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Tous ceux qui ont lié des amitiés avec des personnes venant d’autres pays du monde le confirmeront : avoir des amis internationaux, c’est offrir notre maison à chacune de leur visite mais aussi avoir une maison dans beaucoup plus de villes que celle écrite sur notre carte d’identité. Alors pourquoi manquer l’occasion d’aller leur rendre visite ?

Oui, nos amis internationaux nous manquent parfois, mais ils sont souvent à un billet d’avion de chez nous. Pas besoin de payer le logement, ils vous accueilleront à bras ouverts chez eux. Et pas besoin non plus d’acheter un guide touristique ou de passer des heures à savoir ce qu’il y a à voir dans leur ville : ils vous feront la visite eux-mêmes.

C’est comme ça que j’ai atterri à Naples, où vit une de mes meilleures amies d’Erasmus. Napoli, la grande ville du sud de l’Italie. Une semaine en 2013, 4 petits jours en 2014, et j’aime tellement y être que je suis sûre qu’en 2015 j’y serai aussi.

La mal-aimée

Naples. De toutes les villes que j’ai visitées, c’est sûrement la plus décriée. À l’étranger, elle a la réputation d’être une ville poubelle et les gens ont encore cette image faussée du temps où les déchets régnaient en maître dans ses rues. Mais Naples n’est pas liée qu’à ça. Dans beaucoup d’esprits, son nom évoque aussi la mafia et il faut généralement peu de temps pour que ces deux clichés fassent leur apparition au détour d’une discussion sur la ville.

En Italie, l’image de Naples est peut-être différente mais elle n’est pas meilleure pour autant. D’abord, il faut savoir que l’Italie est divisée par un conflit nord-sud. En y réfléchissant, c’est le cas dans beaucoup de pays : la Belgique, la France, l’Espagne… À croire qu’on est tous pareils, au fond, et qu’on a tous ce besoin étrange de se diviser entre nous.
L’Italie est à l’image de l’Europe : au nord, les gens sont plus à l’heure que ceux du sud et ils sont apparemment plus respectueux des règles. On les dit aussi plus éduqués et plus riches. Naples faisant clairement partie du sud de l’Italie, vous voyez maintenant ce que les gens du nord en disent. Mais jusqu’où va le nord ? Encore récemment, un ami venant de Rome m’a décrit Naples comme étant “une ville du sud : sale voire chaotique”. Et pire encore, la pauvre petite Naples est aussi décriée dans les villes plus au sud qu’elle. Il y a quelques mois, une amie originaire de Lecce, à l’extrême sud-est de l’Italie, me disait avec un air frôlant le dégoût : “Naples ? Non, j’aime pas les gens de Naples”.

Ah bon ?

La plupart des Italiens que je rencontre ont une image négative de Naples sans pour autant pouvoir m’en dire davantage. La semaine passée, j’en parlais avec une autre Italienne encore. Elle me disait trouver les Napolitains “différents”, sans pouvoir me détailler clairement son propos mais le son de sa voix suffisait largement pour comprendre son net manque d’engouement. Je pourrais multiplier les exemples encore longtemps mais vous avez compris l’idée, sur Naples on en entend des vertes et surtout des pas mûres.

Bien que j’adore l’Italie, je suis loin d’en être une experte et ma connaissance en est encore très limitée. Mais je vais me risquer à affirmer deux choses. Premièrement, dans son propre pays, Naples souffre de deux désavantages : c’est une ville du sud et c’est une grande ville. Deuxièmement, à l’étranger, elle souffre des médias qui ont mis les poubelles au centre de son actualité ainsi que de la mafia et l’image qu’on en a. Naples, ville dangereuse ? Pas plus que toute autre grande ville. C’est partout pareil : il ne faut juste pas traîner seul le soir dans le quartier de la gare (demandez à Eté 67).

100 défauts et encore plus de trésors cachés

Tentaculaire et désordonnée. Voilà les mots que j’utiliserais en premier lieu pour définir Naples. Oui je sais, vous vous attendiez à ce que je vous en chante les louanges et je commence par utiliser deux adjectifs qui ne sont pas très positifs.

Je me trompe peut-être, mais en m’y baladant elle me paraît être une ville qui a grandi dans tous les sens sans avoir le temps de s’en rendre compte. Et elle me donne aussi l’impression d’un grand désordre. Comme beaucoup de grandes villes, elle est envahie par les gens et, surtout, par les moteurs vrombissant dans l’envie d’aller toujours plus vite. Entre les voitures qui roulent sans aucunes règles et les scooters qui ont l’air de faire la loi, Naples est un énorme bordel dans lequel je n’aimerais pas me retrouver derrière un volant !

Naples, en plus de ça, est une ville sale. Oui, c’est un fait. Mais pas sale comme vous l’imaginez, avec des déchets partout dans les rues (avouez-le, je sais que c’est l’image que vous aviez en tête). Non, ce qui me frappe le plus, c’est que la plupart de ses bâtiments sont recouverts d’une grosse couche noire dont ils mériteraient d’être débarrassés. Parce que, au milieu de ce désordre de gens et de bâtiments, se cachent plein de jolies choses qui font de Naples une ville à ne pas fuir. Et voilà, on y est, c’est la partie où je vais commencer à vous dire tout ce pourquoi Naples vaut le détour !

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Alors oui, Naples est une ville bruyante, aux bâtiments noircis par la pollution. C’est une ville qui peut vous donner mal à la tête si vous rêvez de tranquillité. Mais c’est tout simplement parce que c’est une ville vivante. Et au milieu de tout ce brouhaha, elle renferme des endroits très jolis qui forceront vos pas à s’arrêter un moment pour vous donner le temps d’admirer la vue. Ces endroits, c’est par exemple la Galleria Umberto I, incroyablement ressemblante à la Vittorio Emanuele II de Milan, ou la Via Francesco Caracciolo qui longe la mer.

Ce sont aussi beaucoup d’endroits imprégnés de croyances et de légendes, comme la Piazza del Plebiscito, où l’on dit que votre vœu se réalisera si en partant de l’autre côté de la place vous arrivez à rejoindre le centre du bâtiment les yeux fermés après avoir tourné sur vous-même pour vous faire perdre votre sens de l’orientation, ou encore le Castel dell’Ovo, qui tient son nom du fait qu’il renfermerait un œuf magique dont la disparition entraînerait la fin de la ville. Et puis, encore, tous ces endroits à découvert qui offrent une vue colorée sur les grandes maisons empilées sur la colline. Quant au vieux centre de Naples, avec ses petites rues étroites entourées de bâtiments qui s’élèvent assez haut que pour offrir de l’ombre, il est aussi à ne pas manquer.

Je pourrais continuer la liste encore longtemps, mais je vais finir par un dernier lieu, celui qui pour moi résume le mieux Naples et ses trésors cachés : la Chiesa del Gesù Nuovo, une église enveloppée dans un corps gris qui ressemble à beaucoup de choses excepté à l’idée qu’on se fait d’une église mais qui révèle toute sa beauté une fois qu’on passe sa porte.

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De toutes les villes que j’ai vues, Naples est aussi l’une des seules que j’ai visitées avec une locale. Au programme, donc, pas uniquement un parcours de simple touriste. Parce que parcourir un lieu avec quelqu’un qui y habite, c’est aussi se rendre dans des endroits qui ne sont pas spécialement renseignés sur les sites internet ou dans les guides de voyages, et surtout participer à la vie du lieu et découvrir sa culture de la meilleure manière possible.

À Naples, j’ai donc eu un aperçu de ce qu’est la vie à l’italienne…

La Dolce Vita à la Napolitaine

J’ai roulé en Vespa, bien évidemment. Pas au volant tout de même, je ne suis pas assez folle que pour conduire à Naples. J’avoue même que me déplacer en scooter n’est pas ma grande passion parce que j’ai du mal à m’y sentir en sécurité. Mais pour se déplacer dans cette grande ville, c’est nécessaire. Le métro n’amène pas partout. Et la voiture, n’en parlons pas… Avec le trafic qu’il y a parfois, c’est beaucoup plus rapide de se faufiler entre deux voitures que d’attendre dans une longue file en klaxonnant dans l’espoir de voir avancer les choses. Ceci dit, je suis montée une demi-douzaine de fois dans une voiture avec un Italien du sud au volant et ça vaut bien un petit paragraphe. Peu importe le conducteur, le constat est le même : une expérience de ce genre, c’est toujours sportif. Parce que la règle dans le sud de l’Italie, c’est qu’il n’y a pas de règles. Encore aujourd’hui je me demande comment on a fini indemnes, nous et la voiture, en passant à toute vitesse un soir de fin d’été dans une rue étroite en évitant de justesse les voitures garées d’un côté et celles venant en sens inverse de l’autre. J’en ai encore des frissons. Tout comme quand je repense à cette fois où le conducteur a décidé de s’arrêter sur l’autoroute, sur cette large bande blanche entre la bande de droite et la sortie, simplement parce qu’il ne savait pas s’il devait sortir là ou pas. Et tout ça le plus normalement du monde. Imaginez ma tête.

Mais si l’étrange code de la route des Italiens du sud pourrait faire parler de lui pendant des heures, j’ai heureusement eu la chance de vivre d’autres choses. J’ai testé la vie avec des parents italiens tels qu’on les imagine, tellement gentils qu’ils te donnent tout ce que tu veux ou pourraient vouloir et n’hésitent pas à te redemander plusieurs fois si tu as faim ou si tu veux quelque chose en attendant patiemment que ton “non merci” se transforme en un “oui d’accord”. Tous les soirs presque, j’ai fait la fête à l’italienne, dans des clubs à ciel ouvert entourée de pleins de gens presque tous mieux habillés les uns que les autres. Une après-midi, j’ai descendu des centaines de marches pour me retrouver dans une petite crique adorable où plusieurs personnes venaient profiter de ce minuscule bout de mer pendant les derniers jours de septembre.

J’ai aussi bien entendu vécu le magnifique retard des Italiens en arrivant les premiers à un rendez-vous avec 30 minutes de retard déjà. J’ai été dehors un jour de match (de foot), quand les rues sont incroyablement vides parce que tout le monde est au stade ou derrière sa télé. J’ai pu profiter de la vue sur Naples en plein jour d’en haut d’un parc et sur ses lumières de nuit depuis la cour d’un vieux château où se donnait une grande fête. J’ai traversé une route entre des voitures, derrière un Italien qui ne faisait qu’un signe de la main pour les arrêter et traversait sans attendre qu’elles freinent, avec sa seule confiance pour alliée. Je suis montée dans une vieille Fiat 126, le sourire aux lèvres par tant d’authenticité en me demandant comment elle pouvait encore rouler.

Je me suis habituée au comportement social assez bizarre des Italiens, qui te serrent la main pour te dire bonjour quand ils viennent de te rencontrer “parce que c’est plus respectueux” mais qui te prennent déjà dans leurs bras 30 secondes plus tard. J’ai pu voir qu’en plus d’être plus tactiles que n’importe quel Belge, les Italiens sont surtout chaleureux et très accueillants, ils sont rarement seuls et sont souvent entourés de leurs amis quand ils ne sont pas en famille. À force d’être dans un tel environnement, j’ai même fini par comprendre un peu d’italien.

Et bien sûr, j’ai mangé. J’ai appris à manger la pizza à la mode napolitaine, j’ai dégusté des glaces, des pâtes et beaucoup d’autres aliments italiens moins connus parce que Naples est avant tout un paradis pour les gourmands ! Mais je vous parlerai de tout ça dans un prochain article parce que la nourriture italienne mérite bien un article pour elle toute seule.

En attendant, je vous laisse avec encore quelques photos.

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Si vous voulez aller à Naples, un dernier conseil : n’y allez pas en août. Il y fait tellement chaud à cette période de l’année que la ville devient désertique, fuie par ses habitants qui partent se réfugier dans leur maison de vacances généralement près de la mer où l’air est plus respirable.

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