Il y a un peu plus d’un mois, après presque quatre mois passés à Budapest, j’ai enfin mis les pieds dans une autre ville hongroise que Budapest. Et j’ai ainsi pu barrer pour la première fois une destination dans ma Travel Bucket List de 2015.

En très last minute, on a décidé avec une collègue d’aller à Esztergom, une petite ville au nord de la Hongrie. Pendant une semaine, on a cherché un endroit où passer le week-end, notre esprit balançant entre Ljubljana et d’autres villes plus ou moins proches de Budapest avant de finir par se décider pour une journée à Esztergom, à cause d’une météo bancale qui rendait des plans plus audacieux plutôt risqués.

Esztergom est une ville de 30.000 habitants dont je n’avais jamais entendu parler 24 heures avant d’y mettre les pied. Située à environ 1h30 de bus de Budapest, elle est séparée de la Slovaquie seulement par les quelques dizaines de mètres de largeur du Danube (c’est donc la première fois que je voyais la Slovaquie, et même si on n’y a pas mis les pieds, ça a amusé mon esprit voyageur).

Estzergom fait partie de ces petites villes sympathiques dans lesquelles il est agréable de se promener pour profiter d’une journée ensoleillée. Quelques heures seulement sont nécessaires pour tout voir, mais c’est idéal lorsqu’on ne veut pas courir partout et qu’on veut plutôt se poser en terrasse après avoir parcouru quelques rues et monté une ou deux collines.

Cependant, j’ai appris après ma visite que cette petite ville d’apparence ordinaire a en fait eu une histoire plutôt brillante avant de tomber dans le presque oubli. Il fut un temps, entre les 10ème et 13ème siècles, où elle était capitale de la Hongrie. Mais les restes de cette époque glorieuse gisent apparemment quelque part sous le sol car la vieille ville fut presque entièrement détruite lorsque la Hongrie fut occupée par l’Empire ottoman (oui c’est nouveau pour moi aussi, on en apprend des choses quand on voyage !) entre le 16ème et 17ème siècle. Au mieux, les habitants d’Esztergom ont fuit leur ville. Au pire, ils ont été tués ou emprisonnés.

Depuis lors, la ville s’est repeuplée. Même s’il faut dire qu’elle était déserte ce jour-là. Presque personne dans les rues et à peine quelques voitures. Peut-être était-ce juste un dimanche normal, ou peut-être avons-nous manqué l’événement-clé de la journée.

Esztergom se compose principalement d’une cathédrale qui domine la ville, perchée sur une colline avec vue sur le Danube. À celle-ci se rajoutent une place tout en longueur, quelques rues avec de beaux bâtiments par-ci par-là, une petite chapelle sur le haut d’une autre colline et une promenade le long du Danube. Du moins, c’est ce que j’en ai vu.

Si jamais vous avez un goût de trop peu, pensez à moi et traversez le pont qui sépare Esztergom de la Slovaquie. Il parait que l’autre côté vaut la peine. Mais ça ne restera qu’un “il paraît” tant que je n’aurai pas été le voir de moi-même.

 

C’est incroyable comme la vie peut être pleine de surprises. Il y a quelques mois je débarquais ici, propulsée par l’envie de quitter la Belgique et de découvrir un autre pays pour un an maximum avant de partir en Espagne. Je savais que j’allais finir par m’accrocher à ce pays, mais je n’avais aucune idée de ce que j’allais y vivre. Je n’avais aucune idée que j’allais vivre quelque chose qui m’aurait donné envie de rester pour quelques années de plus dans un pays aussi insensé que la Hongrie, dont les personnes dirigeantes prennent visiblement beaucoup de plaisir à bafouiller certaines des lois les plus importantes et des libertés les plus basiques.

Du côté du boulot, tout se passe toujours bien. Ça fait 5 mois maintenant que je répète à qui veut l’entendre que j’ai décroché le job de rêve. Je sais c’est lourd à la fin mais je peux pas m’en empêcher.

Il ne se passe pas un jour sans lequel je rie avec mes collègues, allant même parfois jusqu’à faire des choses complètement débiles avec eux qui, entre les murs d’un autre bureau, seraient vues comme complètement inappropriées. Mes collègues sont mes amis et même les journées de travail les plus dures à vivre sont loin d’être interminables.

En pensant à ce dont je suis en train de vivre il y a quelques jours, j’avais presque les larmes aux yeux. Parce que je suis heureuse et épanouie dans mon job, c’est cette ambiance de travail-là qu’il me faut, c’est là-dedans que je peux donner le meilleur de moi-même. Et parce que bien que je ferai tout pour toujours avoir cette ambiance autour de moi, je pense que ce que je vis maintenant est unique et je ne suis pas sûre d’être capable de garder cette atmosphère pendant les longues années de carrière qui m’attendent.

Il y a quelques semaines, une de mes collègues me disait que l’ambiance au bureau était devenue plus folle depuis que je suis arrivée, observation ensuite confirmée par d’autres collègues. Il y a en vérité peu de compliments relatifs au boulot qui auraient pu me faire plus plaisir. Ceux qui ont déjà travaillé avec moi savent que j’ai toujours besoin d’une touche d’humour entre deux moments de concentration, et ça me fait extrêmement plaisir d’entendre que sans le savoir, j’ai implémenté un peu de cette folie dans l’équipe avec laquelle je travaille. Belle victoire pour l’enfant timide que j’étais.

En dehors du travail, j’ai pris des cours de hongrois pendant une session de cours de 6 semaines, 1h30 deux fois par semaine après le boulot. Deux fois 1h30 pendant 6 semaines, ça ne fait que 18 heures. C’est bien trop peu pour arriver à maîtriser ne serait qu’un quart du tiers de cette langue qui part dans tous les sens . (“Le hongrois est une langue qui joue sur l’harmonie”, nous répétait souvent notre prof. Hé bien il faut croire qu’entre l’harmonie et le chaos, il n’y a qu’un pas.)

Ces cours ont surtout fait travailler mes abdos vu que j’ai passé mon temps à rire du fait que je ne comprenais rien. Pendant 6 semaines, je me suis sentie comme une gosse, même pire, à répéter des nombres et des mots simples plein de fois pour au final les oublier après 30 secondes. Mais j’en suis ressortie avec quelques bases et l’envie de m’inscrire à la prochaine session, qui commence en septembre. Loin de moi l’idée de passer les 10 prochaines années à essayer d’apprendre cette langue, mais tant que je suis ici, autant essayer de comprendre un maximum de ces mots bizarres qui m’entourent.

Malgré tout ça, ma famille ainsi que mes amis de Belgique et d’ailleurs me manquent parfois beaucoup. J’aimerais les avoir tous auprès de moi et les emporter dans ma valise à chaque fois que je déménage. Et ils me manquent d’autant plus que je me rends compte, en ce début d’été, que je ne pourrai pas passer autant de vacances avec eux qu’auparavant, que mes jours de congés sont comptés et que mon envie de voyager est souvent plus forte que celle de retourner en Belgique.

Mais toute médaille a son revers, et celui-ci est le mien.

 

Aujourd’hui, c’est mon jour préféré de l’année. Parce que c’est le premier jour de l’été et aussi le plus long de l’année. En Belgique, le soleil se couche aujourd’hui à 22h. Ici, il sera seulement 20h quand il décidera de se retirer… Mais quoiqu’il en soit et où que vous soyez, je vous souhaite une très belle première journée d’été !

 

(Ca fait longtemps que je n’ai pas écrit d’articles et j’en suis complètement désolée ! Pourtant, ce n’est pas faute d’y penser. Mon blog est tout le temps dans mes pensées, mais j’ai des semaines et des week-ends plutôt chargés. Mais promis, je vais faire de mon mieux pour ne jamais plus laisser autant de temps entre deux articles !)

0 commentaire sur Une petite ville hongroise nommée Esztergom

  1. Toujours une plume à la place des mains ! Désolé je ne lis que cet article aujourd’hui! Je savais qu’en le lisant j’allais y trouver ce que je voulais ! Une tonne de questions/remises en question à propos de “qu’est ce que je vais faire plus tard et où?” 🙂 je ne sais pas quelle heure il est chez toi, chez moi il fait nuit donc bonne nuit ma Léo ❤️

    • Ooooh merci ma ptite Adé ❤! C’est normal de se poser des questions sur son futur mais d’un côté c’est chouette de ne pas savoir, c’est mieux que d’avoir une vie toute tracée ! Et ton futur te réserve plein de belles choses, j’en suis sûre ! Il y a deux ans je me serais jamais imaginée être heureuse de nouveau et en Hongrie en plus :). Plein de bisous !

    • Quelle surprise ! Ca me fait plaisir de voir qu’un habitant d’Esztergom soit tombé sur mon article – et l’ait aimé 🙂 ! Malheureusement je ne vis plus en Hongrie, mais on ne sait jamais, peut-être que je retournerai un jour à Esztergom 🙂 (en tout cas quand je quitte un endroit j’aime me dire que ce n’est pas la dernière fois que j’y mets les pieds !).