2017 a marqué ma troisième année d’expatriation. Et, alors que chaque année est remplie d’aventures et d’expériences différentes, il y a une constante qui n’a pas changé depuis que j’ai posé mes valises à Budapest par une froide après-midi de janvier : je ne sais pas de quoi le futur sera fait.

En 2017, j’ai cru que je pouvais au moins lui donner une direction. Je racontais ici et à qui veut l’entendre qu’on ne savait pas où l’on serait à la fin de l’année, mais qu’on était à peu près sûrs que ça ne serait pas Prague.

À l’aube de l’été, je croyais même vraiment que nous allions bientôt déménager, et je voyais déjà Prague avec les yeux de la dernière fois, ceux qui découvrent une ville qu’ils vont bientôt quitter, et qui apprennent à l’apprécier un peu plus par la même occasion.

Et puis nous nous sommes trompés. Comme si le destin avait voulu nous dire que ce n’était pas demain la veille qu’il voulait nous offrir de la clarté. Aujourd’hui, 2018 commence et je ne peux pas vous dire quand nous partirons de Prague. Je peux même vous dire qu’il est possible qu’on y passe encore au moins une année… Même si je ne jurerais rien.

Parce que, tout comme les années qui l’ont précédée, 2018 ne fait aucune promesse.

En trois ans d’expatriation, j’ai appris à vivre avec l’incertitude des jours futurs comme si elle était ma colocataire. Certains soirs, elle attise ma curiosité. D’autres nuits, elle me remplit de doute. Mais en général, elle et moi, on s’entend plutôt bien. C’est, après tout, une colocataire avec qui je ne vivrai que quelques années, et autant profiter de l’aventure qu’elle m’offre en attendant le long fleuve tranquille (si tant est qu’on le voie un jour, celui-là).

Mais avant de partir s’aventurer dans les méandres de l’inconnu dont est fait 2018, pourquoi ne pas revenir brièvement sur 2017 ?

Parce que 2017, elle a été remplie de doutes et d’incertitudes, mais je l’ai adorée.

En 2017, d’abord, je me suis mieux entendue avec Prague et j’ai enfin appris à l’apprivoiser. Et ça fait un bien fou !

Mais ma plus grande aventure de 2017, c’était sans aucun doute mes débuts de freelance. Après avoir dit merde à mon boulot en 2016, je me retrouvais seule devant mon ordi, et c’était encore plus excitant que ce n’était effrayant. Je ne savais pas exactement quelle direction je voulais donner à ma carrière, et pour être honnête je ne le sais toujours pas beaucoup plus, mais je sais une chose : j’aimerais rester freelance le plus longtemps possible.

Etre freelance, ça me donne l’impression de construire quelque chose moi-même, même si je n’en suis qu’aux fondations. Et plus j’y pense, plus je me dis que c’est une envie que j’ai toujours gardée au fond de moi. Je chéris cette liberté qui s’offre à moi et mes rêves que j’ose voir en plus grand. Mais je chéris aussi mes clients, et les commentaires positifs qui me font sourire à chaque fois que je termine un travail. Ceux-là sont une récompense encore plus grande que je ne l’aurais imaginé.

En 2017, j’ai aussi vécu l’expérience incroyable de trois mariages, dont aucun en Belgique. Et, devant cette preuve de plus que ma vie est définitivement devenue bien plus internationale que ce que j’aurais pu imaginer il y a 10 ans, j’ai dû me pincer plusieurs fois.

J’ai vécu la magie des 1001 nuits dans un mariage marocain, l’univers féérique d’Alice au pays des merveilles dans un mariage brésilien, et puis la folie aux notes de l’est dans un mariage russo-hongrois. Autant d’aventures que j’ai vécues intensément.

En 2017, je n’ai pas seulement ajouté de jolis paragraphes à mon présent, mais j’ai aussi réouvert les portes de mon passé, que j’avais fermées brutalement 4 ans auparavant. Je me suis replongée dans un univers que j’avais bien pris soin de laisser à l’écart, comme une pièce remplie de souvenirs que l’on veut bien encore voir de loin, mais dans laquelle on s’empêche de mettre un pied pour ne pas trop les ressentir.

Je suis loin d’en avoir fait le tour et d’y avoir ouvert tous les cartons, mais j’ai au moins fait une des choses qui me tenaient à cœur, sans que je m’en rende vraiment compte : j’ai revu de nombreuses personnes qui n’avaient été que des dommages collatéraux de l’ouragan qui avait fermé la porte avec grand fracas.

J’ai fait face à la nostalgie, qui m’a fait beaucoup sourire et, un peu aussi, versé quelques larmes dont j’ai parfois eu du mal à comprendre le sens. J’ai aussi eu une énième discussion avec mes rêves d’enfants, à la fois arrogants et insouciants, et j’ai essayé, parfois tant bien que mal, de les remettre à leur place. Mais, au final, ce rapprochement avec mon passé m’a fait beaucoup de bien.

Et puis en 2017, je me suis aussi sentie plus adulte qu’avant en faisant mes factures et en me trouvant une comptable. En 2017, j’ai aimé mon amoureux encore plus que ce que je pensais être possible. En 2017, je me suis sentie heureuse et accomplie. En 2017, j’ai fêté mon anniversaire sans avoir peur de l’avenir. En 2017, j’ai continué à voyager beaucoup. Mon grand voyage de l’année, c’était évidemment mes cinq semaines au Brésil. Mais j’ai aussi découvert une petite partie du Maroc, visité mes amours que sont l’Espagne et l’Italie, été en Allemagne et en  Hongrie et, évidemment, j’ai parcouru un petit bout de plus de la République tchèque.

En 2017, enfin, j’ai été touchée par un couple de phrases que j’ai envie de partager avec vous en ce début 2018 : “Worrying does not take away tomorrow’s troubles. It takes away today’s peace“. Etant quelqu’un qui s’inquiète toujours trop, cette phrase a fait comme un déclic dans ma tête et j’essaie d’y repenser à chaque fois que je m’inquiète, pour ne pas gâcher trop de minutes de bonheur.

Quant à 2018, eh bien, je ne peux pas vous en dire grand-chose. La seule chose que je sais, c’est que je veux rester freelance, et profiter de cette année pour mettre le plus d’argent de côté. Parce que 2018 risque bien d’être la première année complète où j’aurai enfin un salaire qui me permettra d’épargner de l’argent.

À part ça, 2018 sera une surprise du début à la fin, le plus grand point d’interrogation étant celui qui déterminera tout le reste : on part ou on reste ? Pour le savoir, il vous faudra juste continuer à suivre mes aventures. Et en attendant…

Je vous souhaite une année remplie de petits et grands bonheurs, de moments en famille et entre amis, de voyages loin de chez vous et à deux pas de votre porte. Et puis, surtout, pour les Belges et tous les autres, je vous souhaite une année avec beaucoup moins de Theo et de Francken, et beaucoup plus d’entraide et d’humanité.

Pour lire mes bilans annuels précédents, ça se passe par là :
2017, j’attends tes réponses
2016, j’ai pas peur

4 commentaires sur 2018, on reste ou on part ?

    • Vouloir savoir ou ne pas savoir ce qui se passera dans le futur, c’est l’éternelle question :). Moi je me rends compte de plus en plus maintenant qu’il est mieux pour moi de ne pas savoir, je passerais mon temps à être nostalgique des choses que je n’aurais bientôt plus si je savais tout ce qui allait m’arriver ! Alors oui, ne pas savoir c’est peut-être le secret du bonheur :).

    • Merci ! Oh je ne me fais pas trop de souci pour le futur, je suis juste curieuse de découvrir ce qu’il a en réserve pour moi :).