J’y avais été une ou deux journées il y a 10 ans mais mes souvenirs n’avaient pas vraiment résisté au temps qui passe. J’ai eu donc beaucoup de chance d’y retourner cette année pendant les 6 derniers jours d’août pour me rafraîchir la mémoire.

Parce qu’avec mes amis d’Erasmus, Londres est la ville qu’on avait choisie cet été pour une énième réunion depuis qu’on s’était dit au revoir en pleurant au début de l’été 2012.

Venus d’Italie, d’Autriche, de Belgique, d’Espagne et de Hongrie (pour ma part), on s’est tous retrouvés, après un voyage plus ou moins mouvementé, dans l’appartement cosy qu’on avait loué pour l’occasion dans le quartier de Maida Vale, au nord de Notting Hill.

On avait décidé de se rendre à Londres après avoir checké à peu près 50 autres villes européennes. Notre choix s’était finalement porté sur la capitale anglaise d’une part pour le prix des billets d’avion, d’autre part pour l’envie que certains d’entre nous avaient d’y aller. Et on a bien fait, parce que j’ai directement adoré la ville !

Enfin, PRESQUE directement…

Entre mon arrivée à l’aéroport et celle à l’appart, je me suis retrouvée avec ce qui est pour moi le pire de Londres : la pluie, la vie chère et les transports en commun incompréhensibles.

À ma sortie de l’avion, la pluie m’a accueillie pour son plus grand plaisir. J’ai donc commencé mon voyage de l’aéroport vers l’appartement sous un ciel gris pleurnichant qui a essayé sans succès de ranger ma bonne humeur sous un parapluie que je n’avais pas. Atterrissant à l’aéroport de Luton, j’ai pris le bus Terravision vers Victoria Station. Une heure de route à peu près pour 10£, il parait que c’est le moins cher. Là, j’ai pu attraper le wifi pendant 3 minutes, juste assez pour faire ce que j’aurais dû faire avant de partir : regarder sur Google Maps où se trouvait notre appart.

Une fois arrivée dans l’énorme Victoria Station, j’ai suivi la foule pour ensuite trouver mon chemin vers le guichet du métro, où j’ai demandé quel était le meilleur tarif pour mon séjour. Restant presque une semaine, l’homme m’a vendu une Oyster Card d’une semaine pour des trajets illimités (“si vous faites plus que deux trajets par jour, c’est mieux pour vous”) à… 35£. Presque 50€ pour une semaine. Youplaboom. De ces 35£, je dois quand même dire que 5£ sont remboursables si on rend notre Oyster Card à la fin du séjour, mais autant vous dire qu’avec mon organisation légendaire je n’ai pas vraiment eu le temps d’aller récupérer cette petite caution bien sympathique.

Je me suis ensuite dirigée toute confiante vers le métro, où j’ai descendu les marches sans savoir ce que j’allais y voir : un bordel incompréhensible. Bon ok, venue de ma toute petite ville piétonnière, on ne peut pas dire que j’aie été élevée dans un métro. Mais après avoir compris sans problème ceux de Barcelone, Madrid, Budapest, New York et j’en passe, je pensais que Londres allait être tout aussi compréhensible. … Oui ben non. J’avais déjà pas compris qu’à Londres ils nomment les lignes selon de vrais noms, et pas selon un numéro ou leurs couleurs. Et puis j’ai découvert qu’ils ne mettent pas toujours la destination finale sur les tableaux d’affichage sur les quais, mais plutôt des “passant par X station”. Oui merci mais je m’en fous de cette station-là moi monsieur.

C’est donc seulement après avoir demandé de l’aide à plusieurs personnes tous les 15 mètres que j’ai pu enfin m’y retrouver.

 

Mais heureusement, dans tout mon parcours du combattant pendant lequel je trainais ma grosse valise sous le métro sans ascenseur (oui comme ça vous avez toute la scène), j’ai aussi découvert deux avantages de Londres.

Premièrement, vivant en Hongrie depuis une demi année, je me suis rendue compte que j’avais oublié à quel point il est génial de se perdre dans un pays où tout le monde parle anglais ! À Londres, pas la peine de demander “do you speak English?” et de se voir répondre “a little bit” (ce qui veut soit dire “j’ai un anglais basique mais je peux vous comprendre” ou bien “rien du tout mais je vais vous laisser poser votre question avant de vous regarder avec un air d’ahuri et vous dire que j’ai pas compris”). À Londres, qu’ils aient 7 ou 85 ans, ils parlent tous anglais. C’est con mais ça fait un bien fou !

Deuxièmement,  en plus de toutes les personnes qui m’ont aidée avec un grand sourire, j’ai rencontré par deux fois sur mon chemin des Anglais très sympathiques qui m’ont offert leur aide sans que je le leur demande. L’un s’est retourné vers moi et a descendu les 10 premières marches d’un long escalier qu’il venait de monter pour me prendre ma valise des mains sans même vraiment me dire un mot et la porter pour moi jusqu’en haut. L’autre m’a gentiment donné son énorme parapluie (un peu cassé mais complètement fonctionnel) alors que je sortais de la station de métro et que je m’apprêtais à marcher 10 minutes sous une pluie incessante, sans être complètement certaine d’avoir choisi la bonne direction.

Alors voilà, je suis finalement arrivée à l’appartement avec 2 heures de retard sur ce que j’avais prévu mais aussi et surtout avec beaucoup de soulagement. D’une part parce que j’étais enfin arrivée et j’avais réussi à venir sans internet et sans téléphone qui fonctionne (parce que Vodafone en dehors de la Hongrie ça ne nous permet pas de téléphoner, envoyer des sms et utiliser le 3G – oui voilà), et d’autre part parce que j’ai alors appris que mes autres potes avaient eu aussi eu beaucoup de mal à atteindre l’appart.

Et Londres, comme je vous l’ai dit, j’ai adoré.

  

Mes amis avaient tous acheté le London Pass pour 3 jours. Autant vous dire que vu le prix et mon salaire d’Europe de l’est, j’ai décidé de ne pas les suivre dans cette petite folie financière. Et puis moi ce que j’aime le plus dans une ville, c’est marcher dans ses rues et la découvrir comme si j’y habitais. Du coup, quand ils visitaient, j’allais me balader aux alentours et je les retrouvais à la fin de la visite.

J’ai adoré le fait que les quartiers de Londres soient si différents. Entre (pour n’en citer que quelques-uns) le quartier du parlement rempli de bâtiments ultra touristiques, le quartier de Southwark qui mélange l’ancien et le moderne, celui de Camden Town qui regorge d’art urbain et le nôtre qui est rempli de petites maisons magnifiques, je suis certaine qu’à Londres il y en a pour tous les goûts. Et ce mélange de styles, ça m’a agréablement rappelé New York.

J’ai aimé monter dans ces bus rouges à deux étages, où l’on s’est un jour retrouvés assis sur la première rangée du deuxième étage sans savoir où nous allions ni où nous devions nous arrêter, mais en prenant juste le temps d’admirer la vue comme si on était dans un bus touristique.

J’ai aussi beaucoup aimé les pubs dont les façades sont remplies de fleurs et où la plupart des clients discutent en dehors un verre à la main. Fait étonnant, d’ailleurs : devant beaucoup d’entre eux on n’y voit presque que des hommes, souvent en costard. Je vous laisse tirer vos conclusions…

J’ai aussi trouvé amusant le fait qu’à Londres, on se croie parfois comme un intrus retourné dans le passé. Entre les vieux bus et les taxis qui gardent visiblement leur look à l’ancienne, entre les personnes en uniforme et les vieux pubs dont le design semble intouché et intouchable depuis plusieurs générations, entre les policiers à cheval et les relèves de la garde au Buckingham Palace qui sont encore prises avec énormément de sérieux, et avec comme cerise sur le gâteau des femmes habillées comme dans les années ’50 que j’ai croisées au détour d’une rue et qui se rendaient visiblement à une soirée prisée, Londres et les Anglais donnent parfois l’impression étrange de vouloir arrêter le temps. Ou au moins de ne pas vouloir lui laisser une chance de passer tranquillement.

En seulement quelques jours, je suis loin d’avoir eu le temps de tout voir, mais j’ai déjà pu découvrir des endroits que j’aime plus que d’autres à Londres. Je vous en parlerai dans un prochain article.

En attendant, ici vous pouvez voir une grande sélection de mes photos de Londres. De ses bâtiments typiques, de son architecture, de ses rues…

   

J’imagine que vous l’aurez compris : si vous êtes comme moi, je ne peux que vous conseiller de visiter Londres de l’extérieur. Mais j’ai quand même rejoint mes amis pour la visite de deux attractions touristiques.

D’abord, j’ai visité les Ecuries Royales (le Royal Mews) où l’on peut voir les carrosses du Palais. Une visite courte que j’ai beaucoup appréciée ! La tradition des carrosses est encore prise avec autant de sérieux que quand les voitures n’existaient pas. Et c’est encore un fait qui vient confirmer mon impression de l’amour des Anglais pour le passé…

J’ai aussi pris le bateau pour un petit tour sur la Tamise, de Westminster jusque Tower Bridge, mais si vous n’avez pas le London Pass, je ne le conseillerais pas. J’avais pris le tour court pour limiter le budget et je dois dire que ça coûte cher pour un trop petit tour : vous avez juste le temps d’apprécier le bercement des vagues avant que la balade ne s’arrête bien trop vite et vous laisse sur notre faim. Si ça vous intéresse quand même, j’ai été avec la compagnie City Cruises et ai payé 9.90£.

 

Depuis des années j’ai en tête une image de Londres au ciel gris et pluvieux. Ce n’est apparemment pas une image faussée. Mais pendant des années j’ai utilisé cette raison pour repousser Londres vers le bas de ma liste de voyages. Et j’avais tort.

Parce que Londres, c’est bien plus que l’image de foule sous son parapluie que j’en avais. J’ai adoré cette ville, sa vie, ses quartiers différents, son architecture et son street art.

 

Et ceci marque la fin de cet énooorme article sur Londres. En espérant que ça vous ait donné envie d’aller y faire un tour !

0 commentaire sur Londres, ou comment tomber amoureuse d’une ville pluvieuse

  1. Quelles belles perspectives de Londres ! Beau coup d’œil photo. Et l’écriture est tellement vraie qu’on se voit sur place; à ta place ! C’est du beau texte, du vécu !