Ce n’est pas un secret et ça se ressent sûrement dans beaucoup de mes articles : la famille est l’une des valeurs les plus importantes à mes yeux.

Je dois dire qu’elle a pris encore une autre dimension quand je suis arrivée ici et que j’ai été hébergée et super bien accueillie par le cousin de ma mère et sa famille pendant une semaine le temps que je trouve un logement, alors que je ne les avais jamais vus auparavant (tout au plus je savais que parmi sa centaine de cousins (true story), ma mère en avait un qui vivait en Hongrie).

Mais au fond, la famille a toujours été importante pour moi. Mes parents et mes frères sont sans aucun doute les personnes sur lesquelles je me suis le plus énervée dans ma vie et pourtant ce sont celles que j’aime le plus au monde. Je pourrais tout faire pour eux, l’idée qu’ils pourraient disparaître me glace parfois sur place et l’idée qu’on puisse leur faire du mal me rend tellement folle de rage que je suis sérieusement persuadée que je pourrais mettre la personne en cause au sol si un jour ça devait arriver.

Déménager ici ne m’a demandé que le courage de m’éloigner d’eux et c’est chaque fois seulement au moment de leur dire au revoir que je me demande si tout cela en vaut la peine… Avant de reprendre mes esprits et d’énumérer dans ma tête toutes les raisons pour lesquelles j’ai fait le bon choix.

Mais j’ai de la chance de les avoir eux parce qu’ils trouvent toujours le temps de venir me voir où que j’aille. Comme ils me l’ont fait remarqué, ça fait trois ans déjà que je leur dicte plus ou moins les endroits où ils doivent aller en vacances, parce qu’après être venus me voir à Salamanca et à Barcelone, c’est à Budapest qu’ils ont décidé de venir passer une semaine de vacances en février.

Quand je leur ai dit en décembre que j’avais postulé pour un emploi à Budapest, ils ne savaient pas trop à quoi s’attendre. En tant qu’européens de l’ouest, Budapest faisait partie pour eux comme pour moi d’un espèce d’ensemble flou qu’on appelle “pays d’Europe de l’Est”. Un ensemble dont, avouons-le, peu d’entre nous connaissent la géographie et dont on garde de drôles d’images de pays pas aussi développés que le nôtre, où la vie n’est pas chère et surtout très différente de chez nous.

Avant de postuler, j’avais cherché Budapest sur Google Images et ce que j’avais vu m’avait plu – c’est aussi pour ça d’ailleurs que j’avais décidé d’envoyer ma candidature. On s’était ensuite tous un peu informés sur la ville et la vie là-bas.

Quand mes parents et mon petit frère sont arrivés à Budapest, un peu moins d’un mois après le premier pas que j’y avais posé moi-même, je leur ai montré le peu que je connaissais de la ville et on a découvert ensemble d’autres endroits.

Au final, pour eux comme pour moi, Budapest n’a rien à voir avec le stéréotype qu’on en avait. Bien sûr, il y a certaines différences par rapport à la Belgique, mais les gens ici et leurs habitudes ne sont pas un dépaysement total. À vrai dire c’est surtout la langue, qui se transforme parfois insupportablement en barrière, qui nous rappelle qu’on est loin des pays connus de l’Europe de l’Ouest.

Ma mère a surtout été étonnée par à quel point Budapest est une ville “monumentale”. Ayant fait l’exercice plusieurs fois déjà, je sais qu’il est difficile de décrire une ville en peu de mots, mais celui-ci est exactement le bon adjectif pour décrire l’architecture dans le centre-ville.

Le centre-ville de Budapest est rempli de bâtiments monumentaux. Et par “rempli” je veux dire qu’il n’y a presque que ça. D’abord, il y a ces grands édifices généralement carrés et d’une simplicité travaillée, de laquelle ressort souvent, en tout cas pour moi, une impression de sévérité et de rigueur, comme s’ils pouvaient nous renvoyer à l’ordre sans devoir parler. Et à côté d’eux se dégagent du paysage des grands bâtiments bien moins simples et carrés, tels que la Basilique et le Parlement, et qui sont encore plus monumentaux.

Ils n’ont pas tous le même style et on a d’ailleurs appris qu’il fut un temps où les architectes de Budapest était de vrais petits Chinois, ils passaient plus de temps à copier le style d’autres endroits (majoritairement l’Autriche et l’Italie) au lieu de se préocupper de créer leur propre style.

Reste que presque tous les bâtiments ici peuvent être qualifiés de monumentaux. Certains pourraient nous couper le souffle par leur beauté, d’autres sont tellement imposants que c’est plutôt les mots de la bouche qu’ils essaient de nous enlever.

Mais d’un autre côté, certains endroits de Budapest, souvent en-dehors du centre-ville, me font revenir à un temps que je n’ai connu que dans les films et les vieilles photos : celui de l’après-guerre. Je ne saurais pas vraiment le décrire, reste que je suis passée par des endroits qui me donnaient l’impression étrange d’être 70 ans en arrière. Des endroits pauvres ou juste épargnés par le temps qui détonnent par rapport à la grandeur des bâtiments qu’on a l’habitude de croiser à Budapest. Sans parler du métro que je prends tous les matins, qui date de l’époque communiste et qui ne s’en cache pas.

Avant que ma famille n’arrive, je n’avais pas vraiment eu le temps de visiter la ville. Et puis il faut dire qu’en bonne fille de l’été que je suis, le froid et le noir dès 17h ne m’avaient pas vraiment donné envie de parcourir les rues de Budapest en long et en large. C’est donc avec mes parents que j’ai vu la plupart des choses dans la ville pour la première fois.

Pour la première fois, je suis montée au-dessus de la colline, là où se trouvent la vieille ville et le Château de Buda, ou Palais Royal, aujourd’hui Galerie nationale (oui ça fait beaucoup de noms pour un seul lieu, moi aussi je m’y perds). Le Château de Buda est l’un de ces bâtiments imposants de Budapest qu’il est difficile de ne pas voir. Il est énorme et situé en hauteur de l’autre côté de la rivière, du côté de Buda, Budapest étant en fait la conjonction de deux villes autrefois divisées par le Danube, Buda et Pest. Et de là, la vue sur la ville vaut le coup d’oeil.

 

On a aussi approché le fameux Parlement de Budapest, ce bâtiment unique et plus que monumental qu’on voit sur toutes les photos de Budapest (il faut bien l’avouer, il a ce quelque chose qui donne envie de le prendre en photo encore et encore). Et on est évidemment passés par la Basilique (Basilique Saint-Étienne de Pest ou “Szent István-bazilika” en hongrois) aussi, qui surplombe les toits de Budapest.

Pour faire une pause avec le froid qui commençait à nous geler jusqu’aux os, on a visité l’Opéra (Opéra d’Etat hongrois de son nom complet, ou “Operaház”). Une visite guidée de 45 minutes dans l’un de ces bâtiments visiblement plus fréquents que ce qu’on pourrait croire à Budapest, où l’extérieur cache un intérieur étonnant. De l’extérieur, il n’est presque rien de plus qu’un de ces nombreux bâtiments monumentaux aux tons neutres. Mais à l’intérieur, c’est une petite merveille.

Pour la petite histoire, cet Opéra a été construit pendant l’Empire Austro-Hongrois et l’Empereur François-Joseph, mari de Sissi (un de ces rares gars dont la célébrité est inférieure à celle de sa femme), aurait ordonné que l’Opéra de Budapest soit plus petit que celui de Vienne. Ces désirs furent donc exaucés, mais on raconte que l’Opéra de Budapest est bien plus beau que celui de Vienne et que c’est pour cette raison-là que l’Empereur n’y aurait été qu’une seule fois : il était juste dégoûté (sale gosse).

Je vous recommande la visite, elle dure juste assez que pour s’en mettre plein les yeux sans avoir le temps de s’ennuyer. Le seul bémol, c’est que l’Opéra fait malheureusement partie de ces sites culturels pour lesquels en plus de payer la visite à un prix assez élevé, il faut payer pour prendre des photos. Et vu qu’il est impossible pour moi de visiter un endroit pareil sans mon appareil photo, voici un avant-goût de la visite…

  

Le but d’aller à l’Opéra était à l’époque bien plus d’être vu que de voir et d’écouter le spectacle.

Narcissisme, vous dites ?

Aujourd’hui, les places les moins chères sont à 3€, c’est de là qu’on a apparemment le meilleur son mais on ne voit rien du spectacle. Les places les plus chères sont à 60€ et je pense qu’il est facile de trouver une place aux alentours des 10€ pour pouvoir profiter du spectacle comme il se doit. Et c’est ce que je compte faire. Je n’ai jamais été fan d’Opéra et je ne le serai sûrement jamais, je suis plutôt du genre d’Omar Sy dans Intouchables, mais assister à un Opéra à Budapest fait partie de ma to-do list depuis que je sais que je vais aller y vivre. Je vous raconterai quand je l’aurai fait.

Dans la série des bâtiments qui cachent un décor intérieur bien plus fabuleux que leur extérieur, il y a aussi le Alexandra Bookcafe, sur la même avenue que l’Opéra, Andrassy utca. Autant pour l’Opéra, on pouvait se douter de la magnificence de l’intérieur, autant ce bâtiment-ci fait vraiment partie de ceux qui nous étonnent une fois qu’on met le pied dedans. C’est une ancienne salle de bal transformée en café, où vous pouvez déguster un bout de tarte au chocolat belge (!) pour moins de 3€ tout en écoutant un musicien jouer du piano. Définitivement un de ces endroits par lesquels il faut faire un saut quand on vient à Budapest.

 

Et bien sûr, je ne pouvais pas laisser partir mes parents sans les emmener dans un lieu qui fait déjà partie de mes préférés, en tant qu’amoureuse des endroits avec vue que je suis : au milieu du pont Margherite (Margit híd en hongrois) le soir…

Il me reste encore évidemment énormément de choses à voir à Budapest, plein d’intérieurs monumentaux à découvrir et pleins de regard vers le haut à lancer pour apprécier la grandeur de ses bâtiments. Mais mon temps ici n’est pas limité alors j’ose penser que j’aurai le temps de voir tout ce que je veux avant de partir vers d’autres contrées.

4 commentaires sur À la découverte de la Budapest monumentale

    • Oui c’est sans aucun doute une ville qui vaut une visite ! On me l’avait dit mais je m’attendais pas à y voir autant de belles choses :).