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Parmi la richesse culturelle et architecturale indéniable de l’Italie, il y a une chose qui est peut-être plus sacrée que n’importe quelle autre. Une chose dont les Italiens sont particulièrement fiers et qui nous vient très vite à l’esprit dès qu’on pense à leur pays. J’ai nommé : la nourriture.

Avouez-le, quelque part entre le Colysée et la Tour de Pise, entre la Vespa et la Fiat 500, entre les Cyprès de Toscane et les gondoles de Venise, entre les petites rues pavées et les grandes maisons colorées, il y a des images de nourriture qui s’éparpillent et viennent se coller dans votre tête quand on vous parle d’Italie. Pizza, mozzarella, spaghetti, glaces, tomates, penne, parmesan, … Autant de mots intrinsèquement liés à l’Italie et sur lesquels elle a bâti un empire. Celui de la nourriture.

“Mais vous, vous ne respectez pas la nourriture”, me disait l’année passée un ami italien en faisant référence à… potentiellement tout le monde en dehors des Italiens. Je lui expliquais le genre de mélange aussi bizarre que créatif que je peux faire pour manger quand il ne me reste que peu de choses dans le frigo et que j’ai la flemme de passer par le supermarché. J’avais ri. Mes plats sortis de nulle part, son étonnement presque outré qui collait tellement au stéréotype italien et sa remarque lancée alors qu’il était en train de me cuisiner des penne all’arrabbiata avec soin. Il y avait de quoi sourire.

Aurais-je tort de dire que la majorité des Italiens voient la nourriture comme une religion, voire un royaume dont ils sont les Rois ?

Loin de moi l’idée d’en dire du mal. Ma nourriture préférée est immanquablement l’italienne, je rêve souvent de parmesan et de mozzarella bien fraîche et j’ai une reconnaissance éternelle envers la personne qui a un jour décidé d’inventer les pâtes. S’il doit y avoir une fan inconditionnelle de la gastronomie italienne, c’est moi.

Mais. À force de mettre leur connaissance éternelle en matière de nourriture en avant et à force de mettre un point d’honneur à respecter les recettes traditionelles, il m’arrive à penser qu’ils ratent peut-être des goûts et saveurs osées dont ils ne veulent même pas avoir idée. Une idée toute simple, par exemple : des ananas sur une pizza ? Impensable, selon une amie italienne. Imaginez sa tête quand un ami français lui a dit un jour raffoler de la pizza tartiflette.

“La pizza quoi ??”

L’Italie est partout recopiée, avec ses restaurants italiens qui fourmillent dans toutes les villes du monde, mais aucun Italien ne vous dira un jour qu’elle peut être égalée. Qui n’a jamais entendu l’un d’eux dire qu’aucune pizza au monde n’est meilleure que celles de son pays ? Je suis d’accord, rien ne vaut le charme de manger italien en Italie. Mais quand même, il me semble que l’affirmation est osée.

Quoiqu’il en soit, l’Italie est et sera toujours pour moi associée à la nourriture et peu de choses me font autant rêver que la nourriture italienne. C’est pourquoi, après mon passage à Naples, j’ai décidé de lui consacrer un article.

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Naples, d’abord, est la ville de la pizza. Si vous vous demandiez où la pizza a été créée, vous avez maintenant votre réponse. Et la première fut la célèbre margherita. Ma préférée. “Quoi ? Cette pizza avec rien dessus ? À quoi ça sert de manger une pizza si y’a rien dessus ?”, je vous entends déjà ! Mais elle est bel et bien la pizza originelle, celle qui a donné ensuite naissance à toutes les autres. Et l’Italie tient à ses classiques.

Vu que Naples a inventé la pizza, nul doute qu’on peut en déguster de très bonnes à tous les endroits de la ville. Mais si vous passez par là un jour, il y a un lieu à retenir : la pizzeria Gino Sorbillo sur la Via Tribunali dans le vieux centre, où vous dégusterez une énorme et succulente margherita pour 3,30€ seulement. Paradis, vous dites ? On dit que c’est la meilleure pizzeria de la ville et honnêtement je veux bien le croire. Bien sûr, ils ont d’autres pizzas mais si vous n’êtes pas un fan de la margherita je vous invite à la goûter là-bas avant de vous faire un avis définitif.

Bon, vu la réputation de la pizzeria, n’y allez pas si vous voulez passer une soirée tranquille. Vous devrez sûrement attendre à l’entrée après avoir pris soin de donner votre nom au serveur pour qu’il vous mette sur la liste d’attente. Mais sachez que juste à côté se trouve un bar qui a probablement choisi le meilleur endroit de la ville car la plupart des gens qui attendent pour manger y prennent un verre. Et vu qu’il y a du monde qui patiente à l’extérieur, je ne suis pas sûre que les clients affamés vous regardent d’un bon œil si vous restez à votre table encore longtemps après avoir fini de manger.

Sur les pizzas, j’ai appris aussi qu’en Italie il en existe deux types : celles à pâtes fine (donc molle) et celle à pâte plus épaisse (donc qui plie moins quand on la prend en main – logique). Celle de Naples fait partie de la première catégorie et vous galérerez si vous essayez de la manger à la main comme on fait d’habitude. Alors à Naples, ils ont leur propre manière de faire. Et comme mon amie italienne m’a appris la technique cet été, je vous la transmets ici. C’est simple : vous prenez une part de pizza, la pliez en deux avec la garniture à l’intérieur et rentrez le bout pointu vers l’intérieur. Et là vous pouvez enfin la manger à la main. Il faut un peu d’exercice avant de pouvoir s’y prendre de façon plus ou moins convenable, mais si vous voulez ressembler à un vrai Napolitain c’est comme ça que vous devez faire.

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À Naples, bien sûr, comme toute ville italienne qui se respecte, on mange aussi des glaces. Pour tout vous dire, cette année j’ai voulu profiter au maximum des glaces italiennes et je n’ai pas passé une journée sans en manger une. La gelateria qu’on m’a présentée comme étant la plus connue de Napoli s’appelle Fantasia Gelati. Il y en a plusieurs dans la ville mais celle où j’ai été se trouve Piazza Vanvitelli. Et oui, effectivement, c’est le paradis. Comme si devoir choisir un goût de glace n’était pas assez, vous pouvez aussi choisir un cornet parmi tous ceux enrobés de chocolat, smarties et autres sucreries en tous genres. Vous pouvez prendre votre temps pour choisir mais ne vous prenez pas trop la tête : il n’y a sûrement pas de mauvais choix.

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Tant qu’on est dans les classiques, je vous parlerais bien de pâtes aussi, mais je n’en ai pas mangé assez à Naples que pour pouvoir aborder le sujet.

À la place, j’ai fait de belles découvertes…

La sfogliatella, d’abord : le premier jour de mon premier voyage à Naples, mon amie napolitaine m’a directement emmenée en manger une. C’est une pâtisserie typique de la région fourrée de ricotta sucrée et entourée de longues et fines lamelles croustillantes de pâte feuilletée. Pour les intéressés, on a été en acheter dans la pâtisserie Scaturchio qui se trouve sur la Piazza San Domenico Maggiore, apparemment l’une des meilleures en la matière.

Les fritti : on est en plein dans la catégorie du fast-food à l’italienne ici puisque ce sont tout simplement des légumes et autres aliments frits. Le plus étonnant pour moi et l’un des plus appréciés apparemment, c’est la pâte de pizza frite. Oui. Ça paraît bizarre quand on l’entend mais c’est vraiment pas mal. Les lieux qui en vendent s’appellent “friggitoria” et celle où mon amie italienne m’a amenée en manger s’appelle Friggitoria Vomero (Via Domenico Cimarosa 44). Ils ont un large choix de fritti à la pièce et ils servent ça dans … des cornets de frites. Au final, c’est comme si la Belgique et l’Italie avaient décidé de créer un plat ensemble ! Et on se retrouve en pleine après-midi ou en fin de soirée à manger toutes sortes de fritures, debout dans la rue et un cornet en papier à la main.
(En parlant d’aliments frits, il y a aussi les arancini à ne certainement pas manquer, ces boulettes de riz frites farcies à la viande, au fromage ou aux légumes.)

La brioche à la glace (“brioche al gelato”) : dans le monde normal, il y a la brioche et il y a la glace. En Italie, pour éviter de choisir entre les deux ils ont décidé de fourrer la brioche de glace. Celle que j’ai mangée comportait en prime de la chantilly en grande quantité mais rassurez-vous, ingurgiter une énorme dose de calories en une seule fois ne me fait pas peur. Et au final, ça donne un résultat plutôt pas mal !

Mais surtout, le meilleur pour la fin : la parmigiana di melanzane. C’est un plat qui allie en plusieurs couches de la sauce tomate, des aubergines, de la mozzarella et du parmesan. Cuisiné par la mère de ma pote, je ne sais pas si c’est elle qui le fait particulièrement bien ou si c’est toujours comme ça mais une chose est sûre : quand j’en ai parlé à mon père et qu’il m’a dit qu’il connaissait, j’étais limite outrée. “Papa, dans ce cas, comment est-il possible que j’aie passé 25 ans de ma vie sans en avoir mangé auparavant ?!”.

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Cet article est bien sûr une liste non-exhaustive, mais sur ces belles notes qui m’ont grandement ouvert l’appétit, pour le bien de mon estomac il est temps que je m’arrête là.

Quand je disais à un ami italien que si j’étais née en Italie j’aurais sûrement plusieurs kilos en plus à l’heure actuelle, il m’a répondu que “la nourriture italienne ne fait pas grossir, parce qu’elle est faite avec des aliments sains”. Un an après, je ne sais toujours pas si je dois le croire mais je vous laisse méditer là-dessus.

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(Désolée pour la faible quantité et qualité des photos. Généralement quand j’ai quelque chose à manger devant moi je ne prends pas le temps de sortir mon appareil photo, je prends juste ce que j’ai sous la main pour prendre une petite photo souvenir avant d’engloutir le tout !)

 

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