“Quelle est la dernière fois que tu as fait quelque chose pour la première fois ?”

Je pense que beaucoup d’entre vous connaissent cette phrase. Et si elle peut rentrer par une oreille et sortir par l’autre directement pour de nombreuses personnes, pour moi elle fait partie de ces questions qui sont restées coincées dans mon cerveau, à faire le trajet entre mes deux oreilles sans être capables de trouver la sortie. Sans cesse à la recherche de moyens de profiter de ma vie au mieux, cette question très simple et pourtant très bien tournée a eu pour moi une résonnance particulière.

Je ne vous dirai pas que je suis contre la routine, loin de là. C’est vrai que c’est joli de dire ça mais je ne vais pas mentir : ce n’est pas mon cas. J’aime avoir un peu de stabilité dans ma vie, j’aime cette sécurité des choses qu’on aime et qu’on connait, j’aime pouvoir revivre plusieurs fois des expériences que j’ai aimées, remanger d’innombrables fois des plats que j’ai adoré et retrouver dans des odeurs habituelles un sentiment de confort. Mais il y a routine et routine, et la routine dont je parle ne m’éloigne pas jalousement des nouveautés.

Car que serait une vie remplie d’une routine si oppressante qu’elle ne laisse aucune place aux découvertes ?

Et pour être sûre que je ne m’enferme pas trop facilement dans une routine de ce type, j’ai commencé à retranscrire ces choses que j’avais faites pour la première fois en 2015.

2015 a été une grosse année pour moi, une année réellement importante. Voici quelques-unes de mes premières fois, pas toutes évidemment mais vous y retrouverez mes plus importantes, ainsi que d’autres qui me tiennent à cœur ou qui constituent simplement de bons souvenirs. La plupart d’entre elles sont des choses simples, un signe qu’on n’a pas nécessairement besoin de faire des choses complètement exatravagantes à tout bout de champ pour pouvoir vivre de belles années.

J’ai signé mon premier CDI et j’ai commencé ma vie professionnelle.

(A vrai dire j’ai décroché mon CDI en décembre 2014 mais j’ai signé le contrat un mois plus tard, lors de mon premier jour de travail, donc ça compte.)

Et avec ça est venu le paquet de toutes les premières fois du monde du travail : mes premiers vrais collègues et mon premier boss (très cools, vous l’aurez compris à force de lire mes articles), mes premières vraies responsabilités professionnelles (plutôt cool), mes premières semaines de 40h minimum (moins cool), mes premiers comptages de jours de congé pour être sûre de ne pas me retrouver sans aucun jour de congé payé dès le mois de juin (vraiment moins cool), mes premiers mois de juillet et août à travailler (pas cool du tout),…

Et malgré que ma première année professionnelle ait été remplie de bas qui sont venus essayer de ternir les hauts, au final je ne peux pas me plaindre. Je suis consciente de l’énorme chance que j’ai eu d’avoir une équipe comme celle-ci :

En vrai, j’ai passé mon temps à me marrer au boulot. Avec les collègues de mon équipe mais aussi avec ceux de mon département :

J’ai donc signé un contrat de travail en hongrois. Et puis un autre en tchèque, 10 mois plus tard.

Je pensais que le hongrois était une langue impossible mais quand j’ai vu le tchèque, j’ai ri. Je suppose que c’est aussi une question d’habitude. Et quand enfin je commençais à m’habituer aux sons et aux mots sans queue ni tête du hongrois, on m’a mis du tchèque sous les yeux. Merci les gars. Merci.

J’ai déménagé à Budapest. Dans un pays où je n’avais jamais mis les pieds et dont je ne connaissais pas la langue. Pour une durée indéterminée.

Oui ça fait beaucoup de premières fois en une !

Ce n’était pas la première fois que je déménageais dans une ville inconnue, mais très certainement la première fois que je me retrouvais à vivre dans un pays dont la langue m’était presque complètement inaccessible, et en fait c’est ça qui m’a le plus bouleversée. Autant dire que maintenant à Prague, je suis rôdée. Et quand mes collègues hongrois venus à Prague depuis Budapest me racontent à quel point ils galèrent avec la langue, je leur ouvre toujours grand les bras en disant ‘BIENVENUE DANS MON MONDE’. Ca fait juste un an que ça m’arrive, peu importe que ça soit du hongrois, du tchèque ou n’importe quelle langue impossible : être perdue dans une langue, c’est mon domaine.

Alors non je ne râle plus sur les banquiers, caissiers, postiers, et toutes ces personnes qui ne parlent pas anglais. Oui j’ai pris l’habitude de commencer tous mes dialogues par ‘do you speak English?’, d’accoster des inconnus juste pour qu’ils soient mes interprètes pour 5 minutes, de passer 10 minutes à taper des suites de lettres sans aucun sens qui étaient censées faire un mot que Google allait pouvoir me traduire. Oui j’ai pris l’habitude de regarder quelqu’un avec un air dépourvu dans la rue quand on vient me poser une question, de ne rien comprendre à ce qui se passe dans les transports en commun, ou de tendre l’oreille plus fort quand j’entends parler une langue que je comprends, voire même de sourire quand c’est du français.

Oui je me suis déjà retrouvée complètement dépourvue, parfois même à en pleurer, sans savoir quoi faire ni où aller. (Surtout quand tu cherches un médecin qui parle anglais et qui ne facture pas 100€ et que tu te trouves à Budapest où le système des docteurs est tellement compliqué que même tes potes hongrois peuvent pas t’aider – mais ça c’est une autre histoire.)

L’important, c’est qu’on s’y fait.

Alors oui, quand je regarde en arrière je me dis parfois que ça a été toute une aventure, mais j’en avais énormément besoin.

J’ai goûté la nourriture hongroise.

En tant que grosse gourmande ici présente, il y a peu de choses que je ne teste pas.

Il faut bien le dire, la nourriture hongroise n’est pas toujours la meilleure ni la plus élaborée. Ils s’amusent à rajouter de la sauce blanche surette sur presque tous les plats, même les pizzas, et autant dire qu’au restaurant du boulot je me suis déjà fait avoir plusieurs fois, en voyant, impuissante, la cuisinière rajouter une énorme louche de sauce sur ma nourriture sans pouvoir dire un mot, abasourdie que j’étais par ce qu’il venait de se passer.

Ils mangent aussi des soupes et des pâtes sucrées, et bien qu’étant une grande fan de sucre en tous genres, c’était pas vraiment mon dada.

Mais si vous allez en Hongrie, je vous conseille de goûter les chimney cakes (ou kürtős kalács), définitivement mes favoris, ainsi que la soupe goulash et, si le gras ne vous fait pas peur, les langos, très bizarres à première vue mais vraiment pas mal au final.

J’ai pris l’avion avec une grosse valise vide.

Et le gars m’a regardée bizarrement à l’enregistrement.

Du coup je me suis sentie obligée de lui expliquer que je venais de déménager à Budapest et que je retournais en Belgique pour aller remplir ma valise de vêtements et d’autres choses que je n’avais pas pu prendre pendant mon premier trajet. Histoire qu’il évite de me prendre trop pour une folle.

J’ai voyagé en Hongrie, en Croatie et en Autriche.

J’ai donc ajouté ces trois pays à ma liste de pays visités.

La Hongrie et la Croatie, j’en ai bien profité, bien que moins que ce que je voudrais, mais la petite partie que j’en ai vu est suffisante pour me donner envie d’en voir plus. De l’Autriche, je n’ai pour l’instant vu que Vienne, et la plupart du temps sous la pluie, mais j’espère changer ça bientôt !

J’ai réservé un appartement sur Airbnb.

Oui j’ai attendu 2015 pour ça. C’était pour un voyage en Croatie et c’était une très belle première expérience !

Depuis, Airbnb fait partie des premiers sites que je checke quand je veux partir quelque part. Et il m’envoie aussi des newsletters fréquentes sur mon adresse email du boulot, que j’avais dû utiliser pour la réservation, mais ça on ne le dira pas aux collègues du département IT.

J’ai pris des cours de hongrois.

Et j’ai ri tellement c’est impossible.

J’ai pris juste une session de cours de 6 semaines, deux fois par semaine, avant l’été. Je comptais recommencer les cours en septembre mais quand j’ai appris que j’allais devoir déménager à Prague, j’ai abandonné l’idée. Bye bye les 27 déclinaisons, bye bye les syllabes bizarres à rajouter à la fin de chaque mot, bye bye les sons imprononçables.

(Et bonjour le tchèque, mais ça aussi c’est une autre histoire.)

J’ai été voir un match de waterpolo.

Et j’ai rien compris.

Le waterpolo est un sport très connu en Hongrie et, avec des amis, on a été voir un de nos collègues jouer. Je dois déjà vous avouer qu’on s’est d’abord assis dans la mauvaise salle, et on s’en est rendu compte seulement plusieurs minutes plus tard, après avoir cherché en vain notre collègue dans la piscine (faut dire que chercher quelqu’un dans une piscine quand tout le monde porte un bonnet et le même maillot, c’est un peu comme chercher Charlie).

Donc le waterpolo, en gros : il y a deux goals, une balle et une dizaine de joueurs. Ils font des trucs dans l’eau qu’on comprend pas trop mais apparemment il y a des coups qui se “perdent” fréquemment. Ils lancent la balle avec leur main (what else) et se mettent tous à nager en crawl dans la même direction après une action pour reprendre leur place. C’est drôle.

J’ai fait du laser tag.

Ca faisait des années que je voulais tester et je l’ai finalement fait pour fêter mes 26 ans. Résultat : un super souvenir, une heure passée à rire et une lutte acharnée qui nous a tous fait transpirer pire qu’un sauna. Miam.

J’ai testé les bains thermaux de Budapest.

Plusieurs fois. Et j’ai adoré. C’est définitivement quelque chose à faire après avoir passé une longue journée à marcher dans la ville (ou à rien faire dans le fauteuil, c’est bon aussi).

Budapest est une ville très connue pour ses bains, vous en trouverez beaucoup un peu partout dans la ville. J’ai testé les plus connus, qui sont aussi les plus chers mais bien loin des prix demandés dans les spas de Belgique : Széchenyi.

Ils disposent de bains et saunas intérieurs, à températures variant du froid au chaud, mais aussi de deux grands bassins et une piscine extérieure, où vous pourrez profiter de l’eau chaude dans un cadre magnifique. Comme une enfant, moi j’ai passé mon temps à sauter d’un bassin à l’autre pour tous les tester avant de retourner dans mon préféré, le bassin extérieur.

 

J’ai changé l’horaire d’un vol moins de 24h avant de partir.

Et j’ai prévenu mon boss seulement après l’avoir fait, situation exceptionnelle oblige (et boss exceptionnel le rendant possible). Mais le point positif c’est que ça m’a coûté seulement 30€.

Qui c’est qui va considérer l’option plus souvent dès à présent ?

J’ai testé les escape rooms.

Elles font leur apparition seulement maintenant en Belgique et elles y sont encore assez timides, mais à Budapest c’est déjà une institution, vous pouvez en trouver partout dans la ville.

Le concept, en gros : vous êtes enfermés dans une pièce et avez une heure pour trouver le code pour en sortir. Comment ? Des indices sont cachés dans toute la pièce, à vous de les trouver, de les mettre dans le bon ordre et d’en tirer les bonnes conclusions. Le temps peut varier évidemment, selon la difficulté à trouver l’issue.

La première que j’ai faite, je me suis retrouvée enfermée avec 4 amis dans une pièce blanche apparemment vide. J’étais perdue, puis j’ai fait comme eux : toucher les murs à la recherche de petites portes à ouvrir ou de mécanismes à déclencher, pour pouvoir en sortir des indices qui nous paraissent impossibles à déchiffrer au départ. Je ne vous en dirai pas plus, mais je vous la recommande vraiment : la ‘White Mission’ de Gozsdu Mission.

Celle-là était une escape room dans un style très simple, mais vous pouvez en trouver d’autre à thème, ou qui vous font rentrer dans une histoire.

J’ai essayé d’aimer la bière.

Mais ça n’a pas vraiment réussi ! Alors, travaillant dans une entreprise qui vend des bières ou pas, les bières ça restera très peu pour moi.

A moins qu’elles soient fruitées. Je peux faire une exception pour les fruitées.

13 commentaires sur Mes premières fois de 2015

  1. Je comprends tout sur les flashcards 😀
    C’est vraiment dommage qu’on se soit pas croisées. Si tu reviens parce que tu as des trucs à régler, tu me fais absolument signe ! j’espère que Prague te plaît 🙂

    • Vraiment ?? C’est impressionnant, bravo 😀 ! Je reviendrai sans aucun doute à Budapest, je te tiendrai au courant ! Oui je pense que Prague va me plaire, mais pour l’instant il fait trop froid pour pouvoir le dire avec certitude ahah :)!

  2. Vraiment sympa cet article ! Les premières fois c’est toujours mémorables. Bravo pour toutes ces choses que tu as accomplies cette année 🙂

  3. Félicitations pour toutes ces “premières fois” 😛 Moi, je me suis installée en Pologne et.. pour la langue, c’est vrai qu’au début ça fait bizarre !

    • Merci beaucoup ! Wow, c’est vrai que le polonais c’est pas facile non plus ! Je sais pas comment c’est la vie là-bas mais je te souhaite d’en profiter pleinement 🙂 !

      • Merci beaucoup 🙂 La vie est pas mal du tout en Pologne 😛 Et à Prague ça se passe bien ? Je pense visiter cette ville bientôt 🙂

        • Oui à Prague pour l’instant tout se passe bien mais j’ai pas encore vu grand-chose (à part des bars et des restos ahah!). Prague est vraiment pas loin de chez toi donc effectivement tu devrais saisir l’opportunité et venir la visiter 🙂 !