus de ferveur et d’admiration.

L’image que je garde du reste de la ville est tout autre. Je crois qu’après avoir été presque aveuglée par la beauté et la magnificence de sa cathédrale, le reste de la ville m’a paru tout d’un coup moins coloré.

Je retrouve ici la dolce vita si propre à l’Italie, oui, mais dans les rues de Florence elle a un goût légèrement différent. Ses bâtiments sont plus austères qu’à Rome et leurs couleurs se déploient dans des tons plus froids. J’ai beau être à l’affût, je ne retrouve pas entièrement ce sentiment de bonheur et de légèreté que je retrouve plus au sud. Il est presque là, je le sens autour de moi, mais il ne m’envahit pas autant qu’à Rome, dont je suis tombée follement amoureuse un peu plus d’un an avant mon passage à Florence.

Je dois dire aussi que mon temps dans la ville est compté. Nous n’avons qu’une journée sur place et j’entends presque distinctement les aiguilles de l’horloge qui tournent sans cesse. Nous avançons lentement, nous nous arrêtons souvent, et je me rends vite compte qu’une deuxième visite sera nécessaire pour confirmer, ou non, mon premier sentiment.

Une journée, ça nous a laissé le temps de visiter la cathédrale (la belle Santa Maria del Fiore), de flâner dans quelques rues du centre, de voir la piazza de la Repubblica et la piazza della Signoria, de rentrer quelques minutes dans le palazzio Vecchio pour en profiter d’un petit aperçu, puis de traverser l’agitation du ponte Vecchio et de ses magasins de bijoux avant de monter jusqu’à la Piazzale Michelangelo pour admirer la vue au coucher du soleil. Mais une journée, ce n’est pas suffisant pour laisser la magie opérer entièrement.  Pour donner une chance à Florence de briller un peu plus, il faudra donc que j’y retourne un jour.

En attendant, je vous laisse avec quelques photos prises lors de cette première journée (et lors de cette petite heure volée avant de prendre le train, pour aller profiter encore un peu de la magie de la cathédrale).

        

 

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6 commentaires sur Se laisser bercer par la magie de la cathédrale à Florence

  1. Jolies photos ! Je n’ai pas encore rédigé mon article sur Florence, j’y suis allée en mai 2016 pour une seconde fois plus de 10 ans après un voyage scolaire. C’est une ville plus agréable à habiter qu’à visiter je pense ! La visite de la cathédrale était trop cher pour mon budget salaire hongrois donc merci de me faire vivre ça par procuration 🙂

    • Hihi je pense qu’on est plus ou moins pareilles en termes d’articles en retard, d’ailleurs à chaque fois que tu publies un article à propos d’un voyage que t’as fait il y a plus d’un an ça me fait sourire, je me sens moins seule dans mon retard 😀 ! Oui c’est vrai, la ville est peut-être bien plus agréable à vivre qu’à visiter 🙂 ! Quant à la cathédrale, juste une petite information en plus : l’intérieur de la cathédrale est en fait très sobre, ce qui est surprenant quand on voit sa façade. Je n’y ai pris que très peu de photos et aucune d’elles ne m’a convaincue donc je ne les ai pas publiées ici. Les photos avec la coupole dorée ont été prises dans le baptistère juste à côté. Son intérieur est bien plus joli que celui de la cathédrale. A part ça, merci pour ton commentaire, et je suis heureuse d’avoir pu te faire vivre la visite virtuellement 🙂 ! Bisous

  2. Florence est ma destination de rêve ! Cet endroit attire beaucoup de visiteurs grâce aux spécialités culturelles, aux beaux sites célèbres. Vos photos magnifiques me donnent envie d’y visiter en 2019. Bonne continuation ! J’aime bien votre blog.

    • Merci pour ce gentil commentaire 🙂 ! J’espère que vous aurez l’occasion d’y aller bientôt, et n’hésitez pas à venir me dire ce que vous en avez pensé !

  3. Florence est une très jolie destination romantique. C’est une ville touristique qui cache de jolies merveilles ! Les photos sont très jolies 🙂

    • Merci 🙂 ! Je suis sûre que la ville cache des dizaines de merveilles que je n’ai pas pu voir lors de mon court passage à Florence. Ca sera pour une prochaine fois !