Si Barcelone avait une tête, elle aurait les yeux de Gaudí

À quoi pensez-vous en premier quand vous pensez à Barcelone ?

Si vous y avez déjà été, vous pourriez penser à un grand nombre de petits moments… À cette rue où vous avez fait du shopping pendant des heures, cette terrasse où vous avez mangé de délicieux tapas ou la plage où vous avez passé une belle après-midi au milieu des vendeurs criant inlassablement “beer-cerveza-beer”, “mojito”, “massage” et j’en passe.

Mais si vous n’y avez jamais été, la réponse est toute autre. Vous pourriez penser à la Torre Agbar d’un style architectural un peu douteux ou à cet hôtel W qui apparait sur presque toutes les photos de la plage. Vous pourriez aussi penser aux trop connues Ramblas (sérieusement, c’est une belle rue mais vraiment trop surestimée quand on voit la beauté d’autres rues moins connues et complètement moins infestées par les pickpockets) ou au très prisé Passeig de Gràcia où les boutiques de luxe côtoient les nombreux magasins du groupe Inditex. Avec moins de probabilité mais tout autant de mérite, vous pourriez encore penser à la trop oubliée cathédrale de Barcelone ou à l’injustement peu connu Museu Nacional d’Art de Catalunya.

Vous pourriez… Mais non. Je mettrais ma main à couper que quand vous pensez à Barcelone, c’est la Sagrada Familia qui apparaît devant vos yeux, cette cathédrale commencée il y a plus d’un siècle et toujours en construction. Et si vous ne pensez pas à la Sagrada, alors il y a de grandes chances que vous ayez le Parc Güell en tête !

Si vous n’avez jamais été à Barcelone, il y a de toutes aussi grandes chances que vous pensiez à ces deux monuments sans connaître le nom de leur architecte, et donc sans faire le lien entre eux. Toute personne qui vient ici découvre non seulement une ville vivante et incroyable mais aussi un homme : Gaudí. Gaudí, c’est l’architecte qui a imaginé la Sagrada Familia et le Parc Güell. Son nom règne en maître à Barcelone parce qu’il est aussi derrière de nombreux bâtiments ici, tous plus fous les uns que les autres.

La Sagrada Familia a été commencée en 1882 et Gaudí est entré dans le projet un an plus tard. Très croyant, il a mis toute son âme et tout son génie dans l’imagination des plans de la cathédrale. Et quand je vous parle de génie, je pèse mes mots. Pas un seul centimètre de ce bâtiment colossal n’est laissé au hasard. Derrière chaque angle et chaque bout de mur, il y a un savant calcul mathématique pour jouer avec l’ombre et, surtout, la lumière. Vraiment, c’est impressionnant.

Gaudí est mort renversé par un tramway, en juin 1926, alors que la Sagrada était encore loin d’être finie. Et selon Wikipédia (oui parce que je me suis renseignée un peu !), il serait mort sur la Gran Via (de les Corts Catalanes – si on veut son nom complet) entre les rues Girona et Bailén. Autrement dit : littéralement à deux pas de chez moi. Oui, en lisant ça j’ai sorti un gros “Oh putain !” à voix haute. Dans le genre “Oh putain trop bien Gaudí est mort près de chez moi, super anecdote !”. Ok c’est un peu glauque. Passons.

Personnellement, je ne suis pas sûre d’être complètement fan de l’extérieur de la Sagrada Familia. En fait, j’ai du mal à me faire un avis sur la question. Vu qu’elle est en construction depuis si longtemps, les parties plus vieilles sont déjà abîmées par le temps et la pollution, tandis que les parties nouvelles, beaucoup plus jolies, sont encore claires et attrayantes. Il y a un contraste qui m’étonne chaque fois entre le vieux et le nouveau. Mais ce qui est sûr et certain, c’est qu’elle m’impressionne. Elle m’impressionne tellement qu’elle me fait même parfois un peu peur, à s’élever en hauteur avec toute son histoire et sa gloire derrière elle alors qu’elle n’est même pas encore finie (un détail qui participe sûrement à sa gloire, mais il n’en a pas tout le mérite quand même).

Par contre, une fois à l’intérieur, c’est indéniable : je tombe complètement sous le charme. C’est un espace tout aussi grand que magnifique, aux tons clairs illuminés par des vitraux de toutes les couleurs. L’intérieur de la Sagrada Familia est un chef-d’œuvre à lui tout seul.

Le Parc Güell est un autre projet de Gaudí. Et si maintenant il est connu et est un des incontournables du tourisme barcelonais, malheureusement lors de sa construction il n’a pas vraiment fait l’unanimité. Débuté en 1900, à l’origine le parc devait accueillir 60 maisons (le chiffre varie selon les sources mais en gros : beaucoup). Mais ce fut un flop total. Au final, seules deux d’entre elles furent construites, en plus des deux petites maisons à la mode Hansel et Gretel de l’entrée du parc. Sur les deux maisons, l’une fut celle de Gaudí. Celle-ci :

Pourquoi un flop ? Certains parlent du coût de la construction qui a trop fortement augmenté – comme quoi les problèmes des architectes et des gens de la construction à calculer un budget ne datent pas d’hier. Je crois aussi me souvenir que lors de ma première visite dans le parc quand j’avais 17 ans, le guide nous avait parlé du problème lié à l’architecture audacieuse du projet, une audace que Gaudí mettait dans toutes ses œuvres mais qui ne plaisait pas aux mentalités très classiques de l’époque. Je rajouterais ma petite explication aussi par rapport à l’endroit. Parce que franchement, le parc Güell n’est vraiment pas l’endroit le plus facile d’accès de Barcelone ! Situé en hauteur, c’est vrai que de là on ne peut pas se plaindre de la vue sur la ville (Gaudí surveillait d’ailleurs la construction de la Sagrada Familia en direct de chez lui), mais du coup l’endroit est assez éloigné de la majorité des moyens de transport.

Si vous ne connaissez pas ce très joli parc, mon endroit préféré (ce qui est aussi sûrement le cas pour la plupart des touristes), c’est cette grande terrasse entourée de bancs aux mosaïques typiques de Gaudí…

Petite parenthèse : le bâtiment qu’on voit sur cette dernière photo, c’est une école. Oui, il y a une école dans le parc. Oui, certaines personnes peuvent dire qu’elles vont à l’école au Parc Güell.

Vu qu’il est presque impossible pour moi de me promener dans un tel endroit sans appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo pendant plus de 5 minutes, je vous laisse avec quelques photos encore…

Et comme cet article ressemble fortement à un guide touristique, une dernière information pour ceux qui voudraient visiter ces deux endroits : je vous conseille vraiment de réserver votre entrée à l’avance sur internet, pour éviter les énormes files qui pourraient bien se terminer par un “désolé, nous n’avons plus de place pour l’instant”. Parce que l’entrée est limitée et les touristes sont nombreux.

L’entrée à la partie la plus connue du Parc Güell (avec les mosaïques et le lézard (ou peu importe ce que c’est)) est payante depuis fin 2013. Le reste est encore gratuit.