C’est l’été. Vous vous trouvez quelque part dans le sud de la France, mais à des centaines de kilomètres de la Méditerranée. Vous êtes en voiture sur une route de campagne, une route sinueuse qui vous emmène au milieu de forêts verdoyantes.

Quand enfin vous sortez d’entre les arbres, une étendue vallonnée se jette devant vos roues, vous offrant d’innombrables nuances de vert à perte de vue. Le soleil brille et, lorsqu’ils ne s’amusent pas à passer entre les arbres, ses rayons viennent parfois danser sur de hauts rochers aux tons chauds qui s’élèvent ici et là dans l’horizon.

Par moments, c’est comme s’il n’y avait que vous, la nature et la route qui s’y faufile tranquillement. Mais vous continuez à suivre cette route qui se fraie un chemin à travers la campagne et, au détour d’un tournant, vous apercevez un château qui, perché au sommet d’un promontoire rocheux, semble dominer paisiblement le paysage depuis bien longtemps. À ses pieds est venu s’accrocher un petit village ocre et doré.

Vous êtes en Dordogne.

Ce département du sud-ouest de la France est un lieu encore relativement peu visité par rapport à d’autres régions du pays qui sont complètement saturées, mais il regorge de nombreux trésors.

La première chose qui me surprend en y arrivant, c’est la végétation. Nous sommes encore dans le sud de la France, bien que bien plus au nord par rapport à la Provence où je venais de passer une semaine, et je trouve la végétation en Dordogne incroyablement verte. Mais si elle me surprend autant, c’est surtout parce qu’elle me rappelle souvent ma petite Belgique, qui se trouve pourtant à plus de 800 kilomètres au nord. Ici, les pins parasols de la Provence semblent avoir été remplacés par des chênes, sapins et autres arbres qui me sont bien plus familiers.

Mais quand je vous parlais de ses trésors, je ne parlais pas de la végétation…

Je vous parlais, d’abord, du nombre impressionnant de villages médiévaux que renferme la Dordogne, parsemés au milieu de grandes étendues campagnardes. Des villages aux toits de lauze qui se cachent et se disséminent dans le paysage. Des villages aux maisons de pierres blondes qui prennent des couleurs dorées quand le soleil s’apprête à se coucher. Des villages tellement mignons que quand on apprend que la Dordogne est le département qui compte le plus grand nombre de “plus beaux villages de France” de tout le pays (10 villages en tout, ex-aequo avec l’Aveyron), on se demande comment il en aurait pu être autrement.

Je vous parlais, ensuite, des innombrables châteaux que l’on trouve sur son territoire, souvent posés au sommet de collines et de rochers. Des châteaux qui, il y a bien longtemps, sont venus transformer le décor pour le plus grand bonheur de nos yeux aujourd’hui. La plupart datent du Moyen Âge, tout comme les villages. À l’époque, la région était le témoin de nombreux conflits entre la France et l’Angleterre, offrant aux deux camps la meilleure raison qui soit de se construire des châteaux fortifiés en veux-tu en voilà.

Mais, si la Dordogne ne serait rien sans ses châteaux et ses villages qui s’élèvent ici et là le long de son fleuve, elle abrite aussi bien d’autres secrets et histoires qu’elle seule connait.

Cette région extrêmement pittoresque est appréciée des hommes depuis bien longtemps. Si, aujourd’hui, elle nous enchante par son passé médiéval, son histoire remonte en fait à la nuit des temps. Ou plutôt à l’aube de l’humanité, car l’on trouve en Dordogne une densité de sites préhistoriques si importante qu’il parait même qu’aucune autre région du monde n’a su l’égaler. C’est ici, par exemple, que vous trouverez la célèbre grotte de Lascaux.

La Dordogne, c’est donc tout ça : c’est la région des grottes, des châteaux et des villages médiévaux à gogo. Avec la Dordogne (le fleuve, cette fois) qui s’écoule paisiblement en arrière-plan.

La Dordogne, c’est aussi un monde loin de nos grandes villes… et de notre connexion internet, car ici, entre les arbres, les collines, les rochers et la nature à portée de vue, le wifi a parfois du mal à se frayer un chemin. Comme un signe de plus que la région veut nous emmener dans le passé.

Si tout ce que je viens de dire vous fait penser au Périgord, c’est normal : c’est son ancien nom. Plus précisément, le Périgord est le nom que l’on donnait autrefois à la Dordogne actuelle (à quelques différences près, il recouvrait le même territoire). C’est lors de la Révolution française, lorsque les départements français ont été créés, que le territoire a pris le nom de Dordogne en référence au fleuve qui le traverse. Cependant, “Périgord” était un nom tellement important auprès des habitants qu’il n’est jamais tombé dans l’oubli.

Aujourd’hui, je vous emmène à la découverte de certains des jolis villages de la Dordogne, sans ordre particulier si ce n’est celui dans lequel on les a visités.

À ce propos, notez que les photos que vous avez pu voir jusqu’à présent ont été prises à Urval (sauf la première photo de l’article, qui vient de Beynac), un charmant petit hameau où se trouvait notre logement.

Si l’on oublie les quelques voitures garées ici et là dans ses rues, Monpazier pourrait presque nous donner l’impression d’avoir fait le pas de trop, celui qui nous aurait fait traverser une ligne imaginaire qui nous renvoie des siècles en arrière.

Sa place principale, de laquelle partent quelques rues parfaitement quadrillées, nous ramène tout droit au Moyen Âge. Entourée de maisons à arcades toutes différentes les unes des autres, elle nous donne un magnifique aperçu de l’architecture à cette époque-là. Tant et si bien que si on laisse notre imagination voyager dans le temps, on pourrait presque y voir la vie et l’agitation bouillonnante s’y dérouler devant nos yeux, avec les cris des marchands venant du marché couvert et le caquètement des quelques poules qui se baladent tranquillement entre les gens.

Mais la place n’est pas le seul endroit digne d’intérêt, et il ne faut donc pas oublier d’aller jeter un œil dans les rues qui l’entourent. Avec ses maisons en (très) vieilles briques, ses fenêtres médiévales que l’on peut encore admirer sur quelques-unes de ses façades, ses étendards aux couleurs moyenâgeuses et ses magasins d’artisans en tous genres, Monpazier est un vrai plaisir où que vous soyez. Sans surprise, cette petite ville fait d’ailleurs partie de la liste officielle des plus beaux villages de France.

Construite sur un plan quadrillé au milieu duquel se trouve sa place principale, Monpazier est une ancienne bastide (c’est-à-dire une « petite ville fortifiée et à plan régulier, créée de toutes pièces au Moyen Âge dans le sud-ouest de la France », selon le Larousse), et il parait même que c’est la bastide la mieux conservée des environs.

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance.

Bâtie au 13ème siècle, à une époque où les conflits franco-anglais faisaient rage dans la région, la bastide ne se trouve pas sur une falaise ou une colline, contrairement à nombre de ses villages voisins. Pour se protéger, elle était donc encerclée par d’imposantes murailles. Cela ne l’a pas empêchée de connaitre de nombreuses luttes et batailles, mais elle a remarquablement survécu à toutes ces épreuves.

C’est jour de marché lorsque nous entrons dans Saint-Cyprien (où, poussés par la curiosité, nous avons décidé de nous arrêter furtivement alors que nous étions en chemin vers une autre destination). Mais, bien que les étals nous fassent légèrement de l’œil, nous décidons de nous faufiler dans les rues parallèles pour aller explorer un petit bout du village. Alors que la vie est concentrée autour du marché, nous nous promenons dans ses rues tranquilles.

Comme de nombreux villages en Dordogne, Saint-Cyprien est rempli de rues grimpantes. Mais ici, pas de falaise à l’horizon. Le centre du village est construit sur une petite colline, au sommet de laquelle se trouve son église.

Autour de l’église, les maisons arborent de jolis murs de pierres blondes qui sont tous de parfaits témoins du soin qui a été donné à leur entretien. Leurs couleurs se mélangent harmonieusement à l’éventail de verts de la vallée des alentours, que l’on peut voir ici et là en arrière-plan.

Soudain, le calme qui règne autour de nous est interrompu par le son des cloches. Un son qui nous suivra pendant de longues minutes, jusqu’à ce que l’on commence à redescendre vers l’entrée du village.

Je ne sais pas si c’est à cause des notes qui en sortent ou simplement en raison de sa forme très carrée mais, avant de partir, mon regard s’attarde encore un peu sur le clocher peu commun de Saint-Cyprien. J’apprendrai plus tard qu’il n’a pas toujours été le simple clocher d’une église.

Saint-Cyprien, qui tire son nom d’un ermite qui aurait fondé un monastère sur ces terres au 7ème siècle (avant même que le village n’existe), a de nombreuses fois été le théâtre de guerres, pillages et invasions (comme beaucoup de villages des alentours). Cette tour est l’un des vestiges de cette époque. Bien qu’elle fasse aujourd’hui office de clocher, elle a d’abord été une tour fortifiée. Un donjon qui permettait à la ville de se défendre contre tous ceux qui voudraient, d’une façon ou d’une autre, lui faire du mal.

Construit à flanc de falaise le long de la Dordogne, La Roque-Gageac fait non seulement partie de la liste des plus beaux villages de France, mais c’est aussi l’un des villages les plus connus des alentours. Il ne faut pas longtemps pour comprendre pourquoi.

La Roque-Gageac, d’abord, a une disposition un peu particulière : bloqué entre le fleuve et la falaise, le village n’avait pas beaucoup d’espace pour se développer. Il ne fait que quelques mètres de large mais se récupère sur la longueur et la hauteur : ses maisons s’étendent le long de la route, qui elle-même longe le fleuve, et ses quelques rues s’élèvent presque les unes au-dessus des autres sur plusieurs niveaux.

Depuis le parking sur lequel nous nous arrêtons, La Roque-Gageac semble avoir envie de jouer à cache-cache avec les éléments naturels. Dissimulées entre les arbres, ses maisons aux pierres blondes et aux toits bruns se camouflent sur la falaise aux tons ocres à qui elles ont volé l’éventail de couleurs.

Depuis cet endroit, il est toutefois difficile de réellement se rendre compte de ce qui rend La Roque-Gageac si unique. C’est seulement en se faufilant entre deux maisons et en empruntant les escaliers qui mènent aux quelques rues en hauteur que l’on comprend sa différence. En quelques enjambées, on se retrouve dans un petit paradis à l’allure exotique. Mesdames et messieurs, voici l’envers du décor.

Soudain, les plantes verdoyantes et les fleurs aux couleurs flamboyantes nous encerclent de tous côtés. Ce qui est magique, ici, c’est que c’est un monde différent de la Dordogne qui l’entoure, une végétation qui nous prend donc par surprise jusqu’à, presque, nous rendre bouche-bée.

La particularité la plus notoire de La Roque-Gageac, c’est ça : construit sur le côté sud d’une falaise, le village bénéficie ni plus ni moins d’un microclimat. Grâce au soleil qui l’éclaire la journée et à la roche qui lui renvoie la chaleur accumulée une fois la nuit tombée, il y fait généralement plus chaud que dans le reste de la Dordogne, non seulement en journée mais aussi pendant la nuit.

Ce microclimat permet à La Roque-Gageac d’avoir en son sein une ribambelle de plantes qu’on ne trouve généralement pas en Dordogne, tels que des palmiers, des bananiers, des bambous, des cactus et d’autres plantes bien trop exotiques pour la région.

Le village a d’ailleurs aussi sa propre bambouseraie (ou “bambousaie”) où l’on peut se perdre, se poser ou profiter d’un peu de fraicheur entre des centaines de bambous qui s’élèvent à des mètres et des mètres de hauteur. Et s’il fallait encore un argument pour vous convaincre, le voici : l’accès est gratuit !

Perché sur un promontoire rocheux sur lequel ses maisons aux pierres blondes et aux toits bruns se mélangent et s’assemblent en parfaite harmonie, Domme renferme visiblement tous les critères qui peuvent faire de lui l’exemple typique et idéal d’un village de Dordogne. Il fait même partie, lui aussi, de la liste des plus beaux villages de France.

Au sommet d’une falaise de 150 mètres de haut, le village a une vue majestueuse sur la vallée environnante. C’est d’ailleurs cette vue qui me vient toujours à l’esprit quand je repense à Domme. Je revois la jolie place arborée au bord de la falaise et ses bancs qui permettent à tout le monde de s’asseoir pour profiter de la vue. De Domme, vous avez d’ailleurs vue sur La Roque-Gageac et Beynac-et-Cazenac, deux villages dont je parle dans cet article.

Domme est, comme Monpazier, une bastide qui a été construite dans la deuxième moitié du 13ème siècle. Pendant la guerre de Cent Ans, elle a été tour à tour aux mains des Anglais et des Français. Malgré tout, le village a bien résisté et a aujourd’hui de nombreuses histoires à raconter.

Une partie de ses remparts d’origine sont toujours debout et l’on peut visiter la porte des Tours, où sont gravées des inscriptions qui dateraient de l’époque où plusieurs dizaines de Templiers y auraient été emprisonnés, au début du 14ème siècle. Ce n’est pas tout : la ville se trouve aussi sur une grotte, qui n’a été découverte qu’au début du 20ème siècle et que l’on peut maintenant visiter.

Nous avons cependant fait un tour très rapide du village et je ne peux donc pas vous parler plus en détail de tout ca. Mais je peux vous emmener dans ses rues tranquilles, au milieu de ses jolies maisons et de ses plantes grimpantes.

Notre passage à Belvès commence dans une petite incrédulité, je dois bien l’avouer. Nous y allons rapidement un soir, mais nous devons couper court à notre promenade et nous n’en voyons pas grand-chose : nous arrivons sur la place principale avec son ancien marché couvert, passons par une rue commerçante qui se meurt et finissons notre très courte balade en admirant furtivement une vue sur le village qui donne presque l’impression de dégringoler la colline face à une vallée verdoyante.

Belvès fait lui aussi partie de la liste officielle des plus beaux villages de France, et pourtant il ne nous laisse pas une impression incroyable. Qu’à cela ne tienne, nous décidons de lui donner une seconde chance, un jour où l’heure ne nous obligera pas à prendre un pas de course.

Et rebelotte.

Le premier côté de la ville dans lequel on s’aventure est tristement abandonné. Nos pas nous mènent face à des maisons sans vie et des vitrines ornées de toiles d’araignées tellement épaisses qu’on ne peut qu’imaginer depuis combien de temps la petite cloche de la porte du magasin n’a plus sonné. Plus loin, une école affiche sur son tableau des informations datant d’il y a deux ans, nous laissant nous demander si elle transmet encore son savoir aux petits écoliers. C’est un bout de village qui s’épuise et l’on se retrouve à espérer le voir vite retrouver de nouveaux propriétaires pour lui redonner un joli souffle.

On aurait pu repartir avec cette image-là de Belvès, mais on décide toutefois de prendre un autre tournant, d’aller en voir un autre côté. Et là, enfin, on se retrouve dans un coin de la ville qui vit encore, et joliment. Devant les petites rues pittoresque de Belvès, nous oublions presque les autres qui se meurent.

Avec ses maisons de ville bien alignées, Belvès ressemble peut-être plus à une petite ville que tous les autres villages que nous avons visités. Et, à l’image de la nette différence entre le côté abandonné et celui bien entretenu, Belvès semble aussi être moins homogène que les autres villages des environs, mélangeant sans souci différentes ambiances et différentes époques. À côté des maisons de ville aux murs recouverts de crépis, on en voit d’autres qui montrent fièrement leurs briques inégales. À côté des rues bordées de voitures, il y a des petites ruelles piétonnières remplies de plantes vertes.

Et, dans ce Belvès bien entretenu, de nombreux bâtiments viennent nous rappeler que le village vit depuis bien longtemps.

Belvès est apparemment aussi connue pour ses habitations troglodytiques, mais ça je ne l’ai appris qu’après y avoir été.

Sarlat, ou de son nom complet Sarlat-la-Canéda, est une ville de moins de 10.000 habitants. Bien que très petite, elle est aussi bien plus grande que tous les villages que nous avons vus pendant notre séjour en Dordogne, et notre court passage dans ses rues m’a donc donné comme une légère impression de retour à la civilisation.

Nous arrivons à Sarlat en début de soirée et se garer n’est pas chose aisée. Dans la ville la plus connue des environs, les places de parking se font rares et les voitures tournent autour comme des vautours, prêtes à se jeter sur celles qui se libèrent au compte-goutte. Il nous faut une dizaine de minutes pour trouver la nôtre.

Sur la place principale, les terrasses sont presque remplies de gens, mais déjà remplies de vie. Alors que la plupart des gens sont attablés, d’autres, comme nous, prennent le temps de faire une dernière balade avant de manger.

Le soleil est bas dans le ciel mais il nous promet encore quelques petites heures de clarté. Après tout, c’est l’été.

La ville mêle architecture du Moyen Âge et de la Renaissance dans un ensemble harmonieux aux volets bleus, et la lumière de fin de journée joue avec tous ces bâtiments qui peuplent le centre-ville de Sarlat depuis des siècles.

Saviez-vous, d’ailleurs, que Sarlat compte plus de 60 monuments classés ? C’est la première ville à avoir profité de la loi Malraux (une loi qui favorise la protection du patrimoine historique et esthétique en France), dans les années 60, et il paraitrait que c’est aussi la ville qui a la plus grande densité de monuments classés au monde !

Mais si Sarlat attire les foules, ce n’est pas seulement pour son incroyable patrimoine historique et sa jolie architecture, qui allie souvent le blond des pierres au bleu des fenêtres. Sarlat est apparemment le lieu de rendez-vous des gourmands qui viennent profiter de la gastronomie de la région. Sur leurs assiettes, on retrouvera sûrement du pâté ou du confit, ainsi que de bons petits plats à base de truffes, de noix ou encore de foie gras. Et puis, avec ses magasins d’artisans et les petits stands parsemés dans ses rues, Sarlat doit aussi probablement attirer un grand nombre d’amoureux d’artisanat.

Le village de Beynac-et-Cazenac (ou “Beynac” pour faire court) a pris ses quartiers sur un promontoire rocheux. À son sommet se dresse son château, à ses pieds s’écoule la Dordogne, et entre les deux se trouvent des dizaines de maisons qui s’élèvent presque les unes au-dessus des autres dans une harmonie visuelle dont la Dordogne a le secret : d’en bas, c’est comme une vague de toits de lauze et de vieilles briques blondes qui s’apprête à se jeter dans la Dordogne, surplombée par son château qui apparait au sommet avec des allures de surfeur.

Le château de Beynac, d’ailleurs, est sûrement la star du village. Mais ça, on ne le sait vraiment qu’en arrivant à ses pieds.

Bien déterminés à aller le voir de plus près, nous nous enfonçons dans le village en suivant une longue ruelle en pavés qui se faufile entre les maisons et se fraie un chemin jusqu’au point le plus haut du village, à environ 150 mètres d’altitude, où se trouve le château.

Nous montons au rythme de ses petites rues recouvertes de pavés (qui auraient sûrement beaucoup d’histoires à raconter s’ils pouvaient parler). De chaque côté, les maisons en briques inégales nous ramènent droit au Moyen Âge.

En plein milieu de cette vague de bâtiments, nous nous retrouvons dans une palette d’ocre, de brun, de blond et de beige qui n’est cassée ici et là que par le vert de la vallée environnante que l’on peut parfois apercevoir furtivement entre deux murs de pierres. Le village de Beynac-et-Cazenac est si beau qu’une fois encore, on n’est pas surpris d’entendre qu’il fait lui aussi partie de la liste des plus beaux villages de France.

Mais la vue sur la vallée, c’est sans aucun doute depuis le château qu’elle est la plus belle. Une fois passée sa grande porte, c’est comme si toute la vallée nous appelait. Le site offre une vue imprenable sur la vallée des alentours, les villages et châteaux voisins (la vallée s’appelle d’ailleurs “vallée des cinq châteaux”) ainsi que le fleuve de la Dordogne qui serpente paisiblement dans le paysage, comme s’il dansait dans tant de beauté.

Imprenable, c’est aussi le château en lui-même, qui a un temps été habité par Richard Cœur de Lion lui-même. Commencé au 12ème siècle, le château a été construit en plusieurs étapes, laissant le soin à ses occupants successifs d’y ajouter leur touche personnelle. De ces nombreuses personnes qui l’ont construit et habité, toutes ont redoublé d’efforts et d’idées pour rendre son accès à d’éventuels assaillants le plus difficile possible, jusqu’à le rendre impossible. Au cours des siècles, de nombreuses attaques ont été lancées contre lui, mais personne n’a jamais réussi à le conquérir par la force (par mariage, si, mais ça c’est une autre histoire).

Nous l’avons visité avec une guide et je ne peux que vous recommander de faire de même. La visite nous a apporté tellement d’informations et d’anecdotes sur la vie entre ses murs qu’on en est sortis ébahis. À ce propos, si vous êtes cinéphiles, vous serez aussi sûrement heureux d’apprendre que ce château a servi de décors à plusieurs films, dont Les Visiteurs.

Je vous le disais au début, la Dordogne compte de nombreux villages et nous sommes loin d’en avoir fait tout le tour. Outre les villages dont je viens de parler, nous sommes passés rapidement dans d’autres villages, comme Beaumont-du-Périgord (qui était sur notre route) et Villeréal (que l’on avait vu il y a des années et que mes parents voulaient revoir).

Nous n’y sommes pas restés assez longtemps pour que je puisse poser mes mots dessus, mais assez pour en prendre quelques photos.

Je vous emmène donc d’abord à Beaumont-du-Périgord…

… Et ensuite dans Villeréal qui, je dois vous l’avouer, ne fait pas partie de la Dordogne (bien qu’il en est tout proche) : il se trouve dans le département du Lot-et-Garonne, et se retrouve lui aussi sur la liste des plus beaux villages de France.

Et vous, avez-vous déjà été en Dordogne ? Connaissiez-vous les villages dont je viens de parler ?

 

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8 commentaires sur La Dordogne, le paradis des villages médiévaux

  1. La Dordogne, quelle magnifique région ! J’y ai passé quelques jours l’année dernière et j’ai vraiment envie d’y retourner pour prendre le temps de faire le tour des villages que tu viens de présenter ! Ça a l’air trop joli !!

    • Oh oui, c’est une région qui regorge de villages super charmants ! Je me souviens que tu y as passé quelques jours en effet :), t’as vu quels villages toi ? Il m’en reste encore tellement à découvrir !

  2. L’ancienne étudiante en Histoire que je suis ne peut pas laisser passer ça : “par son passé moyenâgeux” médiéval !!! Moyenâgeux, c’est une insulte pour dire qu’ils étaient moins avancés que nous, c’est péjoratif, alors médiéval !! 😛

    L’absence de wifi qui veut nous emmener dans le passé, ou nous laisser profiter du moment présent !

    J’ai découvert la Dordogne à la télé, à l’occasion du passage du Tour de France il y a quelques années. Coup de cœur absolu même si je n’ai pas pu encore y mettre les pieds ! Et pourtant sur le papier, à part les château, y a rien pour me plaire : fait trop chaud, trop beau, y a pas la mer et, surtout, pas de mouettes ! Aucune raison pour que ça fonctionne entre nous ! Et pourtant j’adore ce coin, je trouve ça incroyablement beau, et j’ai absolument envie d’y vivre ! Heureusement, il y a un fleuve pour remplacer la mer 😉 (mais pas de mouettes…)

    • Oh non, je ne savais pas que ce mot était péjoratif ! Je vais le changer du coup !
      Oui la Dordogne est vraiment une région merveilleuse, tu dois absolument aller la visiter (voire y vivre !) :). C’est peut-être tout à fait différent de ce que tu aimes d’habitude mais ça ne veut pas forcément dire que tu ne peux pas en tomber amoureuse. N’hésite pas à revenir me dire ce que tu en auras pensé une fois que tu auras été la voir en vrai :).

      • Ce n’est pas que j’aime pas quand il y a du soleil, c’est surtout que je ne supporte pas la chaleur x) Mais j’espère pouvoir y aller dès que j’en aurais l’occasion. Pour le moment, mes 6 prochains mois sont occupés…

        • Si tu n’y vas pas en plein été, tu devrais trouver un moment avec du soleil mais sans chaleur :). Il faisait très chaud quand on y a été mais au vu de la végétation, ce n’est certainement pas le cas tout le temps ! Peut-être que tu trouveras un peu de temps après l’été, qui sait… 🙂

  3. Bravo ! Très bel article. Belge de Bruxelles, je me suis découvert aussi une passion pour la Dordogne il y a une petite quinzaine d’années. Merveilleux pays.

    • Merci beaucoup, ça me fait très plaisir ! C’est une magnifique région en effet, moins connue que d’autres mais qui vaut tout autant le coup :).