J’ai l’impression que tellement de choses se sont passées ces derniers mois qu’écrire cet article est à la fois excitant et terrifiant. J’ai hâte de mettre les mots sur tout ce qui s’est passé, mais j’ai tellement de choses à dire que j’ai l’impression que je ne vais jamais m’arrêter.

C’est, surtout, mon mois de septembre qui a été riche en aventures. Bien qu’octobre et novembre m’aient aussi apporté leur lot de belles choses.

Le mois de septembre a commencé sur les chapeaux de roue (ou plutôt sur les rails de trains). Le premier jour du mois, mon copain et moi sautions déjà dans le train en direction de Budapest, cette ville où nous avons chacun laissé une partie de nous. Nous étions, évidemment, excités à l’idée de revoir nos anciens collègues, mais j’étais d’autant plus impatiente par rapport au programme du lendemain : le mariage de deux de nos amis. C’était le troisième mariage de l’année auquel j’allais assister (ce qui me fait officiellement et jusqu’à nouvel ordre nommer 2017 l’année des mariages), et le premier qui voyait unir deux de mes amis.

C’était un mariage russo-hongrois, avec la tradition hongroise qui veut que la mariée change de robe à minuit et celle de faire tinter nos verres pour voir les mariés s’embrasser (on en a un peu abusé, ne nous en voulez pas), mais aussi les danses russes et la vodka à foison. À ce propos, d’ailleurs, mention spéciale à l’invitée russe en face de moi qui a nonchalamment versé un tiers de la bouteille de vodka dans l’eau du bac à glaçons, à l’abri du regard de son copain qui avait décidé de finir la bouteille avant la fin de la soirée… Et mention extra à cedit copain qui s’est félicité d’avoir relevé le défi quelques heures plus tard, alors que mon moi intérieur se tordait de rire.

Le mariage avait lieu sur les rives du lac Balaton, avec sa belle eau bleu claire en arrière plan. Et, bien qu’en petit comité, on y était accompagnés d’une grande partie de notre groupe de potes avec qui chaque moment ne peut qu’être réussi.

Mais la cerise sur le gâteau, c’était d’assister au mariage en lui-même. Je ne peux décrire le bonheur que je ressens quand j’en vois autant devant mes yeux. Et assister au bonheur de gens que j’aime, qui m’ont invitée expressément pour ça, je le considère toujours comme une chance incroyable. C’est comme une vague qui me berce pendant toute la soirée, empêchant mon sourire d’aller se reposer.

Et puis on en parle de ces petites poupées russes spécialement habillées avec des vêtements hongrois pour l’occasion ?

Après avoir dansé jusqu’à ce que mon corps n’en puisse plus (littéralement) et avoir dormi quelques heures, il était déjà temps de retourner à Budapest. Et, après une autre courte nuit, je prenais le taxi avant l’aube direction l’aéroport.

Laissant mon copain à Budapest, je m’envolais en direction de l’Espagne pour passer une semaine de vacances avec mes parents sur la côte est, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière française.

D’habitude, nous partons en juillet, raison pour laquelle il représente si bien le mois des voyages à mes yeux. Cette année, il m’a fallu attendre jusqu’à septembre. Ça a parfois été difficile pour moi, mais le jeu en vaut la chandelle : la rentrée est bien moins morose quand des vacances nous attendent après les deux mois d’été ! (Ceci dit, je ne dis pas que juillet et août peuvent se faire sans vacances, entendez-moi bien.)

Nous avons donc passé une semaine à L’Escala, la ville qui a vu ma maman profiter de ses étés alors qu’elle était ado, et qu’elle garde irrémédiablement dans son cœur.

La météo n’était pas toujours au top mais l’Espagne, comme d’habitude, ne nous a pas déçu. Nous avons été à la plage, longé la mer pendant quelques balades, bronzé un peu devant la piscine et rempli nos assiettes de produits locaux. Et, quand le temps n’était pas vraiment au beau fixe, nous avons visité le musée Dali à Figueras. Un jour, nous nous sommes même rendus de l’autre côté de la frontière, à Perpignan, où nous avons visité la ville (un peu) et été tenus en haleine (beaucoup) par le superbe Festival international du Photojournalisme, qui s’y tient tous les ans.

Et puis, nous avons aussi marché sur les traces du passé, en redécouvrant ces villas dans lesquelles nous avions séjourné pour des vacances d’été quand je n’avais même pas 10 ans. L’âge suffisant pour n’avoir que des souvenirs très épars, que je me suis amusée à remettre en scène dans un décor qui était devenu très flou.

Le passé, c’est aussi là que je me suis rendue à notre retour en Belgique. Grand saut en avant par rapport à ces premiers souvenirs espagnols : je me suis retrouvée à mes 18 ans.

Parce que cette année, ça fait 10 ans que j’ai quitté les bancs de l’école secondaire. 10 ans que j’ai vu une amie nous dire qu’on se donnera rendez-vous dans 10 ans, avec la chanson en tête et moi qui pensais que 10 ans, vraiment, ça n’arriverait jamais. Ça fait 10 ans, donc, et quiconque connait notre fine équipe savait qu’on n’allait pas manquer l’occasion de fêter la date fatidique.

Parce que de mes 6 années de secondaire, entourée de cette grande bande de potes toujours un peu folle qui me donnait chaque jour envie d’aller à l’école, j’en garde un souvenir incroyable. Des moments indélébiles, des blagues que l’on est les seuls à comprendre, et toujours un énorme sourire quand je repense à la chance que j’ai eu d’évoluer avec autant de bonnes personnes autour de moi.

L’école secondaire, quand j’y étais, c’était un peu comme mon paradis sur terre. Les amis que je me suis fait à cette période de ma vie sont d’ailleurs restés l’un de mes groupes d’amis principaux, même si les années passées m’avaient fait m’éloigner de certains d’entre eux.

Il était donc inenvisageable pour moi de ne pas assister à ces retrouvailles, et il était de toute façon temps de revoir certains de ces visages dont les traits étaient devenus plus incertains à mes yeux à cause de la distance.

C’est donc remplie d’un mélange de curiosité et d’excitation que j’ai franchi la porte de cette école qui m’a tant apporté. Et je ne sais pas vous, mais moi j’adore l’odeur des écoles. Elle est souvent si particulière, et me rappelle toujours de très beaux souvenirs tout en m’envahissant d’une vague de nostalgie. Ce premier pas dans mon école secondaire m’a directement envahie de tous les sentiments et de tous les souvenirs que j’y ai vécus.

C’est fou ce que l’odeur peut faire, non ? Parfois, on ne se souvient même plus de la voix ou du regard d’une personne qui a pourtant tant compté pour nous, et il suffit d’une odeur au détour d’une rue pour se retrouver propulsé des années en arrière, juste à côté de cette personne dont le visage se dessine peu à peu et prend, le temps d’un instant, toute la clarté du passé.

L’odeur de mon école, c’était un peu comme ça. Quelques secondes après, je tournais la tête et voyait certains de mes amis de secondaire, que je n’avais plus vus depuis trop d’années que pour pouvoir les compter, et je me suis tout d’un coup rendue compte que j’étais extrêmement heureuse de les voir. Sans que je m’en rende compte, ils m’avaient manqué.

C’est tellement fou… Nous étions là, dans les locaux de cette école qui nous ont vu grandir, dans ceux qui nous ont vu partir des rêves plein la tête et, pour ma part aussi, un gros poids sur le cœur. Nous étions là, à parler de ce que nous étions devenus. Et j’étais là, à écouter des histoires de maisons et de bébé, à entendre des mots que je n’aurais jamais cru entendre, à me sentir adulte et petite à la fois, et puis, surtout, à raconter des histoires de vie que je n’aurais jamais cru raconter. Parce que ma vie a pris un tournant inattendu dans les 10 ans qui me séparent de mes rêves d’ado, et c’est incroyable les surprises qu’elle nous apporte parfois.

“Rien n’a changé, mais tout est différent”. Grand Corps Malade parlait d’amour quand il a lancé cette phrase au détour de l’une de ses chansons, et pourtant moi je l’associe plus à la sensation qu’on a quand on revient après être parti. Et ce soir-là, en écoutant parler mes amis, je ne pensais qu’à elle. Comme une douce mélodie qui tournait en boucle dans ma tête.

Nous étions là, à rire des mêmes blagues qu’il y a 10 ans, et pourtant nous avions tous évolués. Je considère souvent que j’ai eu deux vies, et cette période-là fait partie de la première. Cette vie qui me semble tellement lointaine, mais dans laquelle j’aime me retrouver, le temps d’un souvenir ou d’une soirée.

Après tous ces moments de bonheur, je suis rentrée à Prague, dans ma deuxième vie, et je m’apprêtais sans le savoir à prendre une décision qui allait bouleverser mon quotidien.

Parce que voilà, tout en silence maintenant, ça fait deux mois que je reprends le métro tous les matins pour aller m’asseoir près d’un grand nombre de personnes que j’appelle “collègues”. Après 9 mois de vie de freelance à la maison, je travaille maintenant à temps plein dans les bureaux d’une multinationale à Prague. Mais toujours avec un contrat freelance.

Mais pourquoi ? Je vous le dis tout de suite et en toute honnêteté : pour l’argent.

Retrouver un travail en entreprise était une intention qui se trouvait à des milliers de kilomètres de moi. Et puis, un jour, j’ai reçu un message sur LinkedIn (je dis ça je dis rien, mais c’est mon deuxième contrat en entreprise depuis le début de ma carrière, et c’est aussi le deuxième que je trouve via LinkedIn) me parlant d’une position assez mystérieuse que, très vite et sans que je m’y attende, j’allais finir par décrocher.

Au départ, ce job, je ne le voulais pas vraiment. J’étais trop accrochée à cette flexibilité de vie d’indépendante qui avait pris très peu de temps à me séduire. Mais j’avais toujours dit que si je le décrochais, je le prendrais. Alors attendre le verdict final, c’était, un peu, comme voir l’argent et la liberté se battre pour moi. Et puis voir l’argent gagner.

Je ne vais pas vous mentir : j’étais stressée de recommencer un job à temps plein. Mais celui-ci venait avec de nombreux avantages par rapport à mon dernier job. Non seulement je gagne significativement plus, mais je reste aussi freelance. Ce qui m’apporte beaucoup d’avantages, que d’autres pourraient considérer être des inconvénients mais desquels je ne veux pas me défaire. Et ce qui, aussi, me donne la possibilité de continuer à travailler pour d’autres clients en parallèle.

Et au final, je suis très contente de ma décision.

Ma situation actuelle est tellement différente de l’année passée, quand je démissionnais de mon job parce que je m’y sentais incroyablement oppressée. Ici, c’est ma mentalité aussi qui a changé : je vois l’entreprise comme un moyen de me faire de l’argent, mais pas comme une fin en soi. Ma fin, mon objectif, il se trouve en-dehors de ses quatre murs au blanc immaculé. Ce sont mes autres clients, mon statut de freelance qui est ma bataille à moi, mon blog, et mon compte en banque qui amasse petit à petit un argent qui me permettra de mettre des projets sur pieds.

Je ne sais pas combien de temps je vais rester, mais pour l’instant, je ne vois que le positif. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression d’avoir fait un pas de géant vers mes rêves.

Mais je m’avance un peu, parce que même si j’ai signé le contrat en septembre, je ne l’ai commencé qu’en octobre…

Car en octobre, les parents de mon copain étaient là et nous avions planifié de passer les dix premiers jours du mois en Italie. Hors de question pour moi, donc, de tracer un trait sur ce voyage juste pour un contrat de travail (on a chacun nos priorités) !

Nous avons passé ces dix jours entre Venise et Rome, que je connais déjà et que j’aime d’amour, et Florence, que j’ai enfin pu découvrir. Je vous parlerai d’ailleurs bientôt de Florence sur le blog, mais je vous dis déjà une chose : sa cathédrale est la plus belle que j’aie jamais vu. Voilà.

L’Italie est sans conteste l’un de mes pays préférés (avec l’Espagne, au cas où vous me lisez pour la première fois ou que vous n’auriez rien suivi à mon histoire), et je suis toujours extrêmement heureuse quand je m’y retrouve. La langue chantante, la nourriture italienne, les bâtiments qui respirent le soleil, le “Mamma Mia” que l’on peut parfois presque entendre dans l’air… L’Italie, c’est une mélodie d’été dans mes oreilles.

Après ce séjour sous le soleil italien, nous sommes revenus à Prague et, quelques jours plus tard, je commençais à travailler pour ce nouveau client dont je viens de vous parler.

En octobre, aussi, j’ai commencé un cours de calligraphie de 8 semaines. Je ne sais pas si mes amis sont ignorants ou si c’est vraiment si peu connu, mais je précise tout de suite : non, le but n’est pas d’apprendre à écrire mieux à la main, je suis satisfaite de mon écriture, merci. Le but, c’est d’écrire joliment dans un grand nombre de styles, comme ici, ici et ici – ou sur les images ci-dessous, qui reprennent quelques-uns de mes débuts dans le monde de la calligraphie (j’ai bien dit “débuts”, donc excusez le manque de perfection !). Je voulais l’apprendre depuis des années, et je suis heureuse d’avoir pris le temps de commencer. C’est simple : j’adore !

Quant au reste du mois, il s’est écoulé tranquillement, me donnant juste le temps de me faire à ce changement dans ma vie.

Novembre, ça a d’abord été le mois de mes premières paies (je le mets au pluriel parce que je suis payée à la semaine), qui ont eu du mal à pointer le bout de leur nez en octobre. Ça a donc, aussi, été le mois de mes remboursements de dette (oups) et de quelques séances shopping (pas oups, parce que bien méritées).

À la mi-novembre, je me suis aussi évadée avec mon copain du côté de Karlovy Vary, une ville tchèque où nous avons passé une nuit. La ville a été un énorme coup de cœur pour moi. Mais je ne vous en dis pas plus parce que sur elle aussi, je vous ferai bientôt un article.

Et puis, vers la fin du mois et un peu avant tout le monde, mon copain me faisait la surprise de m’acheter un petit sapin de Noël (mon premier faux sapin !). Nous ne passons pas Noël dans notre appartement car nous retournons toujours dans nos familles respectives, mais ce n’est pas pour autant qu’on ne peut pas y mettre une petite touche de Noël, non ? Je me suis donc retrouvée à décorer ce mini sapin, et à garnir mes étagères de nombreuses petites lumières.

Et puis à sourire chaque fois que j’allumais les lumières.

C’est sur cette touche lumineuse que mon mois de novembre s’est terminé. Mais pour finir l’article, je vous laisse avec les glaces que j’ai mangées lors de mon séjour italien. Parce que qui peut aller en Italie sans manger de glaces ?

Et vous, vous avez fait quoi ces derniers mois ?

Pour lire mes What’s Up précédents :
What’s up #5 : Juin, juillet et août
What’s up #4 : Mars, avril et mai
What’s up #3 : Décembre, janvier et février

6 commentaires sur What’s up #6 : Septembre, octobre et novembre

  1. Ces derniers mois?…..en septembre 15 jours chez nos voisins du Sud,revoir Essaouira,Marrakech,la vallée du Draa …puis le désert avec Zagora et Merzouga!
    En décembre,quelques jours pour revisiter Santander et surtout Bilbao!
    Du 23 octobre au 15 décembre,revoir Lima puis roadtrip pour découvrir le Nord Pérou et la Cordillère Blanche avec ses sommets andins culminant à 4500m ainsi que quelques très suggestif sites archéologiques precolombiens injustement méconnus de ce côté ci de l’Atlantique!
    Ensuite autre roadtrip à la découverte de la Patagonie chilienne et argentine ,des sommets andins à couper le souffle et la carretera austral…..
    À venir :en janvier,City trip à Hamburg,en février:Minorque,seul territoire de la péninsule ibérique qui nous reste à découvrir!
    Abrazos desde Málaga y feliz año nuevo!

    • Wow, que de beaux voyages !! Vous me faites rêver :). J’ai très envie de faire Marrakech (et peut-être quelques autres villes marocaines par la même occasion) l’année prochaine, mais je ne suis pas sûre que ça sera possible, il faudra peut-être que j’attende une année de plus.
      Bonne année 2018 à vous aussi, je vous souhaite plein de beaux voyages comme cette année (ça commence d’ailleurs pas mal en janvier et février, je vois :)) ! Bisous !

  2. J’adore tes récaps mais tu le sais !
    Je me demandais comment tu t’en sortais niveau freelance, c’est cool que tu aies trouvé un équilibre, une nouvelle façon d’approcher les choses. Donc 2018 à Prague encore?
    Des bises !

    • Hihi merci encore 🙂 ! J’aime aussi beaucoup lire les tiens, et je les lis d’ailleurs toujours même si je ne laisse pas toujours de commentaires !
      Oui, je ne m’y attendais pas mais pour l’instant c’est un bel équilibre parce que je n’ai pas l’impression d’être enfermée dans un job qui ne me plait pas, et puis ça me permet de mettre de l’argent de côté pour pouvoir, un jour peut-être, mettre sur pied d’autres projets. Avant de décrocher ce travail, ça allait de mieux en mieux mais je gagnais généralement moins que ce que je gagnais avec mon job d’avant, du coup c’était dur niveau finances ! Et maintenant, j’ai encore du temps pour travailler avec quelques autres clients en plus de mon job dans l’entreprise, ce qui me fait très plaisir :).
      Quant à 2018, on ne sait pas trop (on change d’avis à peu près tous les 6 mois ahah !) mais il y a bien moyen qu’on reste pour encore un an au moins. On aime mieux la ville qu’avant et on y a trouvé nos repères, donc un an de plus n’est pas une trop grosse épreuve :). Bisous à toi !

  3. Une belle année pour toi, racontée avec beaucoup de sensibilité, et de jolis projets ! Je te souhaite une magnifique année 2018, à Prague et ailleurs 🙂

    • Tes commentaires me donnent toujours le sourire, ils sont tous remplis de gentilles choses :). Merci beaucoup ! Je te souhaite aussi une très belle année 2018, pleine de voyages et de (re)découvertes. Hâte de lire la suite de tes aventures ! Bisous