Que serait Noël sans ses marchés, et sans ses lumières festives qui éclairent nos maisons, nos rues et nos places et qui nous mettent dans l’ambiance déjà des semaines avant l’heure ?

Arrivée en janvier dernier à Budapest, j’avais découvert la ville encore illuminée de quelques lumières de Noël résistantes, juste assez pour me donner envie de la voir sous l’ambiance de Noël à la fin de l’année.

Il y a quelques semaines, quand les marchés de Noël sont arrivés à Budapest, je les ai donc parcouru en long et en large et mes yeux ont vu des dizaines de fois la plupart des étalages.

Alors, que trouve-t-on sur les marchés de Noël de Budapest ?

D’abord, comme sur tout marché de Noël qui se respecte, vous trouverez de la nourriture, dans des petites cahutes ou dans des food trucks entourés de guirlandes scintillantes. Chaude, froide, salée, sucrée, en veux-tu, en voilà. Il y a les fameux cakes cheminées, ou Kürtös Kalács (à prononcer “KurteuchKalatch”, à peu près et avec des nuances que seuls les Hongrois entendent), que vous devez impérativement goûter. Mon goût préféré est la cannelle mais vous en avez de toutes sortes : nature, vanille, chocolat, cacao… Mais il y a aussi des saucissons, du fromage, des biscuits de Noël, des marzipans colorés et des plats hongrois à foison. Les marchés de Noël sont d’ailleurs une très belle occasion de goûter les spécialités locales, alors n’hésitez pas à essayer ces plats au nom souvent imprononçable. Les hongrois raffolent de poivrons et de ‘sour cream’, une sauce blanche surette qu’ils mettent sur tous leurs plats. Mais si vous n’avez jamais essayé la soupe goulash, un espèce de bouillon à la viande et aux légumes, c’est le moment. Si vous avez peur de ne pas avoir assez, vous pouvez même la manger dans un gros pain évidé qui fera office de bol.

Ensuite, il y a toutes sortes d’objets. Ceux qu’on vend généralement sur des marchés de Noël et puis ceux qui sont plus locaux. Faits mains ou non, touristiques ou pas, vous devriez trouver parmi eux le petit souvenir à ramener de votre voyage.

Les marchés de Noël de Budapest sont ouverts généralement de fin novembre à fin décembre. On trouve les principaux entre les places Vörösmarty tér, Deak Ferenc tér et Szent István tér (et maintenant vous aurez compris que “tér” ça veut dire “place”).

Je me suis baladée partout dans ce coin-là. En commençant par Déak Ferenc tér, où les métros se rejoignent, vous pouvez décider d’aller faire un tour rapide du côté de Karoly Korut, où les échoppes longent la route, ou de vous enfourner dans Deak Ferenc utca, une rue commerçante qui s’illumine des pieds à la tête pour l’occasion et se remplit de petites cahutes (et de beaucoup de gens). La rue vous mènera à Vörösmarty tér, où se trouve le plus grand marché de Noël de la ville, au centre de laquelle se trouve une zone pour s’asseoir et manger. Dirigez-vous ensuite vers la place de la Basilique, Szent István tér, et son toit de guirlandes. Et si vous avez froid et voulez voir un marché de Noël dans un autre style,  n’hésitez pas à rentrer au Four Seasons, à la fin de la rue faisant face à la Basilique, où vous trouverez un marché intérieur super mignon. A éviter pour les petits budgets, mais juste pour le plaisir des yeux…

Je vous emmène dans quelques-uns de ces endroits avec quelques photos…

Deak Ferenc utca et Vörösmarty tér

 

 Szent Itsván tér

 

Four Seasons Hotel Gresham


Noël à Budapest, c’est aussi la patinoire. Vous en trouverez une minuscule sur le marché de Noël de la place de la Basilique, mais celle que vous ne devez pas manquer se trouve près de Hősök tere (la place des Héros) : la patinoire de Varosliget. La plus grande patinoire d’Europe, où vous pourrez même faire une pause histoire d’aller boire un thé chaud ou de manger un bout sur le côté de la patinoire, avec vos patins aux pieds.

Cette année, j’ai un peu plus de mal que d’habitude à souhaiter un joyeux Noël.

Bien sûr, je vous le souhaite à tous. Mais face à tout ce qui nous est arrivés en 2015, je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui ont tout perdu. À ceux qui se retrouveront seul ou à plusieurs, mais accompagnés du manque d’un être aimé ou d’une vie qu’il a fallu abandonner. Et à toutes ces personnes qui auraient besoin juste d’un peu d’aide et, surtout, d’un sentiment d’existence, de quelque chose qui leur enlève la cape d’invisibilité que la société pressée, égoïste et apeurée leur a mis sur les épaules.

Bien sûr, tout ça ne sont que des mots.

Et bien sûr, la misère du monde a toujours existé. Mais 2015 me laisse plus que jamais un goût amer. Parce que cette année, cette misère est venue frapper à nos portes pour demander de l’aide et les mots me manquent pour parler de ce que j’ai ressenti par rapport à la réaction de bien trop de gens.

J’ai été prise d’effroi, bouche bée, scandalisée et puis tout simplement incroyablement et profondément déçue par la méchanceté humaine. Car ce n’est plus de la bêtise, non, on en est bien loin quand, face à des gens qui ont tout perdu, on se permet de leur faire perdre le peu d’espoir qui leur reste et de les laisser avec moins que rien, tout en rejetant la faute sur eux parce que c’est plus facile.

L’homme est un loup pour l’homme, c’est bien connu. Nous sommes les seuls responsables du malheur du monde et nous le sommes encore plus quand on refuse d’accueillir ceux qui souffrent, de sourire à ceux qui sont seuls et de tendre une main à ceux qui ont besoin d’aide pour se relever.

À défaut de journaux racontant les absurdités sans nom des hommes de l’Europe que j’ai décidé d’arrêter de lire dans le but plutôt égoïste de sauver le peu d’estime de l’humanité que j’avais, j’ai passé mon temps à lire, sur mon cher “Humans of New York”, les histoires de ces hommes et femmes qui ont tout perdu et à qui on a quand même réussi à enlever encore plus. Ceux qui n’ont rien et ceux qui ont même pire que rien car la vie a décidé de tout leur prendre et de les affubler, en prime, d’horribles souvenirs qui les suivront jusqu’à leur mort. Et je vous conseille fortement la lecture de ces tranches de vies. Je pense en fait que c’est quelque chose qu’on devrait tous faire, pour avoir ne serait-ce qu’une idée de ce que ces gens ont enduré et endurent encore aujourd’hui.

Evidemment, j’ai aussi aimé voir que tout le monde n’est pas aussi égoïste, stupide et intolérant que beaucoup de personnes en Europe, dont tous les chefs d’Etat qui ferment leurs frontières en profitant par la même occasion pour faire peur à leurs habitants.

Il y aura, malheureusement, toujours des gens qui s’enfermeront dans la peur de l’autre et de l’inconnu, jusqu’à se noyer eux-mêmes. Mais on ne devrait pas laisser nos proches et nos connaissances se laisser engloutir dans cette peur sans fondement et se perdre à leur tour.

Alors j’espère que 2016 ouvrira les yeux et le cœur de ceux pour qui on peut encore avoir de l’espoir.

Et pour ceux pour qui c’est déjà bien trop tard, laissons-les parler dans leurs coins, laissons-les avoir peur de l’inconnu, laissons-les s’immerger dans leur ignorance et leur haine de l’autre. Il y a beaucoup d’autres personnes pour lesquelles ont doit se battre avant de pouvoir faire attention à eux.

Je vous souhaite un Joyeux Noël et beaucoup d’amour !

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