12h20. Notre avion atterri. Le temps de récupérer notre valise dans le minuscule aéroport de Treviso, d’acheter un ticket de bus pour l’île de Venise et de marcher rapidement vers le bus pour qu’il ne parte pas sans nous, nous voilà partis pour une heure de route.

Assise derrière la fenêtre, je regarde passer les immeubles et les voitures. Peu de choses sont vraiment jolies ici mais l’excitation monte de plus en plus, au rythme des minutes. Je sais pertinemment que bientôt, ces paysages feront place à quelque chose de bien plus beau et je n’en peux plus d’attendre.

Premier arrêt, Mestre. Mon copain commence à se lever, je lui dis de rester assis. On n’est pas encore arrivés, nous c’est le prochain arrêt. Ici, Mestre, c’est là où beaucoup de gens logent quand ils viennent à Venise. C’est le dernier quartier de la ville avant de prendre la route pour l’île, cette île qu’on appelle Venise sans penser que ce n’est qu’une petite partie d’une ville plus grande. Et à Mestre, les logements sont moins chers que sur l’île. Ou au mieux ils sont supposés l’être.

J’avais pensé louer un logement ici, au départ. Tout le monde m’avait parlé des prix incroyablement élevés du centre de Venise et avant même de les regarder, j’avais épluché les logements à Mestre. Et puis je m’étais dit qu’il fallait quand même que je jette un œil aux options sur l’île, parce qu’y séjourner serait quand même mieux que devoir se payer (dans les deux sens du terme) un trajet en bus à chaque fois qu’on voudrait se rendre à Venise et en revenir. Etre dans le centre directement, c’était un gain de temps et un gain de confort, sans compter le prix du bus qu’on ne devrait pas payer.

J’avais été étonnée. Bien sûr, on y trouve des hôtels presque impayables, mais à côté de ça il y a des prix tout à fait raisonnables pour Venise. Pour Venise.

Au fil de mes recherches, j’avais fini par trouver, sur Booking, une chambre privée dans une auberge de jeunesse (que vous pouvez retrouver ici), avec salle de bain partagée et à une quinzaine de minutes à pied de la place Saint-Marc. Pour un prix raisonnable bien que je m’y prenne très tard, et rien du côté de Mestre n’était un meilleur deal. Au mieux, ils proposaient 5 ou 10€ de moins par nuit. Pas suffisant pour me laisser faire une croix sur le confort d’être directement sur l’île.

Le bon plan.

Le bus redémarre. Encore quelques rues, je ne sais pas très bien combien, et nous voilà enfin sur le pont. L’excitation arrive jusqu’à mon sourire et l’empêche de se rabaisser. Venise, la vraie, celle dont on parle partout et celle que je rêve de parcourir depuis des années, se trouve à l’horizon. On n’en voit qu’une petite partie mais je suis déjà comme une enfant.

Le conducteur arrête enfin son moteur, les portes s’ouvrent et cette fois-ci tout le monde se lève. Notre logement se trouve à environ 15 minutes de marche. J’emboîte le pas de mon copain, qui traîne d’une main notre valise en tenant dans l’autre son smartphone sur lequel son GPS s’apprête à nous guider. On s’enfoncera petit à petit dans Venise, à coups de regards fréquents vers l’écran pour chaque fois trouver le bon chemin. Et moi je le suivrai, de plus en plus ébahie par tout ce que j’allais voir.

La place sur laquelle notre bus s’est arrêté n’était pas très jolie, on ne peut pas lui en vouloir. C’est un parking de bus, et on ne voit pas souvent des jolis parkings de bus.

Le premier pont qu’on prend est un pont moderne qui m’impressionne par sa grandeur. Mon copain doit porter notre valise pour monter les marches du pont et les redescendre de l’autre côté, et pendant qu’il effectue sa tâche sans accepter mon aide, moi je regarde autour de moi. Et au fond, j’exalte. Je ne veux rien manquer de ces premiers moments.

Je l’avoue, mon premier étonnement sur Venise a été le nombre incroyable de ponts. Je ne m’attendais pas à autant de canaux. Sur le trajet, on ne fait pas 15 mètres sans devoir en traverser un. Et de pont en pont, après avoir dû faire demi-tour une ou deux fois malgré le GPS, on arrive devant l’auberge sans que je m’y attende.

On s’enregistre et on monte les escaliers en bois qui mènent au premier étage où se trouve notre chambre. Une chambre à la décoration un peu vieillotte mais propre et plutôt spacieuse, avec une salle de bain blanche et immaculée au bout du couloir. Là, je me pose un peu pour me remettre de mes émotions et me préparer à repartir découvrir les rues très vite.

Cette après-midi-là, mon copain doit travailler quelques heures. Des réunions importantes, comme il en a beaucoup (il va peut-être falloir, un jour, que je lui apprenne la notion des vacances). C’était prévu à l’avance et j’avais déjà décidé de partir quelques heures toute seule le temps que sa réunion se finisse.

Hors de question pour moi de rester à l’intérieur quand un monde merveilleux se trouve derrière ma fenêtre.

Quelques dizaines de minutes plus tard, je me retrouve devant la porte de notre auberge, un sourire jusqu’aux oreilles et les cinq sens en éveil. Mon plan, c’est de me perdre dans notre quartier. Mon copain a pris soin d’installer Nokia Maps en version offline sur mon téléphone, parce qu’il est bien plus prévoyant que moi, et une heure plus tard, à l’heure de retourner sur mes pas pour aller le rejoindre à l’auberge, je lui en serai incroyablement reconnaissante.

Parce qu’il y a une chose que vous devez savoir sur Venise : c’est un labyrinthe. À vrai dire, les cartes papier que vous trouverez sur la ville ne comporteront même pas toutes les rues. Sérieusement.

On loge dans le quartier appelé Dorsoduro et je ne peux que le conseiller. C’est un quartier très calme (entendez par là : sans la masse de touristes qui m’a complètement oppressée parfois dans les endroits touristiques) et absolument magnifique.

En fait, tous les quartiers de Venise sont magnifiques. L’île de Venise ne comporte aucun quartier qui aurait été oublié par le charme et la beauté, avec des bâtiments vides de sens, gris ou rouillés et remplis de graffitis.

Mais l’avantage de Dorsoduro, c’est qu’il est très proche de la station de bus et aussi proche des points touristiques, sans devoir en supporter la foule.

Pendant ma première heure et demie dans Venise, je ne voulais pas aller voir les endroits touristiques. Ceux-là, je voulais les découvrir pour la première fois avec mon copain. Alors je me suis contentée de marcher dans mon quartier et de découvrir. De sentir la ville pour la première fois. D’y poser un premier regard, un de ces regards qui ne s’attendent à rien d’autre qu’à voir, écouter, vivre la ville. À percevoir ne serait-ce qu’une infime partie de la vie ici.

J’étais comme dans un rêve. Je rêvais de Venise depuis longtemps et ça y était, j’y étais enfin. Et c’était même mieux que dans mes rêves. Je marchais calmement dans les rues, appareil photo à la main, mais à l’intérieur de moi c’était la folie. Je sautais de joie, je souriais à m’en déboiter le sourire. C’était un de ces moments de pur bonheur comme je les aime.

Et aujourd’hui, je vous emmène enfin avec moi en photos.

   

Et je vous laisse en espérant que vous avez aimé autant que moi mon quartier de quelques jours !

 

10 commentaires sur Mes premiers instants à Venise

    • Hihi on en parlait justement avec un ami italien avant que j’y aille parce que certains disent que c’est Venise, d’autres affirment que c’est Rome et d’autres encore disent que c’est Paris. Pour lui c’est Venise aussi mais il en débattait avec tous ceux qui disaient le contraire ahah !
      Je vois que tu y as été aussi et que tu as autant apprécié ton séjour que moi :).

  1. Je viens mettre mon grain de sel négatif dans cette ville soit-disant romantique, il n’en a rien été pour moi. Pourtant j’y étais avec mon amoureux. J’ai aimé me balader dans les rues, même si l’absence d’ombre et de verdure était parfois insupportable. L’architecture est incroyable, mais finalement, il faut savoir se perdre pour profiter pleinement de Venise (en toute tranquilité). Nous avons opté pour sillonner l’île quartier par quartier et contrairement à ce que je lis dans ton article (et que j’avais lu partout), nous avons très bien réussi à nous repéré dans la ville … Avec une carte papier ! Alors oui, les rues ne sont pas toutes indiquées, mais les principales le sont. Résultat, on s’est perdus uniquement quand on le souhaitais. 🙂 Pour les logements, nous avons logé sur le Lido, Mestre nous paraissait trop compliqué, je suis un peu exigeantes sur certaines choses (comme la salle de bain/WC privée) et au moment où on a réservé, c’était moins cher – mais nous avons regardé une semaine plus tard et finalement, y’avait les même prix dans le centre de Venise, tant pis. 😉

    • C’est drôle, il y a quelques mois j’expliquais à un ami que j’ai du mal à trouver un lieu ou une situation romantique (ce à quoi il a répondu que j’avais un coeur de pierre ahah, ce qui est loin d’être le cas !). Je pense que “romantique” est un concept qui me dépasse un peu donc je ne saurais pas dire pourquoi certaines personnes ont un jour décidé de qualifier Venise de ville romantique. Mais quoiqu’il en soit, romantique ou pas, Venise a été un énorme coup de cœur pour moi. Je pense pouvoir dire sans me tromper que c’est l’une de mes villes favorites :). Et je suis d’accord avec toi, pour moi tout le charme de Venise réside dans ses petites rues dans lesquelles on se perd. J’ai été très peu impressionnée par les lieux bourrés de touristes mais je suis tombée amoureuse des petites rues.
      Et je vois que tu es meilleure que moi niveau orientation ahah 🙂 ! J’essayerai de m’améliorer lors de ma prochaine visite 🙂 !

      • Venise ou même Paris d’ailleurs. Pour moi c’est la même idée. C’est vrai que la vision du romantisme doit dépendre du point de vue de chaque personne. Par exemple, moi je trouve ça romantique une randonnée en montagne ou dans la neige. Ou une soirée pizza devant un film. x)
        Pour ma part, je ne pense pas que j’y retournerai, même pour montrer à mes enfants – je préfère la nature et les grands espaces finalement.

        • Oui, le romantisme est sûrement très subjectif :). J’avoue être beaucoup plus ville que campagne, et j’ai beaucoup de mal à résister aux jolies villes. J’aime la campagne pour y passer quelques jours par an mais pas vraiment plus, les grands espaces verts ont parfois tendance à m’oppresser ahah !

          • Je suis tout l’inverse de toi ! Je suis attirée par les grandes villes car elles regorgent elles aussi de merveilles mais grand maximum une semaine. Par contre, les montagnes, la campagne, les grands espaces, je pourrai y passer des mois. x)

          • Héhé :), et pour moi passer des mois à la campagne c’est l’horreur 😀 (sauf s’il y a la mer, mais il n’y a pas vraiment la mer à la montagne ahah) !