Il y a quelques mois, quand mon client principal m’a demandé de faire un mini voyage d’affaires, ma surprise s’est mêlée à une excitation frétillante. Après tout, un voyage d’affaires c’est un peu comme un voyage gratuit, non ? Il faut juste travailler en plus !

C’est comme ça que quelques semaines plus tard, début mars, je me retrouvais dans l’avion en direction de Bâle, en Suisse. C’était ma première fois dans le pays (les traversées de la Suisse en voiture pour rejoindre l’Italie, ça ne compte pas) et, mon appareil photo dans ma valise, j’avais bien l’intention de voler un petit moment pour aller visiter la ville.

Devant le programme chargé de notre séjour, c’est une petite heure que j’ai eue pour vagabonder au hasard des rues du vieux Bâle. Une petite heure que je prenais sur une petite nuit de sommeil, mais c’est déjà mieux que rien, n’est-ce pas ?

Aujourd’hui, je vous emmène donc avec moi pour 60 minutes top chrono dans les rues de Bâle…

Il est 7h40 quand je quitte l’hôtel, qui se trouve à quelques pas du centre historique. L’air frais du matin sur mon visage me fait sourire, comme chaque fois que j’arrive à battre le réveil en réussissant à me lever plus tôt que d’habitude. Je suis toute fière d’avoir mis le pied dehors à cette heure encore matinale sans y avoir été forcée mais, en tournant le coin de l’hôtel, je me rends vite compte que je suis loin d’être seule au monde. Le pont qui me sépare du centre historique grouille déjà d’un grand nombre de personnes à l’allure routinière.

En traversant le pont, je croise des gens à vélo et d’autres à pied, je me fais dépasser par un tram déjà bien rempli et je parcoure les quelques derniers mètres qui me séparent de la rive en faisant attention à ne pas me faire mouiller par les grands jets d’eau des ouvriers qui nettoient la rue. Je me rappelle alors que beaucoup de gens commencent à travailler à 8h. Une réalité si éloignée de la mienne, moi qui n’ai presque jamais commencé mes journées de travail avant 9h.

Cinq minutes plus tard, j’arrive sur la place principale, celle que j’avais déjà admirée vide dans l’obscurité du soir le jour d’avant, quand ma collègue et moi cherchions un restaurant. J’avais déjà prévu de la mitrailler de photos mais, pas de chance pour moi, ce matin-là c’est le marché qui y prend ses quartiers. Les dernières camionnettes rejoignent celles qui sont déjà garées le long de la place, et les marchands s’affairent à finir de remplir leurs étals tout en prenant les commandes des premiers clients qui tournent déjà autour de leurs marchandises. Je n’étais pas prête pour autant d’agitation, et j’essaie timidement de trouver un angle de photo libre de tout obstacle.

   

7h52. Après quelques photos, je décide de m’enfoncer dans les rues pour voir à quoi ressemble le Bâle du passé. Il me suffit de quelques pas pour me retrouver dans une autre ambiance.

Alors que, sur le pont et la place, tout le monde se déplace déjà dans tous les sens, ici, c’est le calme qui m’entoure. Les rues ne sont pas encore complètement éveillées et les signes de vie n’y sont encore qu’à leurs premiers frémissements. Mon cerveau encore un peu endormi s’y retrouve parfaitement, bien mieux que dans l’agitation que je viens de quitter.

Les magasins sont fermés, à l’exception d’une boulangerie très mignonne qui sert ses premiers clients, et je ne croise que quelques personnes au coin d’une poignée de rues.

Il y a ces ouvriers qui commencent doucement leur journée, et ces quelques passants dont les pas résonnent peut-être un peu plus que d’habitude. Et puis il y a ce papa qui amène sa fille à l’école à pied. Je les entends parler français, et mon oreille se dresse un peu plus à l’écoute de ma langue maternelle, que je ne suis plus habituée à croiser en rue. Cet élan de curiosité ne dure que quelques secondes parce que, très vite, ils saluent d’autres passants en allemand et mon oreille se désintéresse. Cela me rappelle toutefois que Bâle est à la frontière entre la Suisse, la France et l’Allemagne, et qu’elle est donc peut-être plus européenne que suisse (comme son aéroport, en fait).

Je continue de marcher et trouve d’autres rues entièrement désertes. Je tombe sous le charme des volets et des contours de fenêtres colorés qui viennent donner vie à toutes ces façades blanches. Je prends des photos en essayant tant bien que mal d’éviter les sacs poubelles bleus qui attendent bien sagement d’être récupérés par les services de la ville. Les yeux vers le haut, je m’amuse aussi à repérer les quelques vieux signes de magasins cloués aux murs, comme on en trouve souvent dans les régions allemandes. Ils ont un aspect hors du temps qui me fascine.

        

Je pourrais encore rester au moins une heure à vagabonder dans les rues de ce petit centre historique mais le temps s’écoule et je décide de redescendre vers la place principale.

Il est 8h19 quand je retrouve l’agitation du marché. Je dois être de retour à l’hôtel dans 10 minutes mais j’en prends encore quelques unes pour admirer une dernière fois l’hôtel de ville au rouge si intense. Pas à pas, je m’aventure dans sa cour intérieure pour y voler quelques photos, à la manière d’un enfant qui ne sait pas très bien si ce qu’il fait est permis ou pas et qui garde un œil en coin sur ses parents, prêt à tout arrêter avec un air d’insouciance à la moindre réprimande.

   

8h26. Je reprends le pont dans l’autre direction. La foule s’y est intensifiée et je m’arrête furtivement pour apprécier la vue encore un peu avant de rejoindre ma collègue pour le petit-déjeuner à 8h30 pétantes. Nous ne le savons pas encore, mais nous allons vivre une journée intense qui marquera le début de 2 mois chargés de travail. Et plus encore.

 

 

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4 commentaires sur Un petit matin à Bâle

  1. C’est super chouette de voyager pour le travail 🙂 on n’a pas toujours le temps que l’on veut pour faire et voir tout ce que l’on souhaiterais, mais bon… En tout cas, moi aussi j’aimerais aller en Suisse, je dirais plutôt Lausanne ou Genève !

    • Hihi oui hein 🙂 ! Je me dis que peut-être qu’un jour je voyagerai trop souvent pour le travail et je finirai par être blasée, mais ce n’est pas le cas pour le moment. Il faut dire aussi que je ne voyage presque jamais pour le travail, du coup je profite de chaque opportunité que j’ai. C’est sûr qu’on a un temps très limité pour visiter mais on peut toujours y retourner plus tard pour de vraies vacances ! Lausanne et Genève paraissent super jolies aussi. Et avec le lac et les montagnes, elles ressemblent sûrement plus à l’idée qu’on se fait de la Suisse :).

    • Malheureusement j’ai eu très peu de temps pour la découvrir mais effectivement, le peu que j’en ai vu était très charmant :).