Vienne, c’était il y a trois mois. Après avoir passé le premier long week-end de mai dans mon appartement à Budapest à maudire le mauvais temps derrière ma fenêtre, j’ai décidé de profiter de mon autre long week-end de mai en allant à Vienne.

Vienne, enfin. Une de mes amies d’Erasmus y vit et ça faisait quelques années que l’idée d’y aller trottait dans ma tête. Sauf que… Je n’ai jamais vu une destination aussi chère et difficile d’accès que Vienne.

À l’époque, avant de savoir que j’allais partir vivre à Budapest, j’avais regardé les vols depuis Bruxelles. Et après avoir farfouillé sur tous les sites de compagnies aériennes et tous les comparateurs de vols possibles, je devais me rendre à l’évidence : Vienne est inaccessible. Les vols les moins chers entre Bruxelles et Vienne ne sont pas directs et coûtent plusieurs fois plus cher que toute autre destination en Europe. Je ne sais pas qui est responsable de cette absurdité mais une chose est sûre : quand j’ai vu les prix, pour la première fois de ma vie je me suis rendue compte à quel point j’étais chanceuse d’avoir vécu en Belgique pendant tant d’années. Non seulement parce que ma maison en Belgique est à 40 minutes maximum en voiture de non pas un mais de DEUX aéroports, mais aussi parce que les prix sont extrêmement bon marché et le nombre de destinations possible plus élevé que dans beaucoup de villes européennes. Et je m’en rends compte encore ici à Budapest, où les prix sont souvent au moins deux fois plus élevés que depuis Bruxelles, alors que les gens gagnent au moins deux fois moins qu’à Bruxelles. Cherchez l’erreur. Conclusion : si j’ai voyagé autant durant mes années d’université, c’est parce que j’ai eu la chance de naître en Belgique. Longue vie à mon petit pays !

Et puis quand j’ai déménagé à Budapest, l’opportunité d’aller à Vienne est soudain devenue beaucoup plus claire et précise. Budapest, c’est à 250 kilomètres de Vienne. Autant dire qu’on n’a pas besoin de passer par les airs pour y aller. Et que, donc, ne pas y aller ne faisait pas partie de mes options.

Au final, c’est sur le bus que j’ai jeté mon dévolu. Pour 44€ aller-retour et après 3 heures de route, j’ai enfin pu poser les pieds sur le sol autrichien pour la première fois de ma vie, portée par la double excitation de visiter une nouvelle ville et de revoir mon amie.

Malheureusement, les derniers jours de mai n’ont pas été très sympathiques avec la météo. Je suis arrivée un samedi en début d’après-midi sous un ciel gris qui s’est vite transformé en une pluie battante contre laquelle les parapluies étaient de trop petite aide, le vent faisant aller la pluie plus à l’horizontale qu’à la verticale.

Le ciel gris est l’une des choses que j’aime le moins, tout me parait fade et triste quand le ciel est gris et dans ces conditions ma main ne tombe jamais sur mon appareil photo, que je préfère garder à l’abri au lieu d’essayer de prendre en photo quelque chose qui me parait vide de vie. Mais ce week-end-là, à Vienne, je n’avais pas le choix. C’était des photos avec un ciel gris ou pas de photos du tout, et il était hors de question de revenir de Vienne sans l’avoir mitraillée de tous les côtés. Et même si Vienne est sans aucun doute plus jolie et rayonnante sous le soleil, il faut dire que même sous la pluie, il y avait tant de jolis bâtiments à photographier que je n’ai pas dû longtemps résister à la tentation.

Avant d’y mettre les pieds, quand je pensais à Vienne j’étais transportée sans le vouloir dans tout un monde d’enchantement. Vienne, pour moi, c’était la magie des siècles passés. Je ne sais pas exactement pourquoi j’avais cette image-là en tête, mais la raison se trouve sûrement quelque part entre les histoires qu’on raconte sur la princesse Sissi et les photos qu’on peut voir sur Google quand on tape “Vienne” dans la barre de recherche.

Et Vienne, effectivement, porte en elle un peu de cet enchantement, surtout dans toutes ces statues d’anges et autres créatures féériques qu’on retrouve un peu partout dans la ville. Mais Vienne, aussi, a quelque chose de royal. Comme une ville qui se tient toute droite et toute apprêtée, prête à affronter n’importe quelle situation avec le plus de droiture et de somptuosité possible. Bien que peut-être un peu trop pince-sans-rire pour certains, moi j’ai aimé tous ces bâtiments. La ville m’a aussi fait un peu penser à Budapest, mais rien de très surprenant là-dedans vu que Budapest s’est en partie inspirée de Vienne, à l’heure de construire ses propres bâtiments.

 

Après avoir retrouvé mon amie autrichienne à la sortie du bus, nous nous sommes rendues à son appartement pour manger un bout en espérant que la pluie s’arrête plus ou moins. Comme ça n’a pas été le cas, on a décidé de prendre notre parapluie et notre courage à deux mains pour aller visiter le centre de Vienne. Mes premières images de Vienne sont donc tâchées de gouttes de pluie en-dessous d’un parapluie. Et si vous voulez avoir la scène en entier, vous pouvez m’imaginer frotter l’objectif de mon appareil photo toutes les 5 secondes pour enlever les gouttes d’eau. Voilà.

On a ensuite été rejoindre le copain de mon amie au Café Einstein, où j’ai mangé mon premier Schnitzel viennois accompagné d’une boisson que je vous recommande si vous passez par là : un vin blanc parfumé à la rose, avec quelques pétales de rose pour rendre le tout encore plus joli. Je n’aime pas le vin mais ça, ça n’avait rien à voir. Il faut dire que Vienne, apparemment, aime faire de la nourriture à base de fleurs. Ma pote a pris un vin à la violette et un peu avant dans la journée j’avais acheté des bonbons qui n’étaient autre que des pétales de violette enrobés de sucre. Je les ai mangés directement et sans autre artifice, mais on peut aussi les utiliser pour parfumer une boisson, il parait que c’est bon.

Le soir, nous sommes allés sur la place de l’hôtel de ville où était retransmise l’Eurovision, qui se passait à Vienne ce week-end-là. Heureusement, la pluie avait décidé de se calmer pour nous laisser regarder le grand écran sans devoir faire passer notre regard au-dessus des parapluies trempés. Je ne venais pas pour l’Eurovision à la base, et je ne savais pas que la compétition aurait lieu ce week-end-là, mais une fois sur place il était difficile de l’ignorer. La ville avait pris soin de parsemer dans ses rues et ses parcs quelques clins d’œil à l’événement. Le meilleur étant sans aucun doute la décision de remplacer les lumières rondes de certains feux de signalisation par des couples gay et hétéros se tenant la main, comme vous le verrez dans mes photos.

  

Le lendemain, le ciel gris était toujours là mais au moins la pluie nous avait quittés, et on a profité d’une autre balade dans le centre-ville avant d’aller voir le palais du Belvédère, dont je vous parlerai dans un prochain article. Ce jour-là, on a aussi été visiter le Musée Sissi et toutes mes croyances sur Sissi se sont écroulées. Je n’ai jamais vraiment lu son histoire mais je croyais vraiment que sa vie était un conte de fées. Et bien non.

Le soir, après avoir mangé un plat sucré cuisiné par mon amie (oui parce qu’à Vienne les plats principaux peuvent être sucrés – ooooh paradis !), on a fait un tour au Prater de Vienne, un parc d’attractions. Je ne suis pas une grande fan des sensations fortes mais j’adore les parcs d’attractions pour l’ambiance qui y règne. L’entrée au parc est gratuite car vous payez par attraction. On peut donc aller s’y balader tranquillement, sauf que tranquillement n’était pas l’adjectif de la soirée. Au final, on a fait 3 attractions qui m’ont fait revenir en enfance, avec l’adrénaline que le vertige me donne à chaque fois. On n’y est pas restés longtemps, et la prochaine fois que j’irai à Vienne j’y retournerai certainement.

Le jour d’après, pour mon dernier jour, mon amie m’a emmenée voir le Château de Schönbrunn, un grand palace entouré d’un énorme parc dans lequel on s’est assises un moment pour profiter du soleil qui venait enfin se montrer avant que je reparte à Budapest. De celui-là aussi, je vous reparlerai dans un autre article.

  

Au final, après avoir sillonné les rues du centre et les alentours des châteaux de Vienne, j’en suis revenue avec plusieurs centaines de photos. Un bon petit nombre pour un week-end sous la grisaille. (Mais désolée pour toutes les photos avec un ciel blanc – je déteste ça !).

Bien sûr, je n’ai pas tout vu et j’espère y retourner très bientôt. Si possible en hiver, pour voir Vienne illuminée sous les lumières de Noël et remplie de ses marchés de Noël dans tous les coins de la ville.

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